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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 16 février 2012


MAIS OÙ DIABLE VOUDRAIENT-ILS NOUS FOURRER ?

16 Février 2012 Par Antonella Santacroce
Parcourant le « Plan Psychiatrie et Santé Mentale 2011-2015» j’ai ressenti, je l’avoue, une certaine hâte d’en terminer la lecture, m’y sentant extrêmement à l’étroit. Tout à fait comme lorsque l’on vous emmitouflerait, ou l’on vous bâillonnerait, pour que vous ne puissiez ni voir ni bouger, ni même crier. Et plus particulièrement encore, à cause de cet empressement si fiévreux qu’on y lit, de se débarrasser gentiment  de tout ce qui ne correspondrait pas, ou qui serait estimé ne pas correspondre, à ses Normes. (Aux actuelles Normes de ce Plan.) Se débarrasser surtout ! de tout ce qui serait jugé indument grever les dépenses publiques, et la perte de compétitivité, et (donc !) les inacceptables manques à gagner. Tout ça  exprimé, cette fois-ci  (comme le précise justement Guy Baillon), par un dire plus tranquille, et des plus calmes paroles. Bref, par un formidable arsenal fourré de multiples « programmes », flous, ou teintés de mensonges hypocrites, ou bien carrément mal accordés avec la spécifique politique de rigueur menée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Or, vous ne pourrez que rire (ou sourire amèrement), lorsque vous vous trouverez à faire face, tout au long de ce Plan, à l’avenir si lumineux et rassurant de ces êtres dont à l’improviste l’on s’est mis à se soucier si fort, et qui, ayant la chance d’être « malades » ou « handicapés » de leur « mens », seront d’un bout à l’autre assurément bien protégés (nous dit-on), en leur essence et en leur être fragiles et vulnérables ! Et cela, bien que les rédacteurs de ce Plan n’aient pas encore déclaré (décidé ?! ), en leur âme et conscience (le texte se contredisant à ce sujet), si à leur avis, ces écorchés vifs sont à juger « guérissables», à un moment ou à un autre de leur existence, ou bien si, pour aller plus vite, l’on doitleur apprendre (il s’agit là de la dernière posture à la mode, dans ce terrain) « à vivre avec », « à faire avec » (leur maladie) ! Une aide et une protection (celles proposées par l’Etat) jamais lasses d’elles-mêmes, et qui seront généreusement poursuivies dans tous les domaines, y compris celui si... aisément réalisable aujourd’hui, d’une... future embauche à un futur travail ! 
L’Introduction de ce Plan, nous précise que la Santé mentale est désormais reconnue comme « un droit de l’Homme », inscrit dans le cadre du « pacte européen ». Et, l’O.M.S. (l’Organisation Mondiale de la Santé) ayant explicité que les « troubles mentaux [...] contribuent largement à la morbidité et à la mortalité prématurée », l’on ne pourra que proclamer haut et fort, que « la santé mentale doit être un domaine prioritaire des politiques de santé. » 
UN IMMENSE MERCI À VOUS TOUS ! À vous, que ce même Plan désigne comme les « acteurs » de la psychiatrie et de la santé mentale, mais également aux « organes de gouvernance ». À vous tous, oui !, qui savez marcher d’un aussi bon pas et de concert, à la rencontre des  « situations » dont il est ici question, et qui « agissez en connaissance de cause », vous appuyant sur LA SCIENCE qui, par définition, ne faillit, et ne pourra jamais faillir ! Tout cela ayant été l’objet – nous dit-on – de la réflexion d’un « comité d’orientation », visant une nécessaire « stratégie nationale » – qui n’oublie pas (au contraire !), qui garde toujours vivants – aux yeux de son esprit – «  les valeurs, les principes, les définitions posés et concertés», que ces 2 buts, ultimes et inaliénables, résument, et qui clament qu’il faut :
a)   « redonner du sens  à la psychiatrie », et
          b)   «  assurer la protection des personnes et de la société toute entière ».
Car, il est clair, qu’un humain doué de Raison – et donc digne de ce nom – ne voudra, ni ne saura (ne pourra-t-il, sous peu ?) renoncer à sa propre « protection », fût-elle seulement physique. Bon.
Or, tout cela paraît rappeler fort certains envoûtants films de Charlie Chaplin, traversés de leurs si élégantes, si bienveillantes Patronnesses, suivies par la traîne de leur Bienfaisantes-Institutions-Caritatives, à jamais vouées à pourchasser ces errants, n’ayant ni gîte ni pain, et qui, pourtant – bien que nécessiteux –luttaient de toutes les forces et de tout leur cœur, pour les fuir, ces Dames-Patronnesses – aimant mieux leur liberté (quoique misérable) que les simagrées de leurs bienfaitrices interloquées.
D’ailleurs, la quasi totalité de ce Plan est composée d’une manière telle, qu’on serait tenté d’émettre l’hypothèse (à l’apparence tout au moins assez loufoque), qu’il aurait bien pu être conçu et rédigé par des sortes de psys traditionnels, ayant si bien plongé dans tout ce qui a été dit et exprimé dernièrement à ce propos, qu’ils auraient fini par vouloir dresser, pour ainsi dire, une vision finalement apaisante de tout cela. Aussi, sautillant d’un bout à l’autre du podium, mixant le tout à la moulinette du bien-être propre à la santé mentale, ils présentent de nouveau leur plat, pardon ! ce plan ! accommodé à une sauce si succulente, que – à leurs yeux– tout ce beau monde ne pourra que désirer y goûter...
N’y traite-t-on, peut-être, avec la plus grande déférence, et parfaite courtoisie, tous ces « malades » ou « malades mentaux » ou « handicapés » ou même « handicapés mentaux », selon les multiples «appellations » ici resorbées? Et, parmi eux, ceux aussi qui ne veulent absolument pas entendre raison (comme l’on aime dire), parce qu’embourbés dans leur si coriace déni des troubles mentaux, qui les ligote, les empêchent de savoir ce qu’ils leur faut, et jusqu’à ce qu’ils désirent – dans ce magma  ténébreux qui les entoure et les phagocyte.
Mais encore... L’on n’entend peut-être mettre à leur disposition des entières équipes pluridisciplinaires (y compris composées d’urbanistes et architectes !) pourvu  de les ramener là où ils ne veulent absolument pas se rendre ? À savoir, là où il leur faudra reconnaître qu’ils sont « malades », avec ce spécifique « droit », établi de nos jours, « à la sante mentale » (comme déjà noté), qui ne peut que s’accompagner de son « devoir » collatéral, celui de « se faire soigner » ?
Et l’on ne fait à nouveau les yeux doux également à leurs familles, afin que tous, absolument tous ! puissent converger vers ce but commun et sublimatoire, qui est la reconversion de cet être têtu et malhabile, à la connaissance de son véritable bonheur ?
Et l’on ne sera même allé, pour son bien, jusqu’à décider de le faire côtoyer par ses propres pairs, qui seront appelés les « aidants » ! Et, pour qu’ils (ces aidants) ne paniquent pas trop, et surtout ! pour qu’ils n’en fassent pas trop à leur tête (puisque, ailleurs, dans ce même Plan, il est dit : « les personnes handicapées[...] qu’elles soient personnes malades ou aidant »), on les soumettra à... non ! non ! (Il ne faut pas s'exprimer de la sorte !) Ils seront accompagnés ! même pas !informés ! mieux encore ! : soutenus ! Voilà ! Soutenus ! avec le but unique de les « encourag[er] » à persévérer dans leur nouvelle tâche, par « des dispositifs d’écoute et des programmes de psycho-éducation ».
Et qui (demandons-nous), qui la dispensera à son tour, cette même écoute, voulant parvenir à une parfaite « psycho-éducation », pour que la boucle soit enfin et définitivement bouclée ?  Et qu’est-ce justement, qu’est-ce qu’on entend, en quoi consisterait-elle cette admirable, mystérieuse « psycho-éducation » ? Aurait-elle à voir, par hasard, avec ces « référentiels de bonne pratique », dont on  nous parle également dans ces pages, et à propos desquels on s’avance à peine, en nous disant, qu’ils seront soupesés et, le cas échéant, « développés », par « le conseil national professionnel de psychiatrie » ?  
Mais, là, nous allons nous arrêter – bien que ce Plan recèle encore maintes et maintes autres, mirifiques réformes (parfois simplement suggérées), et à propos desquelles l’on pourrait tout à fait honnêtement deviser, afin de  ne pas cesser de les « traiter », certes, ces Satanés dingues !, mais (qu’on se ravise !) en toute douceur et, pour ainsi dire, en pleine lumière, dorénavant !
Or,  à qui voudra bien nous entendre nous dirons que ce n’est pas du tout, (mais pas du tout !) ce qui a été explicité et conté tout au long de ces 33 pages, avec autant de compréhensive et méticuleuse douceur, ce qu’il nous faut ! Puisque, folie ou pas folie, ce qu’il nous faut sur Terre, c’est une vision autre de l’existence, et la possibilité d’une autre réalisation, de soi et de cette même existence. – Et donc aussi de la folie. Et, à ce moment-là, elle ne sera plus estimée ni à redouter, ni à fuir, ni à enfermer. (Ce qui revient au même). Car (comme nous nous entêtons à le répéter), à nos yeux les «  folies » ne sont pas des maladies de la mens, qu’on doit mater et contraindre ! Ni même pas convaincre. Et, bien que ce soit parfaitement vrai que – en ces derniers temps – la science a réalisé des multiples, saisissants découvertes, la soi disant « folie », la science ne sait pas encore véritablement d'où elle revient.
Néanmoins, on peut assurément avancer 2 pions sur cet échiquier. Celui de la liberté, et celui de l’affect, les seuls aptes à  tenter de reconduire (si, et quand ils le voudront bien) à une existence soi disant « normale » (: normative ?), ceux  qui s’en échappèrent. Car, on aura beau le dire et répéter – c’est une vérité trop dure à entendre – que chacun de nous niche dans son tréfonds, raison et déraison, réel et irréel, plus ou moins entrelacés. Ca suffit d’enfermer des humains seulement parce qu’ils sont différents, ou parce qu’ils parlent un langage autre ! Ca suffit de les soumettre à tous ces omnipotents matraquages psychiques et/ou chimiques, pour qu’ils deviennent comme tout-le-monde !
Par contre, là où il faudra garder raison, c’est à bien élucider ceci : comment défendre ce qui – dans chacun de nous – se soustrait, ou désirerait bien se soustraire à la Norme, qui nous est sournoisement imposée d’en Haut ? Car c’est la Norme, qui crée les a-normaux, avec leurs lots d’anomalies.
Apprenons donc à les respecter, ceux qui ont le courage de la défier (de la braver ?), cette Norme, qui se métamorphose rapidement en « Loi » dans les esprits.Une Loi quotidienne, mais qui sait aussi s’imposer en tant que séculaire ! Et, pour ce faire, on n’a qu’à relire – NON PAS et seulement la déclaration des droits qu’on a attribués aux « personnes » handicapées, mais la véritableDéclaration universelle des droits de l’homme, qui établit tous les humains sur un pieds d’égalité !
Or, Guy Baillon, si je ne me trompe pas, dans votre texte, vous – sans aucun doute excédé, et à juste titre, par les douceâtres mensonges et l’excès de bureaucratisation de ce Plan, si insouciant vis-à-vis de la loi du 5 juillet 2011, et par elle accouché – vous courez le risque d’apparaître, dans votre défense si enflammée de la psychiatrie de secteur (à vos yeux, refuge unique de (pour ?) la folie), vous courez donc le risque d’apparaître comme l’indéfectible allié des seuls « soignants du secteur », que vous appelez  « humains » – dans leur exercice d’un travail attentif et en équipe, au cœur même de la Cité. Car, seulement eux, pourront sauver ce qui est « humain » dans la psychiatrie, et donc, et avec elle, les malades. Nous voudrions seulement vous opposer, ayant lu dans le passé, quelque peu émus, l’un de vos récits d’une visite au marché du coin (soignants et soignés confondus), que – à nos yeux – le plus nécessaire, vis-à-vis de ceux qui « sortent du sillon», est – si elle est réclamée – l’aide à une renouvelée rencontre, de ce qu’aujourd’hui on appelle le « désir ». Leur désir extrême de vie ? Leur désir d’une véritable existence terrestre ? Ou bien, leur Songe premier, nourri aux temps de l'enfance ? Ce même Songe d’enfant si violemment bafoué, par ce si mal foutu réel social qui nous entoure ?
La rencontre renouvelée de ce Songe, oui ! qui – irréalisé, humilié – les conduisit vers ce  chemin d’herbes folles. Car, il ne suffit pas la seule suggestion – dictée par une sorte de chaleureuse bonne volonté – de conseiller comment faudra-t-il l’occuper, sa journée, afin qu’elle soit la plus « thérapeutique » possible. Si l’on désire « accompagner » quelqu’un dans ce voyage à vous couper le souffle qui est souvent la folie, cela ne saurait se faire – à nos yeux, tout au moins –  qu’en essayant de retrouver, et de recomposer à sa suite (à la suite de ce puissant voyageur d’Océans intimes), le moyen propre, pour pouvoir   de nouveau bouger, marcher – également dans le « réel ». Mais à jamais de par soi-même ! Eventuellement, et si désiré, suivant la phrase de Maria Montessori, qui dit à jamais : « Aide-moi  à faire seul ». Pliant ces herbes folles sous son propre pas, et guidé par le seul but de la « création » (de la « fabrication » ?) de son proprechemin. Et cela (on le sait) ne vaut pas que pour les fous ! Cela vaut pour tout un chacun de nous, fou ou pas fou ! De nous, les humains – si entourés de mystères, et qui ne demeurons qu’une seule fois et pour un temps assez limité,  sur cette planète Terre, tout en essayant à tout prix de comprendre : notre vie, et ce que nous, nous appelons la mort.

Guerre ouverte contre la psychanalyse dans le traitement de l’autisme

LEMONDE | 16.02.12 

Dans le douloureux casse-tête qu'est le traitement de l'autisme, la hache de guerre contre la psychanalyse est à nouveau déterrée. Et ceux qui la brandissent ne sont plus seulement des associations de parents militants.

La Haute Autorité de santé (HAS), qui doit rendre publiques, le 6 mars prochain, des recommandations très attendues de bonnes pratiques sur l'autisme chez l'enfant et l'adolescent, s'apprête à classer cette approche thérapeutique au rayon des "interventions globales non recommandées ou non consensuelles". Plus qu'un désaveu : une condamnation.
C'est un article de Libération, publié lundi 13 février et faisant état d'une version non définitive de ce rapport, qui a mis le feu aux poudres. "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas deconclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle", peut-on lire dans cette version provisoire.
Dans un communiqué publié le jour même, la HAS regrette "que les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document". Interrogée par Le Monde, elle précisait, jeudi 15 février, ne pasvouloir s'exprimer plus avant sur le sujet.
La plus haute instance sanitaire française infléchira-t-elle sa position d'ici la fin du mois, comme le lui demandent de nombreux professionnels de la santé? Si tel n'est pas le cas, il est à craindre que cette exclusion de principe ne mette à terre le fragile consensus qui s'ébauche, depuis quelques années, entre les différents professionnels tentant de soulager cette terrible maladie.
TENTATIVE DE MISE AU BAN
La mèche avait été allumée il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale. Le 20 janvier, le député du Pas-de-Calais (UMP) Daniel Fasquelle déposait une proposition de loi visant "l'arrêt des pratiques psychanalytiques dans l'accompagnement des personnes autistes", au profit exclusif des méthodes éducatives et comportementales, provoquant un tollé parmi les psychiatres. Lesquels étaient soutenus par l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), qui estime qu'"interdire une forme d'accompagnement ne sert à rien".
Comment en est-on arrivé à ce degré de violence? A la tentative de mise au ban de toute une communauté de cliniciens dans la prise en charge d'une maladie pourtant porteuse de tant de souffrances mentales? Pour comprendre la virulence de la croisade actuelle, il faut retourner un demi-siècle en arrière. A l'époque où l'autisme était considéré comme une psychose infantile provenant, selon la théorie du psychanalyste Bruno Bettelheim, d'une mauvaise relation de la mère à son nouveau-né.
Une hypothèse qui a culpabilisé des générations de parents, et que la science estime aujourd'hui largement dépassée : désormais intégré parmi les troubles envahissants du développement (TED) dans la classification internationale des maladies mentales, l'autisme met en jeu, probablement dès la vie fœtale, un mauvais fonctionnement des circuits neuronaux.
Parallèlement à cette avancée des connaissances, les enfants atteints de ce lourd handicap ont progressivement bénéficié, en Europe comme en Amérique, de thérapies d'orientation comportementaliste. Sans faire de miracles – car on ne guérit pas de l'autisme –, celles-ci permettent souvent d'améliorer le pronostic et l'intégration sociale. Or la France, de ce point de vue, accuse un net retard.
Plus globalement, les capacités d'accueil des enfants atteints de TED y restent notoirement insuffisantes. Le secteur pédo-psychiatrique étant le seul fondé àproposer une prise en charge remboursée par l'assurance-maladie, il a cristallisé la rancœur des parents, pour qui l'accompagnement de leur enfant s'apparente souvent à un douloureux parcours du combattant.
La psychanalyse ayant longtemps régné en maître sur la psychiatrie et sur la prise en charge de l'autisme, la tentation était donc grande, pour nombre d'associations, d'accuser cette discipline de tous les maux. De lui reprocher decontinuer à culpabiliser les parents, et de freiner la mise en œuvre des thérapies comportementales. Des reproches partiellement fondés: la culture psychanalytique reste vivace en France, et certains praticiens continuent de s'élever violemment contre la répétition d'apprentissages simples sur laquelle sont basés les méthodes Teacch ou ABA, qu'ils qualifient de "dressage".
Faut-il pour autant ranimer les conflits? Les porter sur le devant de la scène politique? "Il est urgent de rétablir les équilibres, de privilégier une approche moins hospitalo-centrée et plus axée sur le projet de vie et la citoyenneté,pondère Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Mais on a besoin de la psychiatrie, de la neuropsychiatrie, et je n'exclus pas l'intérêt de la psychanalyse. Car quand un enfant autiste arrive dans une famille, tout explose."
Si le temps de la toute-puissance psychanalytique a vécu, et si la plupart des médecins préconisent désormais une prise en charge éducative et pédagogique, ils rappellent aussi qu'aucun spécialiste n'est mieux placé qu'un pédopsychiatre pour prendre en considération les singularités dont souffrent les enfants autistes: difficultés à comprendre l'autre, à ressentir de l'empathie, à prendre conscience d'eux-mêmes et de leur corps.
La Haute Autorité de la santé entendra-t-elle cet argument? "Mon principal souci dans cette histoire, c'est que les choses s'apaisent. Que ce soit pour les professionnels ou pour les parents, le climat actuel est extrêmement malsain. Personne n'y gagne, à commencer par les personnes autistes", déplore le professeur Claude Bursztejn, psychiatre et président de l'Association nationale des centres de ressources autisme.
Alors que les recommandations de la HAS se dirigeaient "vers des consensus acceptables pour une grande partie des professionnels, la radicalisation actuelle des positions risque fort, si elles sont maintenues, de les rendre inacceptables par les équipes de pédopsychiatrie, estime-t-il. On peut toujours faire des recommandations, mais encore faut-il que les professionnels du terrain puissent se les approprier". Déclaré Grande cause nationale 2012, l'autisme mérite plus d'égards et de progrès que de règlements de comptes.
Catherine Vincent




ACIPPA

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Ecoutez l'émission84 minutes

Traiter l'autisme aujourd'hui.

10.02.2012 - 12:02

1ère partie : Traiter l'autisme aujourd'hui.


La Grande Table inaugure aujourd’hui un partenariat avec le magazine Books, le mensuel qui traite de l’actualité sur les livres du monde. Une fois par mois notre conversation de première partie tournera autour d’un sujet défini avec la rédaction du journal.


En 2012 l’autisme a été déclaré « grande cause nationale ». Juste au moment où les traitements de l’autisme sont devenus un champ de bataille où s’affrontent comportementalistes et psychanalystes. Sur le débat, on peut notamment se référer à la tribune d’Elizabeth Roudinesco dans Libération du 30 janvier dernier sur la psychanalyse en procès, et un article du Figaro intitulé « Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse »).

Avec :

Catherine CLEMENT

Bernard GRANGER,

psychiatre et psychothérapeute, membre de l’association française de thérapies cognitives et comportementales, professeur à l’Université Paris Descartes, responsable de l’unité de psychiatrie de l’hôpital Tarnier à Paris.

Geneviève BRISAC


A écouter ici



Autisme : pourquoi les psychanalystes ont perdu

Créé le 14-02-2012
"Libération" le révélait lundi 13 février : les approches psychanalytiques devraient être écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars. Pour les parents d’autistes dans leur quasi unanimité, c’est le résultat d’un long combat, d’une action de lobbying suivie et efficace et le sentiment d’être enfin entendus sur les traitements de leurs enfants. Une date. Voila des années qu’ils dénoncent une prise en charge de leurs enfants jugée inadaptée, scandaleuse, et surtout insuffisante.

Proposition de loi contre la psychanalyse

Un député UMP Daniel Fasquelle a même déposé une proposition de loi visant à interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il entend demander aux universités de ne plus évoquer la psychanalyse dans l’enseignement sur l’autisme. Excessive et probablement inefficace- on n’impose pas une vérité par une loi - la démarche est révélatrice de l’échec de la psychanalyse à imposer sa vision du traitement de l’autisme.
Les psychanalystes , quant à eux dénoncent , une "croisade", menée contre eux mais il est sans doute trop tard. Ils semblent bel et bien avoir perdu la bataille de l’autisme.
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Un thème plus politique qu’il n’y parait : psychanalystes contre comportementalistes

De plus en plus, la querelle entre psys se développe. La prise en charge des enfants autistes va faire de nouvelles victimes : les psychanalystes qui vont se voir retirer la légitimité technique de fonder toute action éducative sur les apports de Freud, Lacan, Bettelheim et Mannoni, jugés "insuffisamment efficaces". Les tenants des approches dites cognitivo-comportementales (TCC) ; porteurs d'alternatives (ABA, TEACCH) se frottent les mains... Et si cette guerilla avait un fond bien plus politique qu'il n'y paraît ?...
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Institut Psychanalytique de l’Enfant – “Autisme et psychanalyse : nos convictions”

L’Institut psychanalytique de l’Enfant a pris connaissance ces derniers mois d’une étrange campagne qui vise à exclure la psychanalyse de la prise en charge des enfants et adolescents autistes. Cette campagne culmine maintenant avec une proposition de loi qui a fait réagir tous les représentants professionnels (1) et les plus grandes associations familiales (UNAPEI). Ladite campagne procède d’un intense travail de lobbying qui allègue des intentions louables : améliorer les conditions d’une catégorie de la population. En fait, il s’agit pour ses promoteurs d’obtenir des pouvoirs publics des subventions massives au bénéfice de méthodes de conditionnement, de façon à offrir des solutions ready-made aux familles qui cherchent avec inquiétude des solutions là où il y a une réelle pénurie d’accueil institutionnel.
L’Institut psychanalytique de l’Enfant réunit des psychanalystes, des intervenants d’institutions spécialisées – psychiatres, psychologues, infirmiers, orthophonistes, psychomotriciens -, des professionnels du champ de l’enfance – enseignants, éducateurs, juristes, médecins… – qui agissent depuis de nombreuses années auprès des enfants en souffrance, en s’orientant de la psychanalyse, de Freud, de Lacan et des avancées les plus actuelles de la recherche clinique.
C’est à ce titre que l’Institut psychanalytique de l’Enfant, par sa Commission d’initiative, souhaite prendre position. Il s’agit ici de témoigner des principes qui gouvernent notre action.
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A propos des initiatives actuelles contre la psychanalyse.

13 février 2012
Par Collectif des 39
Communiqué de presse
Du 12 février 2012

À propos des initiatives actuelles
contre la psychanalyse

Après avoir lancé sa proposition de loi « visant à interdire la psychanalyse pour l’accompagnement des personnes autistes », le député U.M.P. Daniel Fasquelle continue sa croisade.
Il vient de déclarer à l’AFP qu’il « va saisir le Conseil national des universités afin que l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme ne fassent pas référence à la psychanalyse ».
Ce député se fait donc le relai du puissant lobby de quelques associations pour  interdire la psychanalyse et également la Psychothérapie Institutionnelle.  Certaines de ces associations, se sont illustrées par la violence et la virulence de leurs attaques personnelles contre des praticiens pourtant reconnus. 
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Autisme: Fillon charge Bachelot d’un nouveau plan national


François Fillon a chargé jeudi Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, d'engager l'élaboration d'un nouveau plan autisme, décrété Grande cause nationale 2012, qui doit notamment permettre à la France de poursuivre le rattrapage de son retard en matière de prise en charge. Le Premier ministre a reçu jeudi matin à Matignon le collectif d’associations "Ensemble pour l’autisme", avant d'appeler dans un discours à «un sursaut collectif et une mobilisation nationale pour changer notre regard» sur l'autisme, qui touche entre 300.000 et 500.000 personnes en France. Outre la réactivation du Conseil national de l'autisme, le chef du gouvernement a chargé Roselyne Bachelot d'engager l'élaboration d'un nouveau plan, après le plan 2008-2010 qui n'a pas atteint tous ses objectifs en terme de créations de places. Ce nouveau plan «devra continuer l'effort de rattrapage sur le déploiement de nouvelles structures de prise en charge», a prévenu M. Fillon, fixant comme autre priorité l'intensification de «l'effort de recherche». Il a également relevé qu'en matière d'accueil scolaire, les crédits de l'Education nationale passeraient de 350 à 450 millions d'euros l'année prochaine.




  

Dépister l'autisme en 5 minutes à l'âge d'un an 

Par figaro icon Martine Perez - le 01/05/2011
Un test de repérage rapide testé sur 10.000 enfants améliore diagnostic et prise en charge.
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Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse

Par figaro icon Martine Perez, figaro icon damien Mascret - le 08/02/2012
Grâce aux neurosciences, des stratégies de soins se dessinent, loin des concepts freudiens totalement dépassés.
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