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vendredi 5 juillet 2013

Licence : le grand ménage a commencé

LE MONDE | Par 
C'est la première étape de la réforme de la licence. Jugée trop foisonnante et souvent illisible, l'offre de formations fait l'objet d'un grand ménage. L'objectif est d'en finir avec le trop-plein d'intitulés qui embrouillent. En France, il existe 1 600 diplômes de licence générale, dont 320 intitulés différents, et 2 200 diplômes de licence professionnelle, dont 1 800 intitulés différents. Quant au diplôme de master, il y en a 6 000 pour 5 000 intitulés différents !
"Nous allons passer de 320 intitulés à une quarantaine pour la licence générale", indique Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il y a encore quelques mois, elle tablait sur une centaine. "Ce n'est pas un appauvrissement de l'offre, mais une réorganisation qui permet à la France de se rapprocher de la plupart des pays."
Cette quarantaine d'intitulés sera répartie sur quatre grands domaines : arts, lettres et langues ; sciences humaines et sociales ; droit, économie et gestion ; sciences, technologies et santé, une dizaine d'intitulés comme histoire de l'art et archéologie ou encore sciences politiques seront rattachés à plusieurs domaines.
Concrètement, si les licences arts du spectacle se déclinaient en arts du spectacle : cinéma et théâtre ; arts du spectacle : cinéma ; arts du spectacle : danse et théâtre ; arts du spectacle : danse..., demain, elles seront réunies sous le nouvel intitulé "arts" avec des parcours qui permettront de différencier les secteurs comme cinéma et théâtre.

SPÉCIALISATION PROGRESSIVE
De même pour les licences de physique. Il n'en existera plus qu'une, baptisée : licence de physique. Des parcours indiqués en annexe du diplôme préciseront la spécialisation. Cela remplacera physique : sciences pour l'ingénieur ; physique, chimie, ingénierie, ou encore physique, mécanique, sciences de l'ingénieur...
Et lorsqu'un bachelier voudra étudier les sciences sans savoir exactement lesquelles choisir entre physique, chimie, biologie, mathématiques ou sciences de la Terre..., il s'inscrira simplement en "sciences". Aux universités de lui proposer différents parcours et ce n'est qu'en troisième année qu'il choisira sa spécialisation.
Cette nouvelle nomenclature doit être présentée le 17 juillet au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) pour avis. Dès la rentrée 2013, les établissements recevront le cadre national, qui sera publié sous la forme d'un arrêté avant la fin 2013. La nouvelle organisation devra être effective pour les lycéens qui passeront leur baccalauréat en juin 2014 : le site Admission post-bac intégrera en effet ce nouveau catalogue.
Cette simplification a provoqué des remous. De l'université d'Aix-Marseille en passant par Paris-VIII-Saint-Denis, Lyon-II ou l'Ecole des hautes études en sciences sociales, chercheurs et enseignants se mobilisent pour conserver l'intitulé ethnologie/ anthropologie, qui a disparu de la nouvelle nomenclature. Une pétition lancée sur Internet, pour la promotion de l'ethnologie, a déjà recueilli plus de 1 500 signatures."Nous discutons avec les ethnologues et vérifions que c'est soit un vrai cursus de licence sur trois ans, soit une spécialisation en troisième année de licence de sociologie", indique-t-on au ministère.
Cette simplification de l'offre permettra la spécialisation progressive, autre pierre angulaire de la réforme de la licence. S'inspirant du modèle anglo-saxon des collèges universitaires, les deux premières années seront davantage pluridisciplinaires. De nombreuses universités proposent déjà ce type de parcours. Cette spécialisation progressive devrait permettre aux étudiants de se réorienter en cours d'études et de pouvoir quand même boucler leur licence en trois ans. Aujourd'hui, seulement 27 % des étudiants obtiennent leur licence en trois années.
Les masters ne sont pas épargnés. En dix ans, les diplômes de master liés aux recherches de tel ou tel enseignant se sont multipliés. Sans que personne ne maîtrise ce processus. Pour éviter des intitulés pour le moins énigmatiques, comme master en arts, lettres, langues, mention : langues appliquées, spécialité : langues de spécialité, corpus et traductologie, là encore, un travail de simplification est en cours. Le ministère a déjà indiqué qu'il supprimerait les 6 000 spécialités et passerait de 5 000 intitulés à environ 250. Cette nouvelle nomenclature sera présentée au Cneser en septembre.

Enfin, la licence professionnelle, qui, au départ, ne devait pas être concernée par cette simplification, fera elle aussi l'objet d'un grand nettoyage. Il existe actuellement 1 800 intitulés. Demain, il devrait en subsister une centaine. Avec le concours des organisations professionnelles, le ministère compte bien mettre fin à quelques aberrations. Qui peut comprendre ce qu'est une licence de biologie analytique et expérimentale des micro-organismes du végétal et de l'animal ? De même, pourquoi avoir une licence pro chargé de clientèle bancassurance particulier et une autre baptisée chargé de clientèle particulier en banque assurances !

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