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mercredi 16 octobre 2013

La maternité des Lilas, symbole d'une "certaine idée de la naissance"

Le Monde.fr | Par 

Créé en 1964 et connu pour sa lutte pour les droits des femmes, l'établissement ne désemplit pas, les futures mères saluant la "qualité de la prise en charge".
Créé en 1964 et connu pour sa lutte pour les droits des femmes, l'établissement ne désemplit pas, les futures mères saluant la "qualité de la prise en charge". | AFP/ERIC FEFERBERG


Les locaux sont exigus et certains murs montrent qu'ils sont cinquantenaires. Le confort des chambres est parfois relatif, certaines n'ayant par exemple pas de toilettes. Mais la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, bouillonne d'énergie. Son personnel est actif et plus que jamais mobilisé contre un projet de relocalisation à l'hôpital de Montreuil, alors que les finances de l'établissement sont dans le rouge.
Quand l'on demande aux couples et aux futures mères ce qu'ils viennent chercher aux Lilas, les mêmes mots reviennent : la "qualité" de la prise en charge, la "proximité" avec le personnel, l'opposition aux "usines à bébés"qui se développeraient ailleurs. "C'est plus petit, on est mieux suivies, davantage écoutées, c'est différent des hôpitaux publics", assure Marie, 32 ans, à quelques semaines de son premier accouchement. Lucie, une fonctionnaire de justice de 31 ans, salue du "sur-mesure dans la prise en charge". "C'est le top qu'on peut attendre", affirme-t-elle.

Pour maintenir cette "proximité" avec les parturientes, le personnel privilégie "l'accompagnement" des couples et refuse la "course à la rentabilité" dénoncée avec la récente réforme du financement de la santé. Tout au long de la grossesse, des rendez-vous réguliers permettent aux futures mères d'échanger avec les sage-femmes sur la césarienne, l'allaitement ou encore les conséquences psychologiques de la maternité dans une vie.
UNE DURÉE DES SÉJOURS SUPÉRIEURE À LA MOYENNE NATIONALE
Symbole de cet accompagnement, la maternité privilégie des séjours relativement longs des patientes au moment de la naissance, pour prendre le temps de prodiguer des conseils aux nouvelles mères. "Dans notre entourage, plusieurs personnes ont accouché dans des hôpitaux publics parisiens et ne sont restés que trois jours, on les a presque mis dehors,assure Vojkan, 34 ans, père de la petite Irina, deux mois et demi. Ici, mon amie est restée cinq jours après la naissance de ma fille." La moyenne des séjours aux Lilas, 4,6 jours, est ainsi supérieure à celle observée sur tout le territoire national (4,5 jours) et presque le double de celle en Ile-de-France (2,5 jours).
Le projet médical est "une certaine idée de la naissance", décrit Marie-Laure Brival, chef du service gynécologie-obstétrique. Mais également "de la parentalité". Car les pères ne sont pas oubliés, notamment avec un groupe de parole qui leur est exclusivement réservé pour aborder des thèmes tels "la présence à l'accouchement", l'influence de la grossesse sur la sexualité ou encore "l'arrivée d'un nouvel enfant au sein du couple parental". Ils peuvent également assister à l'accouchement même en cas de césarienne et dormir dans la chambre de la compagne... sur un matelas à même le sol.
Ce projet médical soude l'équipe des Lilas, comme le montre la mobilisation actuelle contre le déménagement à Montreuil. Mais il attire aussi les professionnels. "J'avais un large choix de postes possibles mais j'ai préféré travailler ici, où j'avais fait un stage", raconte ainsi Corinne, auxiliaire puéricultrice. "Il y a ici une équipe exceptionnelle, assure Marie-Laure Brival. Nous nous battons pour cela, nous ne baisserons jamais les bras."

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