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lundi 15 avril 2013

La santé de 30 000 jeunes à la loupe pendant dix ans

LE MONDE | 
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Comment évolue sur dix ans la santé des jeunes adultes ? A ce jour, aucune étude n'a été menée sur ce sujet. "Il y a des données sur les nouveau-nés, les personnes d'âge moyen et les personnes âgées, mais il n'existe rien sur les sujets jeunes", reconnaît Christophe Tzourio.
Ce neurologue, professeur d'épidémiologie à l'université de Bordeaux II-Victor Segalen, vient de lancer, avec Didier Guillemot, professeur d'épidémiologie et de santé publique à l'université Versailles-Saint-Quentin, une étude baptisée "i-Share" dont l'objectif est de suivre l'état de santé de 30 000 jeunes - issus de ces deux universités - pendant dix ans."L'idéal est de les recruter au tout début de leurs études, mais nous ne refuserons personne", précise-t-il.

QUATRE GRANDES PATHOLOGIES
Le projet vise à combler le manque de données sur l'état de santé et de bien-être des jeunes adultes et de tester des stratégies de prévention ou de prise en charge. En cela, i-Share se démarque de l'étude "Santé et conditions de vie des étudiants" de la LMDE (la mutuelle des étudiants), d'abord parce que l'échantillon est beaucoup plus important (30 000 contre 8 500), ensuite parce que la LMDE donne une photographie à un instant T.
Quatre grandes pathologies, très prégnantes dans cette classe d'âge et correspondant aux compétences dont les deux universités disposent en interne, ont été choisies : la santé mentale, les infections sexuellement transmissibles, les comportements à risque et accidents, et enfin la migraine. "On estime qu'une jeune fille sur trois est migraineuse, le pic de cette pathologie se situant autour de 20 ans", précise le neurologue. Grâce aux réponses, l'équipe scientifique pourra suivre dans le temps, en mesurant l'impact du traitement, l'évolution et la survenance des crises, comprendre comment en améliorer le diagnostic... Au bout de dix ans, on peut espérer des données plus fiables.
i-Share explorera aussi spécifiquement l'impact des études supérieures sur la maturation du cerveau. Et la liste des points examinés n'est pas limitative. "C'est une étude ouverte. Si des chercheurs veulent s'impliquer sur d'autres thèmes, nous les accueillerons !"
DÉJÀ 400 INSCRITS
Quant au dispositif, il se veut le plus léger possible afin d'éviter de perdre les jeunes au fil des années : un examen clinique et deux questionnaires (20 minutes chacun) la première année ; un formulaire les années suivantes. Pour certaines études plus approfondies, des sous-cohortes seront constituées. En contrepartie du partage de leurs données, un carnet de vaccination électronique sera proposé aux étudiants ; un numéro de téléphone gratuit sera mis en place pour ceux qui passeront des tests psychologiques susceptibles de générer des angoisses.
Plus de 400 étudiants se sont déjà inscrits en ligne. L'objectif étant de démarrer avec 500 étudiants et de recruter les 30 000 en cinq ans. Sur le plan financier, l'étude a bénéficié d'une dotation de 8 millions d'euros dans le cadre des investissements d'avenir. Mais cela n'est pas suffisant : il manque entre 7 et 10 millions d'euros. "Nous allons les chercher auprès de partenaires publics, mutuelles et pourquoi pas des partenaires privés",indique Christophe Tzourio.

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