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mercredi 5 décembre 2012


Marseille : la gale fait son entrée aux urgences psychiatriques




Publié le mardi 04 décembre 2012 à 17H05
Le service de la Conception a été fermé mais "Sud santé" réclame plus
La gale remonterait à la mi-octobre. Le personnel a été transféré dans un autre service mais les soignants auraient préféré un
La gale remonterait à la mi-octobre. Le personnel a été transféré dans un autre service mais les soignants auraient préféré un "déménagement" vers un autre établissement.
Photo Edouard Coulot
La direction aurait bien aimé éviter. Mais l'épidémie a été la plus forte. Et la direction de la Conception a été contrainte de fermer les urgences psychiatriques, hier. La gale a fait son entrée à l'hôpital. En fait, l'épidémie remonterait à la mi-octobre.

"Cela a été confirmé, expliquait-on hier à la direction. Mais ce n'est pas la première fois que cela arrive. Ce sont des patients en état de précarité qui véhiculent cette maladie. Et ça arrive de plus en plus même si la gale n'est pas fréquente. Nous avons donc pris les mesures qui s'imposaient."
Dans le courant de la journée, le personnel aurait été transféré, toujours dans le même établissement, au pole psychiatrie centre.
"Six personnes sont traitées, un médecin et cinqsoignants. Ils devront également désinfecter leur domicile. Par ailleurs, une société arrive demain(aujourd'hui pour nos lecteurs) pour désinfecter les locaux. Sachant qu'il faudra une journée pour le faire et une demi-journée pour aérer, le service rouvrira mercredi après-midi. L'hôpital continue à accueillir les patients."
Mais la direction ne fera pas pour autant l'économie d'un conflit avec le personnel. "C'est n'importe quoi !s'emportait Solange Teulière (syndicat Sud santé). Le transfert a été fait dans des locaux complètement inadaptésEt traiter seulement six personnes n'est absolument pas suffisant.Il y a énormément de gens qui sont passés par le service. Il aurait fallu donner des traitements préventifs à tous, ce qui n'a pas été fait."
Côté soignant, on envisageait même le pire 
"Il y a déjà eu la gale chez les patients. Et la procédure est respectée. Mais là, c'est la première fois qu'un soignant est touché. Et les risques d'épidémie sont grands. On reçoit, par exemple, des piles de 24 draps. Il suffit qu'un seul agent en touche un pour que tous les autres soient contaminés. Tout le personnel aurait dû être envoyé 72 h à la maison. Et il aurait fallu faire un transfert sur d'autres services psychiatriques. Mais c'est lourd techniquement et humainement, ça coûte de l'argent à l'APHM. C'est là où le bât blesse. En ce moment, l'APHM est au bord du gouffre. Conséquence : vu que l'hôpital est au centre-ville, vu qu'on brasse énormément de monde, on va contaminer tout Marseille."
Un autre soignant était encore plus remonté : "Ce qui est douloureux pour nous dans cette histoire, ce qui alimente notre colère, c'est le sentiment d'insécurité qui naît dans le service. On est des soignants, on est là pour soigner mais on peut au contraire transmettre une maladie. Et comme on traite des gens en amont de la psychiatrie, c'est-à-dire qu'on voie les malades et qu'on les oriente ensuite vers d'autres cliniques ou hôpitaux, je vous laisse imaginer les conséquences. La direction n'en a pas conscience."
Au-delà de cette épidémie, c'est surtout le drame de la précarité à Marseille qui se manifeste une fois de plus.
Jean-Jacques FIORITO


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