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mercredi 21 novembre 2012

Recovery in psychosis


Comment traduire la notion de « recovery in psychosis » défendue par Larry Davidson du Département de Psychiatrie à l’Université de Yale. Dans son article Recherches sur le processus psychologique de guérison dans les schizophrénies : les travaux de Larry Davidson et de son groupe de Yale[1]Alain Bottéro, médecin psychiatre traduit la notion de « recovery » par guérison. Soit. Mais le terme de guérison est-il suffisamment parlant ? N’est-il pas trop chargé de moraline ?

Traduire la notion de « recovery in psychosis » par guérison revient à abaisser le pouvoir de récupération dans la maladie mentale. En effet, cette traduction exclut autant que le diagnostic de maladie mentale. À mon sens, il serait plus valorisant d’utiliser le terme de récupération, terme utilisé dans le domaine sportif. À ceci près que la récupération en question n’est pas un état de repos après un effort, mais un processus actif qui écarte toute la passivité qu’implique la maladie. Récupérer, ce n’est pas guérir à la manière d’un résultat que l’on peut constater. Récupérer, c’est entrer dans un processus artificiel de guérison. Ce n’est pas pour autant que le processus n’est pas naturel. Car ce qui est artificiel, c’est la programmation, l’antériorité d’un ordre du jour sur la récupération dans la maladie mentale. Ce qui est naturel, c’est le caractère adaptatif du pouvoir de récupération dans la maladie mentale.
Dire qu’il y a du naturel et de l’artificiel dans le processus de récupération ne suffit pas à définir le processus de récupération. Car le processus de récupération n’a rien d’un processus différé. Et c’est là que le terme de guérison est insuffisant pour traduire ce processus. Car il ne se conjugue que trop souvent au futur, il est comme ajourné. Mieux vaut tard que jamais. Soit. Mais il ne faudrait pas exclure davantage du récit et de l’action la maladie mentale. Selon moi, différer le processus de récupération en parlant de guérison, cela revient à donner de faux espoirs alors que de l’âge de l’esthétique, on est passé l’âge de l’éthique dans la maladie mentale.


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