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dimanche 30 juin 2013

Dérives sectaires : une association d’aide aux victimes dénonce l’essoufflement des actions

Dérives sectaires : une association d’aide aux victimes dénonce l’essoufflement des actions


Crédit photo : DR
L’ADFI (association de défense des familles et de l’individu) du Nord-Pas-de-Calais vient de tenir ses premiers États généraux des dérives sectaires, à Lille. La structure née en 1975, précurseur dans le domaine de l’aide aux victimes, fête ses 10 ans de réunions d’échange entre les familles touchées par des dérives sectaires, les « sortants » d’emprise, des bénévoles écoutants, et des professionnels de la santé (psychologues), de la justice et du social.
« Nous sommes dans l’accompagnement des personnes de A à Z, jusqu’à ce que la victime rebondisse et se réinsère », explique Charline Delporte, présidente de l’ADFI 59.
De ces 10 ans de travail, des témoignages de victimes ont été recueillis et réunis dans un livre blanc, qui devrait être bientôt rendu public, et même porté devant la Cour européenne des droits de l’Homme.
De ces 10 ans de travail, un constat s’élève aussi : le champ des sectes a mué, et la lutte tend à s’essouffler.

De la secte aux dérives sectaires

« Parler des sectes, cela ne va plus ! » affirme Charline Delporte. Parallèlement aux grands courants, se sont développés des phénomènes de dérives insidieux, notamment dans le domaine de la santé, qui, avec Internet, se multiplient et se transforment très rapidement. « Il faut que nous partagions tous le même discours : ce sont des dérives sectaires, de l’emprise psychologique, des faits dommageables. Il faut partir de l’humain, de la parole des victimes », développe la présidente de l’ADFI 59.
Ce flou sémantique recoupe une certaine indécision des réponses apportées aux victimes. « Ça ne bouge pas assez vite au niveau national et européen », dénonce Charline Delporte. Des recommandations ont été faites par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), notamment sur les dérives thérapeutiques sectaires en avril 2012.
« On nous dit de transmettre le signalement à l’Agence régionale de santé puis à la Direction générale de la santé. Mais rien ne se passe ! Or nous, on a la famille qui pleure devant nous. Que faire ? » raconte la présidente de l’ADFI 59.

Des propositions

Le Sénat a commis en avril 2013 un rapport de près de 1 000 pages.« Sur 41 mesures, j’en ai repéré 10 que notre association peut s’approprier ». Plutôt que de la littérature, Charline Delporte attend des actes.
Selon le rapport de la MIVILUDES, les associations doivent être tête de réseau, développer leur notoriété, améliorer le recueil des témoignages, et identifier les réseaux locaux. L’ADFI 59 a depuis longtemps intégré ce fonctionnement. Pour aller plus loin, elle demande aujourd’hui le développement des formations pour les bénévoles écoutants, la mise en avant des acteurs sociaux pour seconder les professionnels de la santé et de la justice, et la création d’un guichet unique pour les victimes.
› COLINE GARRÉ
 11/06/2013

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