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jeudi 25 juillet 2013

Traiter ou ne pas traiter la femme enceinte déprimée ?

Publié le 11/07/2013
La presse spécialisée continue à s’interroger sur la question du traitement des dépressions pendant la grossesse ou/et la lactation : le médecin doit « peser les risques et les bénéfices » du traitement antidépresseur, rappelle ainsi l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry. Certaines études ont montré que « des femmes souffrant de dépression majeure durant la grossesse ont un risque accru d’avoir un enfant prématuré, ou avec un petit poids de naissance et un retard de croissance intra-utérin. » Le problème se complique en constatant que le recours aux antidépresseurs durant la grossesse se trouve, lui aussi, « associé à des résultats négatifs. » Par exemple, précise l’auteur, les femmes traitées par un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont un risque « deux à trois fois plus élevé d’avoir un enfant prématuré ou un bébé de faible poids à la naissance » que celles non exposées à ces médicaments au cours de leur grossesse.

Heureusement, certains indices demeurent relativement positifs : la comparaison avec les mères sans état dépressif majeur ni exposition aux antidépresseurs durant la grossesse ou le post-partum a montré que chez les femmes avec dépression périnatale, « ni l’existence d’une dépression majeure non traitée, ni l’administration d’un médicament de type ISRS n’ont une incidence significative sur le poids de l’enfant, sa taille, ni son périmètre crânien jusqu’à l’âge d’un an. »
 Ces données sont plutôt rassurantes car on sait en effet que, «dans les premiers stades du développement infantile du moins », un retard de croissance de l’enfant peut entraîner, à terme, des conséquences « médicales et médico-sociales » : risque de déficience ou de handicap intellectuel, répercussion sur le niveau d’éducation et le statut professionnel ultérieur, intégration socio-familiale…
 Le praticien et sa patiente se trouvent donc confrontés à une problématique de type « Charybde ou Scylla » où la décision de traiter une dépression puerpérale doit être soigneusement pesée, au cas par cas, en fonction du contexte particulier et du rapport escompté bénéfices/risques.

Dr Alain Cohen

Parry BL : To treat or not to treat perinatal depression with antidepressant medication:
effects on infant growth. Am J Psychiatry 2013; 170:5, 453–454.

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