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mardi 21 février 2012


Hôpital : « Quand un infirmier a peur de tuer un gamin, c'est qu'il y a un souci »

Problèmes d'effectif et de logement, surmenage : les infirmiers de l'hôpital pour enfants Necker, à Paris, témoignent d'une dérive du système hospitalier.


Des enfants passent des tests d'asthme à l'hôpital Necker, en avril 2008 (Valinco/Sipa)
Parce qu'« on joue avec la vie des enfants », Marc Marlier veut témoigner. Le « petit infirmier » a par moment la voix qui se casse quand il parle des conditions de travail de son service, miné par le manque de personnel. Il œuvre pourtant dans le plus prestigieux hôpital français, référence mondiale pour les enfants malades : Necker, à Paris.
Marc se souvient de son arrivée dans le service de néphrologie pédiatrique (maladies des reins), il y a quatre ans : « C'était génial. » Peu à peu, il a vu les conditions se dégrader. A tel point qu'il sent aujourd'hui qu'une dangereuse limite est franchie : celle de la qualité des soins. « Je ne supporte plus la situation. »
Rue89 a rencontré Marc juste avant son départ pour une année sabbatique.

« On bosse en flux tendu »

PÉNURIE D'INFIRMIERS
Au 1er janvier 2010, 520 000 infirmiers étaient en activité [PDF] en France. Malgré leur constante augmentation, ils ne sont pas assez nombreux – d'autant que les besoins grandissent car la population vieillit.
Les infirmiers sont inégalement répartis sur le territoire : l'Ile-de-France est l'une des régions à enregistrer la densité la plus faible. Dans les formations, les inscriptions sont encore insuffisantes pour combler le manque. Infirmier fera partie des métiers les plus recherchés en 2015.
Il y a quatre ans, ils étaient trois infirmiers pour douze lits, raconte Marc. Puis ceux qui partaient n'étaient pas souvent remplacés.
Ils sont désormais deux la journée et deux la nuit à courir le long des deux ailes du service :
« On bosse en flux tendu. »
Faute de personnel, l'hôpital est contraint par moment de fermer des lits. Et de faire appel à des intérimaires ou des infirmiers d'autres unités pour former les binômes :
« Quand ils débarquent, ils ont cinq minutes pour s'adapter alors que le temps normal pour connaître les spécificités d'un service, c'est un mois. Alors ils ne peuvent pas suivre. »
Débordés, les infirmiers voient leurs horaires s'allonger. Les vacances d'été se posent jusqu'à octobre. Le personnel travaille trois week-ends sur quatre (au lieu de deux par mois). Marc dit n'avoir plus le temps de prendre ses pauses.
Quand un collègue est malade, il n'y a souvent personne pour le remplacer. Ces dernières semaines, Marc a même été forcé à deux reprises d'enchaîner deux gardes, de 6h30 à 22 heures, en ayant « à peine le temps de boire un verre d'eau ».

« Les enfants ne doivent pas voir notre détresse »

« On est surmenés. Une personne crevée n'est pas dans les conditions optimales pour travailler. Combien de temps on va tenir ? »
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