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dimanche 19 février 2012


Le bucher des sorciers

A tous les opposants de la psychanalyse au sujet de l’autisme, ou de façon plus large encore, je voudrais rappeler que récemment une psychanalyste syrienne, Rafah Nached, a été emprisonnée par la dictature syrienne parce qu’elle animait des groupes de parole pour des personnes traumatisées par la répression de ce régime totalitaire. Par le passé le Vatican, qui n’a réhabilité Galilée qu’en 1992, a été souvent très opposé à Freud. Le nazisme a interdit la psychanalyse comme « science juive » et le stalinisme comme « science bourgeoise ». La dictature des colonels a également interdit cette pratique, ainsi que tous les régimes totalitaires. D’ailleurs parle-t-on de psychanalyse en Corée du Nord ? Freud n’était pas dupe des résistances que suscitait sa méthode, puisque lors de son voyage à New York pour la présenter aux américains il confiait à Jung qui l’accompagnait sur le bateau « Ils ne savent pas que je leur apporte la peste ».
On a bien la preuve de ces craintes en France, pays de haute culture, puisqu’un obscur parlementaire qui ne connaît rien à ces questions, le député U.M.P. Daniel FASQUELLE, préconise une loi pour interdire la psychanalyse et la thérapie institutionnelle dans les universités pour ce qui concerne le soin des autistes  avant de demander sans doute demain sa suppression totale ? Doit-on accepter sans réagir des textes interdisant la liberté de pensée et de recherche, dans la foulée de lois mémorielles inutiles ? Doit-on laisser faire ces détracteurs qui en voulant éradiquer la psychanalyse, cet élément important de notre culture au même titre que le darwinisme, se font les complices d’une attaque de la pensée humaine ?
A ces opposants je voudrais rappeler, et peut-être apprendre à certains, que ce sont des psychanalystes qui en France ont sorti vers 1970 les enfants autistes des asiles où ils mouraient d’hospitalisme dans des conditions effrayantes de dénuement et de désespoir (quand ils n’étaient pas cachés à la maison par honte du voisinage). Dans ces lieux indignes et mortifères les enfants ne bénéficiaient d’aucune relation humaine vraie et suivie, ni de jouets, ni d’activités d’aucune sorte, seulement de médicaments pour les abrutir. Les lits en métal étaient fixés au sol et les paillasses qui servaient de matelas étaient nettoyées le matin au jet pour enlever les matières fécales et l’urine. Toute la journée ces enfants inoccupés s’automutilaient en hurlant et en se frappant la tête contre les murs ou en se mordant les doigts. Je peux témoigner avec d’autres de ceci parce que je l’ai vu de mes propres yeux à l’hôpital de VAUCLAIRE en Dordogne entre 1970 et 1975, ce qui est certes ancien, mais tout de même pas la préhistoire. Je précise que la situation était à l’époque pratiquement la même dans tous les autres asiles.
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