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jeudi 23 février 2012

Une « échelle de Richter » du risque suicidaire


En matière de prévention du suicide, une meilleure connaissance des éléments de prédisposition représenterait une avancée appréciable. Les travaux récents mettent ainsi l’accent sur des « facteurs de risque sanitaire » associés, en particulier les addictions à certains produits : alcool, drogues, médicaments détournés de leur usage…
The American Journal of Psychiatry souligne l’intérêt pratique d’une « évaluation objective du risque de suicide » et des « améliorations significatives en matière d’évaluation, de classification et de prévision » offertes (chez l’adulte et l’adolescent) par un nouvel instrument d’évaluation du risque suicidaire, la C-SSRS (Columbia–Suicide Severity Rating Scale, échelle de Columbia sur la gravité du risque de suicide) [1]& [2]. .
L’utilisation courante de ce questionnaire permettrait d’affiner la connaissance des risques et de gagner en précisions quant au contexte d’une tentative d’autolyse, lequel prête parfois à confusion. Par exemple, il n’est pas toujours aisé d’opérer le distinguo entre une surconsommation délibérée d’un médicament et son surdosage accidentel, et l’on peut alors sous-évaluer la fréquence des comportements suicidaires, en pensant à une « simple overdose » fortuite, lors d’une prise médicamenteuse. Et à l’inverse, on peut surévaluer cette fréquence en évoquant une « tentative de suicide » devant des « automutilations superficielles » ou des pensées macabres, mais « sans réelle intention de se donner le mort. »
L’auteur recommande « aux cliniciens comme aux chercheurs » l’usage de cette nouvelle échelle du risque de suicide. Et souligne que la mauvaise maîtrise éventuelle de l’anglais ne constitue pas un prétexte valable pour ignorer cet outil d’évaluation, car il est « disponible en plus de 100 langues. ».

Dr Alain Cohen
Hughes CW : Objective assessment of suicide risk : significant improvements in assessment, classification, and prediction. Am J Psychiatry, 2011; 168: 1233–1234.

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