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jeudi 31 octobre 2013

A Indre, «le regard sur les Roms a changé depuis leur arrivée»

 DIDIER ARNAUD

Nantes métroplole Conseil communautaire *** Local Caption *** trombinoscope portrait

© Thierry Mezerette/nantes metropole



gratuit
Jean-Luc Le Drenn est maire divers gauche d’Indre, en Loire-Atlantique (photo Nantes métropole). Il expose les considérations qui l’ont amené à créer un «village de la solidarité» pour accueillir des Roms et les réactions de la population de la commune.
Pourquoi avez-vous décidé de créer ce village ?
Au départ, c’est le cœur qui a parlé. Quand ils sont arrivés en 2009, c’était terrible de voir dans quelles conditions les Roms vivaient. Je n’avais jamais vu une telle misère. On aurait pu les laisser-aller de ville en ville, mais après, que se serait-il passé ? Alors on a décidé de trouver des solutions pour la plupart d’entre eux dans notre commune d’Indre et dans les villes environnantes.
Quel est l’objectif du village de la solidarité ?
L’idée n’est pas de garder les Roms là, mais de les faire rentrer dans le droit commun. Cela passe par l’emploi. A Indre, on a un père de famille qui travaille dans le bâtiment, et deux autres viennent de signer un contrat de six mois pour travailler dans la vigne. Les Roms n’ont pas encore accès à tous les métiers, mais l’année prochaine, cela va changer. Quand ils ne travaillent pas, ils prennent des cours d’alphabétisation avec l’association Romsi, ce qui est important pour trouver un travail par la suite.
Comment a réagi la population de votre commune ?
Au début, on a essuyé beaucoup de critiques. Maintenant, les Roms ne sont plus mis à l’écart : les enfants sont tous scolarisés, ils font du sport. D’accord, ils ont un style de vie communautaire, c’est toujours compliqué pour eux d’aller vers les gens, mais le regard a changé depuis leur arrivée. On a toujours des irréductibles dans la population qui disent qu’ils n’ont rien à faire ici. Mais ils ne causent aucun ennui.

Les habitants parlent même des Roms de «chez nous», preuve de leur intégration. De temps en temps, il faut faire un rappel à l’ordre, mais il y a des gens qui les aident, notamment des associatifs.
Quelles conséquences politiques en attendez-vous ?
Je me représente en 2014. J’espère que notre approche est la bonne. On travaille beaucoup sur l’aspect social dans la commune. Aux dernières élections législatives, on était à 75% à gauche. J’espère que le village de la solidarité ne va pas nous pénaliser. On joue notre mandat sur des valeurs humanistes.
Combien a coûté la mise en place du village ?
Les travaux de voirie et de distribution d’eau, c’est 40 000 euros (pris en charge par la région) et les mobil-home, 17 000 euros. Les occupants paient un loyer, l’eau et l’électricité. Ce n’est pas gratuit pour eux, c’est important qu’ils soient traités comme les autres. Notre budget du Centre communal d’action sociale a augmenté de 30 000 euros pour se situer autour de 110 000 euros. On aide tout le monde sur la commune. Mais sans le travail de terrain fait par l’association Romsi, on aurait eu du mal à continuer. Ils n’ont rien lâché. Dans la population, il y a une certaine fierté par rapport aux engagements qui ont été pris, alors qu’au début, c’était difficile. Maintenant, il y a le sentiment d’être content d’avoir fait cela. Les gens extérieurs à la commune nous félicitent en disant : c’est comme cela qu’il faut procéder.

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