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mercredi 17 avril 2013

Soins palliatifs: une autre solution


Après la lecture du dossier sur les soins palliatifs (n° 2639 du 5 avril 2013), je souhaite apporter un autre éclairage.. En effet, on parle de la difficulté de prendre les patients en charge en soins palliatifs pour un médecin généraliste, et du rôle des structures (réseaux ou HAD). Cependant, on omet d’aborder la question des équipes informelles constituées pour prendre en charge ces patients en fin de vie.

Sur notre secteur, nous avons constitué une équipe composée de médecins, infirmières et autres (para)médicaux.

Depuis plus de 13 ans, et sur la demande de patients et/ou de leurs familles, qui souhaitaient mourir à domicile, nous avons accepté de les suivre dans ces derniers instants. Outre l’aspect professionnel de cette démarche, c’est aussi l’aspect humain qui nous a motivés. Bien entendu, cette pratique se révèle chronophage, mais elle est également très constructive, car elle a permis d’unir médecins et infirmières dans cette « galère ». Contrairement aux idées reçues, le médecin n’est pas le chef d’orchestre de cette organisation ; ce sont les infirmiers. Du fait de la disponibilité de ces professionnels (24h/24, 7j/7), ils sont devenus les clés de voûte de ce dispositif.

Travailler en équipe pluriprofessionnelle est enrichissant pour toute l'équipe, évite le burn out, et les interventions inutiles pour le MG. Grâce à une bonne connaissance des symptômes, et grâce à des anticipations (qui ont été possible du fait d’une importante formation, et d'une communication constante), l’équipe fonctionne de manière parfaite.

Ainsi, nous assurons une prise en charge correcte, et en plus sur un symptôme : la douleur, qui parfois déroute nos confrères, nous arrivons à être efficaces en moins de 12h dans 98% des cas.

De telles initiatives sont peu onéreuses (minimum deux fois moins que les HAD), et existent de manière informelle dans d’autres lieux (à titre d’exemple, nous avons un collègue dans l’Aude qui fonctionne de la même façon).

Nous devons essayer de mettre en lumière ce type d’organisation, car c’est de cette façon (et malgré la crise) que nous pourrons unir les professionnels de santé, mais aussi nous rapprocher de nos patients.

Ne sommes-nous pas des médecins de famille ?
Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Atlantiques)

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