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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 9 octobre 2010







08/10/2010

Belle et handicapée : en Belgique, l’affiche qui ose


CAP48, sorte de téléthon, détourne la pub Wonderbra.
Elle pose sur des affiches en soutien-gorge. Seins et sourire engageants. Sans rien cacher de son handicap : un avant-bras lui fait défaut. «Je l’ai fait parce que, pour une fois, je peux me montrer telle que je suis et pour ne plus me cacher. Il faut arrêter de penser que je ne suis pas un être humain mais uniquement un petit bras qui se balade avec une personnalité. Les gens, souvent, pensent que les personnes handicapées n’ont pas de personnalité, que ce sont des gens étranges. Il faut que l’on voie que je suis avant tout une femme qui peut être belle et sexy.» Voilà, c’est pour toutes ces (bonnes) raisons que Tanja Kiewitz, trentenaire, infographiste, a accepté d’être l’égérie de la campagne de CAP48, sorte de téléthon belge francophone qui récolte des fonds en faveur des handicapés. Et s’apprête à organiser sa grande soirée annuelle ce week-end avec la RTBF.
Bigrement culottée Tanja ? Sacrément quand on saura que sa pose sur l’affiche de CAP48 est un copier-coller d’une campagne pour les soutiens-gorge Wonderbra de 1994, alors portés par Eva Herzigova, soi-même. Une femme bien équipée aussi au niveau de l’humour. «Filtre à cons» : c’est ainsi que Tanja a baptisé son demi-bras.

Très forte, destinée à mettre à mal les discriminations à l’encontre des handicapés, cette campagne (de l’agence Air) a forcément fait jaser. Voire choqué. «Une plainte a même été déposée auprès du Jury d’éthique publicitaire mais elle a très vite été rejetée, explique Renaud Tockert, président de CAP48. Nous avons aussi et surtout reçu des tas d’encouragements». Le signe d’une autre façon de regarder le handicap ? C’est bien le but de cette pub qui justement s’appelle «Regard».

Par CATHERINE MALLAVAL

jeudi 7 octobre 2010




La délinquance des filles explose-t-elle ?
05.10.10

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié, mardi 5 octobre, une étude (PDF) sur la délinquance des mineures. Selon les chiffres de police et de gendarmerie, les filles sont de plus en plus mises en cause pour des faits de délinquance, avec une hausse sensible sur cinq ans pour les violences aux personnes. Des nuances sont cependant à apporter.

"Nous constatons qu'il y a de moins en moins d'écart avec les garçons pour ce qui est de régler leurs comptes", affirme notamment le criminologue Christophe Soullez, l'un des responsables de l'ONDRP, organisme chargé de la publication des statistiques officielles de la délinquance, et l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice. Entre 1996 et 2009, la hausse du nombre de mineures mises en cause a été de 6,8 % en moyenne, une hausse "régulière" mais plus importante que celle des garçons. Elles représentent 15,5 % du total des mineurs mis en cause (pour des délits non routiers), soit 33 316 personnes sur 181 296. En 1996, elles ne pesaient que 9,9 % du total.

Les chiffres policiers traduiraient aussi une hausse des actes violents, selon l'ONDRP. Certes, entre 2004 et 2009, les filles "mineures sont majoritairement impliquées pour des atteintes aux biens", rappelle l'institution. Mais au cours de la même période, le nombre de mineures mises en cause pour des atteintes aux personnes a augmenté de 83,7 %. "Pour un oui pour un non, un contentieux, des jalousies, des vengeances, il y a un recours à la violence, c'est un phénomène nouveau et récent", affirme Christophe Soullez. Précisons toutefois que, pour ce dernier chiffre comme pour d'autres, la tendance pour les garçons est elle aussi à la hausse: + 46 %. Et il y a d'autres limites à l'interprétation de ces chiffres, soulignent des sociologues.

"FRONTIÈRE ENTRE LES GENRES"

Le sociologue Sebastian Roché rappelle que "le gros des violences physiques et à main armée reste le fait des garçons". De fait, seulement un mineur sur dix mis en cause dans un vol avec violence est une fille, selon l'ONDRP. Mais "il ne serait pas illogique que la délinquance des filles progresse", poursuit-il. "La frontière entre les genres est moins imperméable, l'égalisation des conditions et des styles de vie adolescents pouvant aider les filles à faire 'comme les garçons' car s'identifiant à leurs modèles de rôle", poursuit Sebastian Roché.

Pour la sociologue Coline Cardi, l'hypothèse d'un rapprochement des comportements délinquants entre hommes et femmes a déjà été formulé, dans les années 70 aux États-Unis, mais ne s'est pas vérifié sur une longue période. "Les chiffres de la délinquance des mineures restent assez faibles, et il faut donc les nuancer, même si on peut avoir l'impression que les augmentations sont fortes, estime la chercheuse. Et dès que les filles transgressent des normes de genre, comme la violence, associée au masculin, cela choque davantage."

"NIVEAU DE TOLÉRANCE"

Pour Laurent Mucchielli, du CNRS, la publication de l'ONDRP est une occasion de rappeler une fois de plus que "les statistiques de police recensent les procès-verbaux dressés par les fonctionnaires, pas la réalité". Plus précisément, il pointe les chiffres différents obtenus dans les enquêtes de population générale – menées de façon anonyme auprès d'échantillons représentatifs. "Ces indicateurs montrent que les problèmes sont stables sur une quinzaine d'années", affirme-t-il.

Comment expliquer alors la hausse des chiffres policiers ? Laurent Mucchielli, comme Coline Cardi, avancent la notion de "niveau de tolérance". "Dans la représentation policière, comme dans la représentation générale, une fille est à l'origine moins délinquante qu'un garçon", note la chercheuse, qui fait l'hypothèse que cette affirmation peut être moins vraie aujourd'hui. "Dans la société, le niveau de tolérance à la violence baisse, ajoute Laurent Mucchielli. Et les filles, elles, partent de plus loin."

Le Monde.fr avec AFP



Le miroir fêlé
Svestislav Basara


Éditeur : Les Allusifs

Prix : 13 euros

 Le miroir fêlé est un roman court. Anan, un jeune homme plein de ressources décide de développer sa propre névrose dans un monde où sortir de la norme est peu recommandé ; ce qui le conduit en psychiatrie avec l’accord de son père. « Ainsi, du jour au lendemain, au lieu du pithécanthrope, c’est le néant qui est devenu mon ancêtre. Cela, je le ressentais dans ma chair ».

Anan s’appuie sur un préalable : sa propre inexistence, pour renaître de son introspection et de son refus de la norme. Refus du cadre temporel dont il fixe arbitrairement les limites. Refus de la raison au profit de l’immortalité de l’âme. Refus du mensonge. Rien est épargné : religion, traditions, famille. Refus de la comédie humaine et des simples usages (du bonjour au merci). L’homme ne descend pas du singe, il y va !

Anan lui-même est personnage et écrivain de l’absurde. L’auteur est irrévérencieux d’un bout à l’autre, malmène tous les acquis, toutes les habitudes narratives, oscillant entre essai et roman, extravagance et réalité, folie et rationalité. Il emporte son lecteur dans une vague violente et souvent drôle, grinçant peut-être, et nous tend ce Miroir fêlé. À chacun de s’en emparer comme il le peut.

extrait

//« Qu’est-ce que c’est que ce début ? » se demanda le typo à l’imprimerie en lisant : « Qu’est-ce que c’est que ce début ? » Puis il haussa les épaules et continua de composer le texte. C’est ainsi que le roman commençait alors qu’il était achevé depuis longtemps. Mais ce dont parle le roman avait commencé bien avant : la nuit où j’avais compris que je ne descendais pas du singe.
Cette nuit-là, mon monde s’est écroulé.»//

Né en 1953, Svetislav Basara est un écrivain parmi les plus brillants de sa génération, mais aussi un des plus controversés. Ses petits chefs-d’œuvre d’absurde forment une œuvre iconoclaste, et malmènent les règles du roman et l’ordre du monde en une farce cynique et grinçante.







Batailles nocturnes dans les maisons closes, approche anthropologiques et psychanalytique de l'univers onirique des prostituées de Bolivie
Par Olivier Douville
mardi 5 octobre 2010

Dans les maisons closes de Bolivie, le diable s'appelle Tio. Il se dédie à s'approprier du corps et des âmes des femmes. Cette expérience, qui accompagne l'apprentissage féminin de la prostitution, se fonde sur l'intériorisation d'un corpus narratif érotique qui met en scène des rencontres oniriques avec le diable. Des relations sexuelles menant à l’heureuse jouissance de la femme, généreusement rémunérées, et le marquage (bleus, traces de doigts et de fouet, etc.) du corps de la rêveuse en constituent le dénouement le plus fréquent. D'autres récits, en revanche, parlent de viol, de harcèlement, ou de mariage diabolique. Nous les avons complétés par des récits d'expériences éveillées qui renvoient aux mêmes fictions sociales A la croisée de l'anthropologie et de la psychanalyse[1], tous peuvent s'appréhender du point de vue de la construction sociale de l'expérience de la prostitution et sa gestion psychique. L’apport de la lecture psychanalyste semble légitime, car il est question du rapport du sujet au sens que peut prendre pour lui le rapport sexuel. Le psychanalyste portera son intérêt aux opérations par lesquelles le « Tio » se fait place dans la scène subjective. Figure mythique le Tio est un masque, une création qui vient pallier un manque, crée une nostalgie et, s’il n’est pas décomplété dans une négociation et une lutte, devient agent d’une duperie. Pour autant la méthode psychanalytique qui considère les associations verbales « librement » produites par ce que le rêveur peut associer à partir de son rêve est loin d’être dépliée dans cette recherche. Aussi la lecture psychanalytique se limitera-t-elle à l’application de grilles interprétatives qui vont jouer à partir du moment où le choix méthodologique fait de ces récits de rêve un matériel bi-face. Soit d’une part, ce qui dans la restitution de ces récits (car nous n’atteindrons jamais le rêve en tant que tel) met en avant des scénarii et des archétypes culturels et sociaux qui fournissent de l’identité et de l’altérité conventionnelle et normativante. En ce sens, le chercheur aimera trouver en de tels récits la marque d’une internalisation de schémas fictionnels qui donnent enveloppe et contour au commerce du sexe et à la circulation de l’argent dans ses maisons closes. Faire de tel rêve est le signe que la rêveuse fait partie d’un ensemble « féminin », ensemble surcodé dans son traitement de la différence des sexes et des jouissances sexuelles, dans un monde très codifié. Mais, d’autre part, dès que le psychanalyste considère ces images du rêve et envisage la nervure fictive qui les plie en autant de récits typiques et groupaux, il s’arme de quelques-uns des plus solides enseignements de Freud, et il va alors aboutir sans trop de peine à la conclusion qu’un archétype rêvé se décompose et se déconstruit dans les logiques de la condensation et du déplacement. Qu’impliquent ici l’utilisation de ces termes canoniques des thèses de Freud portant sur le récit de rêve et son interprétation ? D’abord sera mis en valeur le fait qu’une figure que l’ethnographe ne manque pas d’entrevoir qu’un motif envisagé dans sa compacte unicité d’archétype groupal - le diable, le « Tio », en la circonstance- est souvent psychiquement sise au carrefour de plusieurs lignées associatives qui ne se réfèrent pas toutes à une modalité toute masculine du sexuel, le diable n’est pas que le « surmâle », pourrions nous dire paraphrasant Jarry, sous son lustre, son faste et sa mascarade d’homme incastré il met au jour, nous le verrons, des séductions plus archaïques et bien peu phalliques. Par la suite, nous insisterons sur ce que les récits tiennent pour peu, soit les détails, tant les informations inconscientes les plus décisives et les plus scandaleuses aussi souvent gîtent dans des détails.

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mercredi 6 octobre 2010




Psychiatrie: «un projet de loi inique et injuste»


Mediapart publie l'intervention de Noël Mamère, député (Verts) et maire de Bègles, prononcée lors du colloque réuni le lundi 4 octobre 2010 à l'Assemblée nationale, sur le thème «Continuité des soins ou continuité de la contrainte?» et organisé par le Collectif des 39 autour du projet de loi «relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge ».

    Chers amis,  je veux d'abord dire clairement la position des écologistes dans ce débat. Nous sommes totalement solidaires de la démarche de l'appel des 39 et nous réclamons le retrait du projet de loi qui réforme les règles relatives aux soins psychiatriques. Ce projet de loi est inique, injuste et il transforme le patient  en un prisonnier potentiel.

Ce projet de loi en introduisant notamment une garde-à-vue psychiatrique de 72 heures, sans avocat, au seul motif d'une menace à l'ordre public qui peut simplement résulter de la seule « notoriété publique » est un retour en arrière, une régression sociale sans précédent. Les dispositions qui imposent des soins contraints, aussi bien pour des personnes malades hospitalisées, que pour des personnes qui sont suivies dans le cadre de soins ambulatoires sont de nature à transformer profondément la nature des soins psychiatriques, à transformer les infirmiers en matons.

Si ce débat n'a pas été inscrit pour le moment  à l'ordre du jour de l'Assemblée, il peut l'être à tout moment dans le tunnel législatif sécuritaire, imposé par un gouvernement qui, entre les lois anti-immigrés et la loi Loppsi 2 est saisi d'une frénésie sans précédent pour courir après les voix des électeurs du Front national. Nous devons donc redoubler de vigilance et exiger le retrait de projet de loi. Pour autant, le débat sur l'alternative n'est pas clos.

Je voudrais insister sur trois questions :

- Premièrement la proposition de loi, si elle apporte de mauvaises réponses qui doivent être combattues en tant que telles posent de réelles questions auxquelles sont confrontés à la fois les patients, les soignants, l'institution, et les citoyens. Il existe des hypothèses où une personne va tellement mal, qu'il faut impérativement mettre en place un système de soins sous contrainte, qui ne peut être articulé que sur la base de trois éléments,
- d'une part, ces soins doivent impérativement être limités dans le temps ;
- ensuite, ils doivent être ordonnés en raison d'une dangerosité immédiate ;
- enfin, il doivent impérativement être ordonnés dans le cadre d'une présentation au juge judiciaire, qui est le gardien des libertés et est seul à même d'effectuer un contrôle de la mesure qui est demandée. Concernant le débat sur la judiciarisation, c'est-à-dire l'intervention du juge, s'il est légitime  de se poser la question il convient d'abord de supprimer la mesure de sûreté et loi de police actuelles sous lʼautorité du préfet, pour une loi basée sur la protection de la personne. Cʼest dire que toute mesure de contrainte, tout soin sans consentement relève de l'autorisation préalable d'un juge judiciaire et de son contrôle ensuite.

En revanche, la loi ne doit pas laisser faire ni penser que le soin sous contrainte serait une manière de soigner les patients d'une manière générale. C'est contre cette banalisation de l'enfermement qui constitue le cœur de ce projet de loi que nous nous battons. Ce projet de loi organise l'exception psychiatrique et c'est cela qui est inacceptable.  C'est pourquoi nous appuyons la demande d'une remise à plat de la loi de 1990 qui détermine les conditions actuelles d'internement d'office notamment. Nous devons trouver un équilibre entre des intérêts qui peuvent apparaître comme étant contradictoires, à savoir l'intérêt du patient, de la famille, de la société, et des soignants. Mais ce n'est pas en procédant à un effacement du tiers ou en subsidiarisant le tiers que l'on règle des questions complexe comme celle du comportement d'une personne en crise importante, pouvant porter atteinte à elle-même ou être dangereuse pour son entourage au sens large.

- Deuxièmement, cette loi s'inscrit dans une stratégie de démantèlement du service public des soins psychiatriques et  de la santé .
Ainsi, 1985 marque la fin de l'internat en psychiatrie, ce qui a divisé par dix le nombre de psychiatres. Quelques années plus tard ce sont les études des infirmiers en psychiatrie qui ont été supprimés, ce qui signifie qu'aujourd'hui il y a une délégation des tâches vers les aides-soignants dont le bagage de formation n'est évidemment pas le même. Parallèlement, 2004 a marqué la fin de la carte sanitaire en psychiatrie, c'est-à-dire la fin des secteurs, ce qui a entraîné une disparité régionale et donc une absence d'égalité devant le service public de la santé psychiatrique. Le récent vote de la loi HPHT en 2010, parachève ce mouvement qui s'inscrit dans une conception managériale de l'hôpital, y compris en ce qui concerne l'hôpital psychiatrique. Ce démantèlement du service public de la psychiatrie doit être stoppé. Il faut inverser la tendance. La gauche  si elle revient au pouvoir en 2012 devra proposer avec les professionnels du secteur un plan d'urgence dans ce domaine.

- Troisièmement, on assiste en réalité, au travers de l'examen de ce projet de loi, à une banalisation de l'enfermement qui s'accompagne en réalité d'une extension de l'enfermement.
L'existence de ce projet de loi s'inscrit évidemment  dans une perspective d'ensemble où d'un côté l'on voit apparaître nombre de lois pénales bureaucratiques et démagogiques, qui apparaissent dès lors qu'il y a un fait divers. Cette loi s'inscrit dans la construction d'un État pénal se substituant à un État social. L'État pénal a pour objet de punir les pauvres en produisant des exceptions à la norme.
L'exception des prostitués, celle des Roms et des gens du voyage, celles des jeunes des quartiers sensibles, celle des délinquants récidivistes, celle des sans papiers, celle des drogués. Ceux que l'on appelle des fous n'échappent évidemment pas à la règle. Dans une société d'exception, ce sont toujours eux qui sont parmi les premiers à être mis à l'index. Or, le fou, faut-il le rappeler est d'abord une personne comme les autres qui a le droit à la dignité comme les autres et dont il faut respecter l'intégrité comme les autres. Ce projet de loi construit une psychiatrie sécuritaire, autoritaire et paternaliste qui au nom de la prévention sécuritaire  autorise l'intrusion dans l'intimité et le corps du patient La loi proposée est donc complémentaire et exemplaire de ce phénomène de surveillance des classes dangereuses.
Elle s'inscrit parfaitement dans la multiplication des lois sur les fichiers, la vidéo surveillance, la rétention de sûreté, la pénalisation des personnes les plus fragiles. Ce projet contient d'ailleurs la perspective d'un fichage national généralisé de toute personne bénéficiant de soins spécialisés. Une société qui traite correctement les maladies mentales est une société équitable. Celle qui les isole, les enferme, les nie dans leur personne est une société injuste. Le sarkozysme fait avec la psychiatrie ce qu'il fait en général le mieux : punir les pauvres, diviser les populations, stigmatiser et chercher des boucs émissaires. Il amalgame la folie avec la dangerosité, ce qu'ont toujours fait les régimes autoritaires. C'est pourquoi, nous devons prôner un débat public citoyen pour s'opposer aux lois sécuritaires et notamment à celle sur les soins psychiques. Nous devons œuvrer pour le développement d'une politique du soin psychique respectueuse de la personne et de ses droits fondamentaux.

Au moment où l'image de la France est salie par un gouvernement qui n'hésite pas à recourir aux méthodes les plus discriminatoires et répressives, l'appel des 39 nous rappelle que la convergence des luttes contre le nouvel ordre sécuritaire et la justice social ne font qu'un. 





Non à la garde à vue psychiatrique
05 Octobre 2010

A l'issue du colloque tenu lundi 4 octobre 2010 à l'Assemblée nationale, sur le thème «Continuité des soins ou continuité de la contrainte ?», le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire lance un appel solennel aux préfets.

Appel aux préfets et aux grands corps d’Etat.

Le collectif des «39 contre la nuit sécuritaire», né de l’inquiétude suscitée par le discours prononcé à l’hôpital d’Antony par Mr Sarkozy le 2 décembre 2008, vous interpelle ce jour. 

Lors de cette intervention, les valeurs républicaines ont été mises à mal, et une catégorie de citoyens, les malades mentaux, désignée à la vindicte. Des mesures d’exception leur ont été promises.  L’attaque contre les valeurs qui fondent notre démocratie n’est pas acceptable.

Les soignants en psychiatrie regroupés au sein de notre collectif, soutenus par 30000 signatures, vous alertent de l’atteinte aux droits fondamentaux concomitante de la dégradation des soins.

Dans l’attente de la réforme de la loi de 1990 régissant l’hospitalisation sous contrainte, les préfets sont sommés de durcir la sortie de patients hospitalisés en Hospitalisation d’office ; ceci en contradiction avec la Cour européenne des droits de l’homme qui stipule que «si la privation de liberté n’est pas justifiée par l’aliénation, elle est alors arbitraire» et que  «l’internement ne peut se prolonger sans la persistance d’un trouble mental médicalement constaté».

Le projet de réforme adopté en Conseil des ministres instituerait «une garde à vue psychiatrique de 72 h», «un casier psychiatrique», des soins sous contrainte assortis de menaces d’internement et voudrait faire croire qu’une camisole chimique administrée chaque mois suffirait à la prise en charge de situations complexes.

Une telle politique de soins, si peu soucieuse des libertés individuelles, si elle devait être adoptée, ne serait pas sanitaire mais sécuritaire.

Les soignants que nous sommes ne peuvent accepter et légitimer des thérapeutiques régressives. Les citoyens que nous sommes ne peuvent accepter sans rien dire le démembrement de toutes les fonctions régaliennes de l’Etat alors que l’Etat est la condition de la démocratie.

Nous en appelons donc aux Préfets, au Conseil d’Etat, au Conseil constitutionnel, à la magistrature, au médiateur de la République, ainsi qu’à tous les grands corps d’Etat :

Les citoyens vous ont confié une part éminente dans la défense de la République, de l’Etat et des valeurs démocratiques qui nous unissent. Le temps est venu de rappeler les principes de nos institutions et de marteler qui est souverain, qui est légitime et qui est pérenne.

Vous avez su, au cours de l’histoire, dans de difficiles conditions, marquer vos prérogatives. Refusez aujourd’hui d’appliquer des mesures contraires à notre Constitution.

Collectif des 39 – Lundi 4 octobre 2010 – Assemblée Nationale



un psychanalyste dans la cité
03 Octobre 2010

«La civilisation du cliché »

Par Heitor O'Dwyer de Macedo

Ce lundi à 14 heures, les groupes Socialiste et Europe-écologie, reçoivent à l’Assemblé Nationalele collectif des 39 contre la nuit sécuritaire. Ce collectif exige le retrait pur et simple du projet de loi sur la santé mentale qui, à la demande de Nicolas Sarkozy, propose de criminaliser la folie. Tous les autres groupes parlementaires sont invités à participer à cette rencontre.

Dans le compte rendu du meeting du collectif des 39, du samedi 25 septembre dernier à Villejuif, meeting qui a réuni plus de mille personnes, on peut lire que « selon l'écrivain Leslie Kaplan ces mesures proposées par le gouvernement actuel révèlent une tendance profonde qui s'aggrave tous les jours : promouvoir avant tout et toujours la simplification, instaurer une civilisation simplifiée, dans laquelle je refuse de me reconnaître et que j'appelle ‘ une civilisation du cliché ' ».

Je pense que cette formulation d’une civilisation du cliché est un opérateur de pensée qui permet de reconnaître les manœuvres insidieuses, présentes actuellement dans l’institution de la culture, afin qu’on rejette toute complexité de nos vies et qu’on promeuve la bêtise comme l’accomplissement de nos existences forcément vides et dépourvues de sens.

Pour ceux qui ne connaissent rien aux possibilités d’accueil de la folie et du lien entre celle-ci et la vie vivante, je vais raconter une histoire qui est le contre-exemple de tout ce qu’on veut nous infliger comme mensonge. Contre-exemple de ce qu’on veut nous inculquer comme cliché de pensée concernant une douleur extrême par rapport à laquelle nul n’est à l’abri.

Il est 15h30 lorsque Renue débarque ce vendredi d’août au Centre Antonin Artaud à Reims. Ce vendredi c’est le jour de la fête annuelle du Centre. Nous avons eu un festin pour le déjeuner qui a réuni 70 malades plus l’ensemble de l’équipe. Une semaine de préparation, des plats berbère, français, brésilien, des desserts somptueux. À la fin l’Atelier Chant a donné un concert très émouvant, qui s’est terminé par une aire d’Opéra chantée à capelle par la responsable de l’Atelier, une jeune psychologue stagiaire, moment extraordinaire.

15h30 c’était jusqu’après la fin du repas. Patrick Chemla, psychiatre et psychanalyste, médecin directeur de l’Hôpital et du Centre Artaud est assis à la table qui vient d’être desservie, entouré des malades, des membres de l’équipe, des stagiaires en psychiatrie et psychologie et de deux psychanalystes qui ont passé en visiteurs la semaine au Centre Artaud.

Renue arrive comme un bolide. C’est une petite jeune femme de 24 ans très jolie, dont on devine la force et la détermination. Pour l’instant elle est hallucinée. Elle vient de s’enfuir de l’Hôpital et elle le déclare à haute voix à Patrick Chemla devant toute la compagnie. Le médecin directeur lui dit qu’il regrette qu’elle ait quitté l’hospitalisation et il ajoute : « Donc vous venez lundi prochain au Centre ? » Elle : « Vous n’allez pas me dénoncer à la police ? » Le médecin directeur (en riant) : Bien sûr que non, ce n’est le style de la maison. Donc, vous venez, lundi ?

Renue s’assoit et très très énervée se met à injurier l’équipe de l’Hôpital : «Le médecin chintok c’est un connard, je vais lui éclater la tête. La brune, ah la brune est une poufiasse je vais lui bouffer les tripes.» Elle continue de la sorte pendant un certain temps. Patrick Chemla, vraiment affecté fait la remarque : « Mais vous insultez tout le monde.» Renue se lève, comme s’il y avait un ressort sur sa chaise : «  Au revoir, à lundi donc.» - A lundi,  lui répond le médecin directeur.

Pendant cet échange personne assis à table n’est intervenu, ni les malades ni aucun membre de l’équipe. Renue sortie, la conversation reprend sur la fête qui vient d’avoir lieu. Environ un quart d’heure après Renue revient, se rassoit, se remet à insulter l’équipe hospitalière. Le médecin directeur, à nouveau, lui fait la remarque. Elle reste en silence. La conversation de la tablée  reprend. Renue remarque alors le jeune homme qui est à côté d’elle, grand, beau gosse. Elle déplace toute l’énergie qu’elle utilisait pour lutter contre les hallucinations dans une démarche de séduction où, malgré la fébrilité, on perçoit une sensualité très subtile. Le jeune répond calmement par monosyllabes, garde ses distances. Renue change d’attitude, on comprend qu’elle a compris quelque chose : « Vous êtes médecin ? » - Non, je suis psychologue et je fais un stage. - « Alors, si vous êtes psychologue, qu’est que j’ai ? » Le jeune homme se sent dans l’obligation de répondre (peut-être parce qu’on lui a appris qu’un psychologue doit toujours savoir répondre). Et, évidemment il ne sait quoi dire. Renue perçoit sa gêne et règle l’affaire très vite : « Vous êtes psychologue et vous ne savez pas me répondre, ma chance, quoi ! » Au médecin directeur, sur un autre ton : « Vous pouvez me donner des médicaments docteur ? J’ai peur pour le WE. » La conversation reprend pendant que Patrick Chemla lui fait une ordonnance. Elle prend l’ordonnance, remercie, dis au revoir et repart.

Et revient peu de temps après, s’assoit, reprend les insultes. Et là, un des malades, qui est donc pour elle, dans les circonstances, un petit autre, un de ces voisins qu’on croise dans la vie, lui dit : « J’aime beaucoup l’infirmière dont tu parles, elle est très bien, elle est ma copine ».  Et un autre : « Tout à l’heure tu as dit du mal du Dr. Untel. Mais je l’aime bien, moi. Il s’occupe bien de moi. » La discussion se généralise sur la qualité de l’équipe hospitalière, la pluralité des jugements, les affinités. Renue s’apaise, se plaint, raconte son hospitalisation, ses griefs. Le médecin directeur retourne à ce qu’il disait au psychologue et à la psychiatre stagiaire, il était en train de parler de l’essai de Mauss sur le don. La conversation glisse sur le sacrifice, on parle d’Abraham. Renue qui a suivi très concentrée la conversation intervient pour dire que dans le Coran il n’y a pas de sacrifice. Le médecin directeur acquiesce et explique que dans le Coran Dieu doit toujours être amour. Mais il s’étonne que Renue connaisse le Coran. Il rappelle à tous que Renue est turque et que le Coran est écrit en arabe. Renue récite l’alphabet arabe que son père, décédé depuis, lui a appris. Et elle demande à Patrick Chemla : «  Vous êtes arabe ? » - Oui, je suis arabe, lui répond Chemla.

Je voudrais vous faire remarquer que par cette question Renue change radicalement le lieu d’où elle s’adresse au médecin directeur, en même temps qu’elle le change de place.  La question ne s’adresse pas au Docteur Chemla mais au sujet Chemla, à Chemla comme petit autre, à Chemla comme un ami rencontré dans la vie. Et l’extraordinaire c’est que Patrick Chemla accepte ce changement. Ce changement est, bien sûr, une opération éminemment symbolique. Ce passage d’une figure tutélaire au voisin, à l’ami, est un passage qui donne de l’air, qui ouvre une porte dans l’être, qui atténue la férocité du Surmoi. Un psychanalyste confit verrait dans cet appel au petit autre chez le personnage symbolique de référence une stratégie hystérique. Et par l’évitement, c’est-à-dire d’une manière bête et protocolaire, il aurait répondu en disant une stupidité du style : qu’est-ce que vous fait poser cette question ?

Apprenant que Patrick Chemla est arabe Renue raconte : «J’ai une amie qui m’a dit qu’il ne faut pas boire du coca-cola ni du vin, que les deux viennent des juifs et que donc c’est mauvais.» - Mais je suis juif, dit Chemla. Renue ne le croit pas. Elle prend l’assemblée à témoin, il vient de dire qu’il est arabe. – C’est vrai. Je suis arabe et je suis juif. « Pas possible, les arabes n’aiment pas les juifs » - Oui, c’est possible je suis arabe et juif. Renue tente une sortie : «Et vous croyez en Dieu, au moins ! » - Non. Je suis arabe, juif et athée. « Pas possible », Renue ne croit pas ce qu’elle vient d’entendre. « Et ce qui a dit mon amie ? » - Des conneries, répond Patrick Chemla.

À ce moment, comme dans un film, le téléphone sonne et Patrick Chemla répond. C’est Nawal la psychiatre algérienne qui travaille avec Patrick Chemla. – Salut Nawal. Tu sais, je suis ici avec Renue. Et, figure-toi qu’elle ne crois pas que je sois arabe juif et athée. Elle ne croit pas non plus que je puisse être ami avec des arabes. Je te la passe. « Allo, Nawal ? Vous êtes qui ? Ah, oui avec des mèches dans les cheveux, n’est pas ? Vous êtes médecin, non ? Dites, le docteur Chemla vient de me dire qu’il est arabe, juif et athée. C’est vrai ça ? Ah bon ! Et vous êtes amie avec lui ? Ah bon ! De toute façon, peu importe, il est mon médecin et il me soigne bien. Je vous repasse votre docteur. Au revoir. Oui, je viens lundi au Centre Artaud. » Ajoutons : Patrick Chemla est d’autant plus son Docteur qu’il accepte aussi d’être à la place d’un voisin, d’un petit autre !

Il est 17h, le Centre ferme, il faut qu’on se quitte. Renue dit qu’elle est très contente d’être venue. On sent son apaisement, il n’y a plus de lutte contre l’hallucination. Renue prend son temps pour partir, s’adresse à chacun des présents. De toute évidence elle est vraiment joyeuse, contente, joueuse.

Grâce à l’accueil fait à son désespoir, Renue a pu utiliser la force de sa démesure comme une force au service de la vie. Pendant un bref espace de temps le champ du possible a été élargi. Donc un nouveau possible est, sera, envisageable.

Cette histoire n’aurait pas pu exister si on vivait selon la loi voulue par Nicolas Sarkozy. Si l’on vivait selon la loi voulue par Nicolas Sarkozy, Renue aurait été mise en chambre d’isolement avec dessoins obligatoires.

Cette histoire démontre que criminaliser la folie n’est rien d’autre que criminaliser la démesure de notre humanité à tous, démesure sans laquelle il est impossible d’inventer des nouveaux horizons.

Cette histoire illustre que la vulgarité et le refus de toute complexité qui accompagnent la civilisation du cliché qu’on veut nous imposer sont des figures de la haine, de l’attaque au lien, de la disqualification de l’amitié.




Les députés durcissent le droit au séjour des étrangers malades

Pour durcir le droit au séjour des étrangers malades, les députés de la majorité ont retrouvé le chemin de l'hémicycle, lors du quatrième jour de l'examen du projet de loi Besson sur l'immigration, l'intégration et la nationalité, à l'Assemblée nationale, mardi 5 octobre.

Alors que l'hémicycle était quasi vide et presque léthargique, les bancs se sont remplis et les discussions se sont animées à l'approche de l'adoption d'un dispositif concernant les étrangers atteints de pathologies graves, c'est-à-dire ceux «dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité», selon la définition inscrite à l'article L313-11-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers. Thierry Mariani s'est énervé, Éric Besson lui a tapoté le dos pour le calmer, l'opposition s'est égosillée, et l'article 17 ter remanié par le gouvernement, soutenu par la majorité, a été voté, en première lecture (112 voix pour, 82 contre).

Depuis la loi Chevènement de 1998, ces personnes, malades par exemple du sida, d'une hépatite, d'un diabète ou d'un cancer, obtiennent une carte de séjour temporaire lorsqu'elles ne «peuvent effectivement bénéficier d'un traitement approprié» dans leur pays d'origine. En commission des lois, le député UMP Thierry Mariani – et rapporteur de la loi – avait fait adopter un amendement stipulant qu'elles ne puissent en bénéficier qu'en cas d'«inexistence» du traitement dans leur pays d'origine.

Ce qui changeait complètement la donne, dans la mesure où, pour les patients, la question n'est pas de savoir si les médicaments existent, mais s'ils y ont accès. Dans de nombreux pays, les traitements sont théoriquement disponibles, mais les personnes qui devraient en bénéficier ne peuvent les acheter pour de multiples raisons: soit parce qu'ils sont trop chers, soit parce qu'ils sont disponibles en quantité insuffisante, soit encore parce que la distance avec le lieu de distribution est trop élevée pour se les procurer.

Face au tollé provoqué par cette initiative, notamment dans le milieu associatif et médical, le gouvernement, au cours du débat, s'est voulu conciliant, en remplaçant «inexistence» par «indisponibilité». C'est cette version, retouchée par Éric Besson, qui a été votée. Moins restrictive que celle voulue par Thierry Mariani, elle n'en constitue pas moins une régression par rapport à la situation actuelle, parce que «disponible» n'est pas synonyme d'«accessible».

Comme régulièrement lors de l'examen du projet de loi, le député UMP des Yvelines, Étienne Pinte, est monté au créneau le premier. «Dans beaucoup de pays, a-t-il souligné, les traitements existent, mais ils sont réservés à une élite. Si le traitement existe mais que l'intéressé ne peut y accéder en pratique, les conséquences d'une exceptionnelle gravité sont inéluctables: aggravation de la pathologie, progression des complications, voire décès.» Selon lui, une modification législative conduirait à deux types de situation: «Certaines (personnes) repartiront ou seront renvoyées dans leur pays d'origine avec les risques que cela comporte pour elles-mêmes mais également pour les autres, certaines resteront en France en situation de très grande précarité», avec des implications négatives en matière de santé publique.

Membre du groupe sida à l'Assemblée nationale, Martine Billard (Parti de gauche) a jugé «ficti(f)» le «pseudo recul» proposé par Éric Besson. Pour elle, «inexistant ou indisponible, le résultat est le même» car «que se passe-t-il si la personne n'a pas les moyens de se payer les traitements ou si elle habite loin de la capitale où les médicaments sont disponibles ?» En référence aux quelque 29.000 étrangers concernés par cette mesure, soit 0,8% des étrangers installés de manière régulière en France, le centriste Dionis du Séjour a estimé que «nous avons les moyens de les soigner» et qu'il en allait de «l'honneur du pays» de ne pas les mettre en danger.

Des régularisations «au fil de l'eau»


Pour justifier son dispositif, Thierry Mariani a lui hésité sur la stratégie à adopter: d'un côté il a assuré que cet article «ne changerait rien» et qu'il consistait en une simple clarification juridique, de l'autre il a fait planer la menace d'une mise en péril du système de protection sociale en déclarant qu'en cas de rejet, «chaque étranger qui ne bénéficie pas d'une sécurité sociale aussi généreuse que la nôtre pourra venir s'installer en France». «J'en ai assez de prendre des leçons de morale qu'elles viennent de la gauche comme de la droite», a-t-il lancé, perdant son sang-froid, alors qu'il avait tout fait, jusque-là, pour apparaître consensuel.

Même si certains, comme Claude Goasguen l'ont trouvé trop timoré, Éric Besson, lui, n'a pas eu à hausser le ton. Jouant la «nuance», selon son expression, il est parvenu à faire voter une disposition que plusieurs gouvernements de droite ont, en vain ces dernières années, essayé d'imposer par décret.

Fructueuse, la journée l'a été pour le ministre de l'immigration, qui, après avoir fait adopter, la semaine dernière, l'extension de la déchéance de nationalité et la création de nouvelles zones d'attente, a continué de dérouler son projet de loi comme il l'entendait. Les élus ont ainsi voté une proposition du gouvernement visant à faciliter les reconduites à la frontière de ressortissants européens, autorisés à un séjour de moins de trois mois, représentant «une charge déraisonnable pour le système d'assistance sociale».

Ils ont aussi donné leur feu vert à un article sanctionnant de 7 ans de prison et 30.000 euros d'amende les mariages «gris», selon le terme du ministre, à savoir les unions «fondées sur une tromperie volontaire de l'étranger sur ses sentiments et son intention matrimoniale aux dépens de son conjoint qui a été abusé dans sa bonne foi».

La surprise, au fond, est peut-être venue du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, qui a présenté un amendement – rejeté  – proposant la régularisation «au fil de l'eau» des sans-papiers résidant en France «habituellement depuis plus de cinq ans», pour peu qu'ils ne soient «pas en état de polygamie».

Allant au-delà de la position officielle du PS prônant «une large régularisation sur la base d’une procédure assouplie et simplifiée (...), selon des critères clairs et transparents, prenant en compte notamment les liens de travail, la scolarisation des enfants, une durée significative de présence, une intégration effective», cette initiative n'a pas échappé à Éric Besson, qui a considéré, avec ironie, qu'elle allait «éclairer de manière intéressante la campagne» pour l'élection présidentielle de 2012, si elle était intégrée dans le programme socialiste.




04/10/2010

L'architecture retrouve une place en psychiatrie


Malgré un contexte difficile, de réels efforts ont été faits ces dernières années pour améliorer le confort des malades mentaux. Avec, parfois, de vraies ambitions architecturales, mais encore des progrès à faire

Marie-Jo garde un mauvais souvenir des conditions d’accueil de son fils, hospitalisé à « Sainte-Anne», à Paris, il y a une dizaine d’années. Murs tristes, chambre exiguë, promiscuité… Cette mère de famille, membre de l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiatriques), estime que si l’architecture ne fait pas tout, « elle compte ». « Souvent, il n’y a pas de vrai lieu de rencontre entre le patient et ses proches, regrette-t-elle, surtout depuis la fermeture des salles fumeurs. Quant aux chambres, il faut s’asseoir sur le lit pour discuter… »

Pourtant, de gros efforts ont été faits, ces dernières années, pour améliorer le confort des patients. Au centre hospitalier de Sainte-Anne, depuis la mauvaise expérience de Marie-Jo, le pavillon Ferrus-Joffroy (construit en 1867), a ainsi été entièrement repensé, avec des jeux de couleurs, de cloisons mobiles et une attention particulière à la circulation des malades et du personnel soignant.

On pourrait citer d’autres exemples, comme le service de psychiatrie de l’hôpital d’Arras ou encore le pôle psychiatrique d’Heinlex, à Saint-Nazaire. Des projets indissociables de la « sectorisation », qui a conduit à l’abandon des grands complexes asilaires au profit d’une prise en charge en ville, à l’hôpital mais aussi dans des structures alternatives de proximité : consultations, centres de jour, appartements thérapeutiques…

Un vrai mouvement d’humanisation

« Il y a eu, récemment, un vrai mouvement d’humanisation, souligne le psychiatre Jean-Charles Pascal, co-auteur d’un ouvrage sur les rapports entre architecture et psychiatrie. Pendant longtemps, les malades mentaux, qui ne faisaient pas de lobbying, n’ont eu droit qu’au minimum : des douches communes, des dortoirs, des bâtiments décrépis… Dans certains endroits, il y a quinze ans, la situation était dramatique. Heureusement, les choses vont dans le bon sens aujourd’hui. »

Comme beaucoup, il estime que, au-delà des grandes réflexions architecturales, « la meilleure chambre pour un malade mental, c’est celle d’un hôtel trois étoiles : un lieu bien tenu, clair, avec une salle de bains individuelle, le téléphone et la télévision », ce que confirme le président de l’Unafam, Jean Canneva, pour qui des patients anxieux ont avant tout « besoin d’un endroit calme, propre, avec de l’intimité ».

Architecte et historien, Donato Severo s’insurge contre une spécialisation à outrance. « Ce qui compte, c’est de construire un lieu de vie agréable, lumineux, favorisant la rencontre, le bien-être… Ce qui vaut pour le bien-portant vaut pour la personne fragilisée », explique-t-il.

Sans renier ce postulat, plusieurs architectes notent tout de même que, dans le domaine psychiatrique, il faut parvenir à de délicats équilibres : ménager des espaces intimes tout en encourageant la rencontre ; donner une impression de liberté dans des endroits souvent fermés ; favoriser le sentiment de prise en charge tout en travaillant le retour à l’autonomie… Sans parler des contraintes de sécurité, en particulier à l’hôpital, désormais réservés aux phases de crise aiguë.

Des projets « complexes » et «passionnants»

C’est la raison pour laquelle l’architecte Thierry Roze parle de projets « complexes » et «passionnants». Ce dernier est à l’origine d’une belle réalisation, parfaitement représentative du mouvement d’intégration des malades mentaux au cœur de la ville : l’établissement de soins psychiatriques Maison-Blanche, rue d’Hauteville à Paris, une structure de cent lits installée dans un hôtel particulier du 10e arrondissement.

Bien loin des conceptions du siècle dernier, où « Maison-Blanche », conçue comme « une machine à guérir », pouvait accueillir jusqu’à 2 800 patients à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), la nouvelle unité permetaux patients de continuer à vivre dans leur cadre ordinaire, dans un lieu favorisant la lumière, la fluidité et la lisibilité des espaces. C’est d’ailleurs à partir de ces mêmes postulats qu’ont été créés le foyer de postcure de l’Élan retrouvé (Paris 13e), le service psychiatrique de l’hôpital Bichat (Paris 18e) ou encore l’Adamant, un hôpital de jour sur une péniche.

Ces réussites ne doivent pas faire oublier qu’il reste encore beaucoup à faire. Dans certains services psychiatriques, même récemment rénovés, le manque de lits a de lourdes conséquences. « On a fermé les asiles, c’est une bonne chose, mais sans compenser par un nombre de places équivalent en ville… Il aurait fallu en créer cinq fois plus ! », calcule le psychiatre Jean-Charles Pascal.

Résultat : une forte promiscuité, avec des malades aux pathologies mentales très diverses se retrouvant ensemble. « Il faut différencier la personne déprimée de la jeune fille anorexique ou du malade délirant qui rechute deux fois par an », poursuit le médecin. Or, ce n’est pas toujours possible. Comment, dès lors, porter un projet architectural ayant du sens ? D’autant que le manque de financements publics pèse aussi directement sur le bâti.

Des freins financiers mais aussi culturels


L’autre grand frein n’est pas financier mais culturel. « Il y a, c’est vrai, de plus en plus d’exemples de collaborations réussies entre les directeurs d’hôpitaux, le personnel soignant et les architectes, note Donato Severo. Pour autant, il reste beaucoup d’endroits où il n’y a aucune recherche sur la conception du lieu, avec des gestionnaires indifférents au rôle de l’architecture dans la prise en charge des patients.

Du moment qu’il y a des portes, des fenêtres, une couleur, c’est bon ! », regrette l’architecte. Viviane Kovess-Masféty, présidente de l’Apaqesm (Association pour l’assurance qualité en santé mentale), qui a largement participé au mouvement d’humanisation des unités psychiatriques, pense surtout au rôle du « programmateur ». « Il intervient avant l’architecte pour établir le cahier des charges du futur bâtiment, en fonction des besoins exprimés par l’équipe médicale, fait observer cette psychiatre. Le problème, c’est que celle-ci est rarement formée et sensibilisée au rôle de l’architecture.

Or, une fois le cahier des charges établi, la créativité de l’architecte est forcément bridée. » Directrice du département d’épidémiologie à l’École des hautes études en santé publique, auteur d’un ouvrage de référence (lire les Repères), Viviane Kovess-Masféty milite donc aujourd’hui pour former les directeurs d’hôpitaux et les équipes à l’architecture en psychiatrie.

Marine LAMOUREUX


Le Magazine Littéraire
http://www.magazine-litteraire.com/content/Homepage/article.html?id=16801

Quelle importance que ce soit une maladie ?


Un jour de 2006, la romancière Siri Hustvedt s’apprête à rendre hommage à son père, mort deux ans et demi plus tôt. Alors qu’elle commence à parler, elle est soudain saisie de tremblements convulsifs. Elle continue cependant son allocution. Qui est La femme qui tremble ? Tel est le sujet de ce livre, à la fois quête personnelle et plongée dans la psychanalyse, la psychiatrie et les neurosciences.

L’intérêt de Siri Hustvedt pour ces disciplines ne date pas de cet épisode. On se souvient que le héros d’Élégie pour un Américain, Eric Davidsen, était lui aussi psychiatre et psychanalyste. De ses recherches parfois arides dans les zones glaciales des sciences dures ou dans les sables mouvants de l’interprétation naît une histoire, construite sur le va et vient entre savoir et mystère, connaissance et secret de l’intimité, à la fois essai et récit. La romancière souffre d’autres maux, chroniques ou épisodiques : convulsions dans sa petite enfance, migraines quasi permanentes – auxquelles son premier livre Les yeux bandés faisaient déjà allusion – neuropathie périphérique, hallucinations auditives. Mais jamais aucun examen médical n’a permis d’en connaître les causes. Sa personnalité empathique, son hypersensibilité à l’environnement, autant de signes d’une personnalité qu’on pourrait penser fragile, s’ils n’étaient au service de son talent d’écriture, de sa créativité. Du reste, qu’est-ce que la santé? s’interroge Siri Hustvedt, citant le psychanalyste et pédiatre Winnicot: «Se réfugier dans la normalité, ce n’est pas la santé. La santé tolère la mauvaise santé ; à vrai dire, la santé gagne énormément à se trouver en contact avec la mauvaise santé sous tous ses aspects.» Le tour d’horizon des différentes disciplines la conduisent à questionner les connaissances actuelles à propos de l’hystérie (appelée aujourd’hui «conversion»), de l’épilepsie, de la mémoire, du rêve, des émotions, autant de domaines où les théories s’opposent, nous confrontant aux limites de notre savoir, et à l’ambiguïté fondamentale de la maladie. C’est cette ambiguïté qui aura le dernier mot. Peu importe le nom qu’on mettra sur ce trouble récurrent dont elle souffre, même si un traitement est venu à bout de sa manifestation la plus visible. Après tout, comme le dit le prince Michkine de Dostoïevski, « Quelle importance que ce soit une maladie ? ». Reste à accepter en elle la femme qui tremble, comme elle l’a fait pour la migraine, à domestiquer ce double sauvage. « Il y a des moments où nous nous refusons à revendiquer ce qui devrait nous appartenir. » La force d’un écrivain se mesure à sa capacité d’éveil du lecteur. On lit La femme qui tremble les yeux grands ouverts sur nos propres mystères.




5e semaine de dialogue : les labos dessinent la médecine du futur

En abordant le thème des avancées promises par la médecine de demain, le LEEM (Les Entreprises du Médicament) place haut la barre pour sa 5e semaine de dialogue avec les patients. L’industrie pharmaceutique a engagé ce dialogue sur les enjeux du médicament avec les « citoyens patients » voici 5 ans, en choisissant un thème nouveau chaque année.

Différents aspects de la médecine du futur y seront abordés, et classés en deux rubriques distinctes. Le « Déjà possible », comme « Traiter les causes des maladies », « Bénéficier d’une médecine personnalisée », ou encore « Permettre au corps de se soigner lui-même ». Les autres aspects sont rangés dans la rubrique « On en est au début », comme « Réparer sans remplacer »,« Attaquer la maladie avant qu’elle ne frappe », « Suivre les maladies à la trace », ou encore « Toujours plus acteur de ma santé ».

Avec ces thèmes, le LEEM ambitionne d’aborder la médecine de demain sous tous ses angles ou presque : les neurosciences, les tests prédictifs, la médecine régénératrice, les biotechnologies, les bio banques, la thérapie cellulaire, la médecine personnalisée, les cellules souches, la télémédecine, la recherche translationnelle ou les bio médicaments. « Autant de notions encore abstraites aujourd’hui, précise le LEEM, et qui suscitent de nombreuses interrogations et soulèvent autant de défis ». Le LEEM a réalisé sur ces différents thèmes une brochure en partenariat avec le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) et les conférences des doyens des facultés de médecine et de pharmacie.

Un site Internet (www.santedemain.org) synthétise cette opération de dialogue, donne les lieux et dates de chaque débat en région, et fait le point sur l’ensemble des thèmes abordés.

› H. S. R.

Quotimed.com, le 05/10/2010




Mieux vaut une thérapie familiale qu’individuelle pour l’anorexique

Une étude randomisée américaine menée chez 121 adolescents atteints d’anorexie mentale démontre définitivement la supériorité de la thérapie familiale (ou méthode de Maudsley), qui donne aux parents un rôle actif, par rapport à la thérapie individuelle. Deux fois plus de patients sont en rémission complète à la fin du traitement de 1 an.


« NOTRE RECHERCHE était grandement nécessaire. L’anorexie mentale est une maladie qui peut engager le pronostic vital, et il est incroyable de constater le manque d’information sur la façon de la traiter », souligne dans un communiqué le Dr James Lock (université médicale de Stanford) qui a codirigé l’étude avec le Pr Daniel Le Grange (université médicale de Chicago). Selon ce dernier, « cette étude démontre sans équivoque que pour une adolescente atteinte d’anorexie mentale et médicalement stable, la thérapie familiale doit être le traitement de choix ». Il ajoute, toutefois, que la psychothérapie individuelle réussit mieux dans certains cas. Les chercheurs analysent maintenant les données pour établir s’il est possible d’identifier des sous-groupes pour lesquels l’un ou l’autre traitement serait plus indiqué.

Dans l’étude, 121 adolescents atteints d’anorexie mentale (âgés de 12 à 18 ans), essentiellement des jeunes filles (91 %), ont été affectés par randomisation pour bénéficier, pendant un an, de 24 sessions d’une thérapie soit familiale, soit individuelle. Les patients étaient évalués au début, puis à la fin d’un traitement de 1 an, et enfin 6 et 12 mois après l’arrêt.

La thérapie familiale (ou méthode de Maudsley) est conduite en 3 phases. Elle favorise le contrôle parental de la restauration du poids, tout en améliorant le fonctionnement familial face au développement de l’adolescent. Les parents sont pris comme « cothérapeutes » et guidés pour aider l’adolescent à manger suffisamment et à ne pas se surmener physiquement. Un parent doit notamment être présent à chaque repas et chaque goûter.

Le principal critère d’efficacité était le taux de rémission complète, c’est-à-dire normalisation du poids et du comportement alimentaire. À la fin du traitement, 42 % des patients en thérapie familiale étaient en rémission complète, contre seulement 23 % de ceux en thérapie individuelle. La différence est, cependant, jugée comme non significative.

Mais après 6 et 12 mois de suivi, la thérapie familiale se montre significativement supérieure à sa concurrente. Le taux de rémission complète à 6 mois se chiffre à 40 % pour les patients en thérapie familiale, contre 18 %. À 12 mois, les taux s’établissent respectivement à 49 et 23 %. En ce qui concerne les rémissions partielles, les deux traitements donnent les mêmes taux à 6 et 12 mois. Enfin, durant la prise en charge, moins d’adolescents en thérapie familiale ont été hospitalisés pour stabilisation médicale (seulement 15 %, contre 37 % pour les autres).

› Dr VÉRONIQUE NGUYEN

« Archives of General Psychiatry », 4 octobre 2010.
Quotimed.com, le 05/10/2010




Bachelot lance l’année des droits des patients

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a lancé officiellement mardi matin l’opération « 2011, année des patients et de leurs droits ». Les travaux, présidés par la journaliste et médecin Marina Carrère d’Encausse, seront orientés selon trois axes. Le premier : faire vivre les droits des patients, autrement dit faire en sorte qu’ils soient plus visibles et effectifs. C’est Laure Albertini, responsable du pôle démocratie sanitaire à l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, et Alain-Michel Ceretti, conseiller santé du médiateur de la République, qui sont responsables de cette première mission.

Michelle Bressand, conseillère générale des établissements de santé, Martine Chriqui-Reinecke, psychosociologue, et le Dr Michel Schmitt, radiologue, sont chargés de plancher sur la bientraitance à l’hôpital. La troisième mission est confiée à Joëlle Kivits, sociologue, Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique de l’AP-HP, et Nicolas Brun, chargé de mission à l’Union nationale des associations familiales et président d’honneur du CISS (Collectif interassociatif sur la santé). Elle s’attachera aux nouvelles attentes du patient... citoyen.

Les travaux, coordonnés par deux rapporteurs, Christian Saout, président du CISS, et Christine d’Autume, inspectrice générale des Affaires sociales, devront être rendus à la fin de cette année, avec des préconisations. L’année des droits des patients sera inaugurée par un colloque fin janvier et six débats en région sur la bientraitance auront lieu jusqu’à un débat de restitution en mai. Un site dédié et participatif doit être lancé dès le début de 2011.

› AU. B.


Quotimed.com, le 05/10/2010


Une langue inconnue découverte en Inde
LEMONDE.FR avec AFP | 05.10.10 |

Des linguistes ont identifié une langue, le koro, dans une région reculée du nord-est de l'Inde, qui était totalement inconnue de la science jusqu'alors, selon leur recherche, révélée mardi 5 octobre.

Cette langue, non écrite, est en danger d'extinction, puisque parlée par seulement huit cents personnes environ, dont peu ayant moins de 20 ans. Le koro appartient à la famille linguistique tibéto-birmane, qui regroupe environ quatre cents langues et dialectes, dont le tibétain et le birman.

Les linguistes à l'origine de cette découverte ont pris part à une expédition du National Geographic

L'équipe de chercheurs, conduite par Gregory Anderson, directeur de l'Institut des langues vivantes et des langues en danger, dans l'Oregon, et K. David Harrison, professeur de linguistique au Swarthmore College, en Pennsylvanie, avait choisi la région isolée de l'Etat de l'Arunachal Pradesh, dans le nord-est de l'Inde parce qu'elle est connue pour la richesse et la diversité de ses langues.

Un grand nombre de ces langues ne sont pas écrites, sont peu étudiées ou documentées. "D'un point de vue purement quantitatif, le koro n'est qu'une langue de plus qui s'ajoute à la liste des 6 909 langues répertoriées à ce jour dans le monde", relève K. David Harrison. Mais, ajoute-t-il, "la contribution linguistique du koro est en fait beaucoup plus grande que cela, car cette langue donne une perspective entièrement différente en matière d'histoire, de mythologie, de technologie et de grammaire".

Une étude scientifique portant sur la découverte du koro paraîtra dans la revue indienne Indian Linguistics. K. David Harrison relate également cette découverte dans un ouvrage, The Last Speakers, qui vient d'être publié par le National Geographic. Cette institution américaine privée publie la célèbre revue mensuelle du même nom.
dans le cadre d'un projet d'identification et de préservation du patrimoine linguistique mondial baptisé "The Enduring Voices" (les voix qui perdurent). Bien que cent cinquante langues tibéto-birmanes soient parlées en Inde, ces linguistes n'ont pas pu identifier une seule d'entre elles proche du koro.




Les fondamentaux de la psychanalyse lacanienne

Repères épistémologiques, conceptuels et cliniques
Ce manuel donne des repères conceptuels, épistémologiques et cliniques sur la psychanalyse lacanienne, tant pour les étudiants qu’à tout à chacun qui décide de se mettre au travail de la psychanalyse lacanienne, dans ses recherches universitaires et dans sa pratique clinique – et in fine dans sa formation analytique. L’ouvrage tente de restituer, à partir de la chronologie de ses séminaires et de ses écrits, une logique du travail de Lacan « inscrite dès ses commencements ».

Auteurs
Laetitia Jodeau-Belle
est maître de conférences en psychopathologie et clinique à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne, membre du laboratoire de « recherches en psychopathologie, nouveaux symptômes et lien social », équipe d’accueil 4050, psychanalyste.

Laurent Ottavi est professeur des universités en psychopathologie et clinique à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne, directeur du laboratoire de recherches en psychopathologie, nouveaux symptômes et lien social, équipe d’accueil 4050, psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne.

dimanche 3 octobre 2010



Pas encore réformée, l’hospitalisation sous contrainte va être passée au crible par le Conseil constitutionnel
Publié le 30/09/2010

La loi du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation, qui définit notamment la procédure d’hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT) en psychiatrie n’a jamais été examinée par le Conseil constitutionnel, aucune saisine parlementaire n’ayant été déclenchée en ce sens. Il paraissait donc impossible que les sages se penchent un jour sur ce texte. Cependant, depuis la révision de la constitution de l’été 2009, la loi organique du 10 décembre 2009 et deux décrets d’application promulgués en février 2010, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) peut désormais être soulevée par tout citoyen au cours d’une procédure judiciaire. C’est dans ce cadre, ayant à se prononcer sur le cas d’une patiente contestant une décision d’HDT devant les tribunaux administratifs, que le Conseil d’Etat a été interrogé sur la constitutionnalité de la loi du 27 juin 1990 et qu’il a estimé en l’espèce que cette législation devait être présentée au Conseil constitutionnel.

Gagner du temps

Cet examen inattendu pourrait retarder la réforme de la loi de 1990, déjà l’objet d’un projet de texte qui devait initialement être débattu par le Parlement à l’automne et dont l’examen a été repoussé en 2011. Ce contre temps créé par l’intervention du Conseil constitutionnel et ce retard du calendrier législatif ont de quoi satisfaire aussi bien le ministère de la Santé, dont les préoccupations à la veille d’un remaniement ministériel paraissent quelque peu détachées pour l’heure de ces questions, qu’une partie de la psychiatrie très hostile au projet de réforme.

Mais c’est un homme

On le sait, ce dernier contient une mesure phare : la création de soins psychiatriques sous contrainte. Cette perspective est très fortement contestée par le collectif dit des trente-neuf qui réunit autant de syndicats et associations dédiés à la psychiatrie et qui y voit une dérive sécuritaire. Regrettant profondément que la révision annoncée de la loi de 1990 se limite à s’intéresser aux seuls soins sous contrainte, il a lancé ce week-end lors d’un meeting intitulé : « Quelle hospitalité pour la folie » un appel contre cette loi baptisé « Mais c’est un homme ». Le collectif des 39 rappelle dans ce texte, dont le titre renvoie au « Si c’est un homme » de Primo Levi qu’un « fou est d’abord un homme ».

Garde à vue psychiatrique


Au-delà de ce rappel de principe, aucun des dispositifs proposés par le gouvernement ne trouvent grâce aux yeux du collectif. Ainsi la période d’observation de 72 heures au sein d’une unité psychiatrique, prélude à la prise en charge, est décrite comme une « garde à vue psychiatrique ». Concernant les soins ambulatoires sous contrainte, qui pourraient être décidés par un psychiatre, après alerte par exemple de la famille, il estime qu’ils risquent de « détruire (…) la confiance et la proximité entre le patient et l’équipe soignante ». Le collectif affirme par ailleurs que cette disposition « réduit les soins à l’observance d’un traitement médicamenteux (…) menace la sécurité des patients en les laissant seuls à l’extérieur (…) réduit la place de l’équipe soignante au profit d’un protocole de soins standardisé et attaque les libertés publiques en faisant du contrôle et de la contrainte les outils privilégiés de cette réforme ». Cependant, cette hostilité affichée pourrait ne pas refléter l’opinion générale des praticiens. Un sondage réalisé sur notre site en avril a en effet révélé que 87 % de nos lecteurs professionnels de santé sont favorables à une loi instaurant des soins psychiatriques sous contrainte.

Plus de secteurs et plus de nomination spécifique des psychiatres

Pour autant, opposants farouches à la réforme proposée et partisans du nouveau dispositif dessiné pourraient se retrouver pour protester aux côtés de ceux qui avant tout dénoncent la désorganisation de la psychiatrie. C’était le principal objet de la grève lancée ce mardi par l’Intersyndicale des psychiatres publics (IPP). La réforme des soins sous contrainte n’était en effet avant-hier pas seule en cause, les transformations de l’organisation de la psychiatrie sous l’égide de la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) était également fortement dénoncée. Celle-ci a en effet entraîné « la fin des renouvellements des chefferies de secteurs » et met un « terme aux procédures de nominations spécifiques des praticiens hospitaliers en psychiatrie au mépris des nécessités d’indépendance médicale ». Les représentants des psychiatres assurent en outre que la loi HPST a pour conséquence la « désorganisation des secteurs par l’organisation en pôles ».
 
Aurélie Haroche



UZES 
30 septembre 2010

Psychiatrie Inquiétude

Les psychiatres hospitaliers de service public des secteurs d'Alès et d'Uzès tiennent à faire part de leur inquiétude quant à la situation à laquelle la psychiatrie publique va être confrontée dans les années à venir et s'opposent au projet de loi portant réforme de la loi de juin 1990 sur les soins sans consentement.

« Le texte actuel, sous tendu par une logique sécuritaire et de contrôle des personnes souffrantes, disent-ils, n'est pas acceptable. Il marque un tournant liberticide de la psychiatrie, où le contrôle social de la normalité des comportements (fichage généralisé) va remplacer l'accompagnement bienveillant des personnes en souffrance psychique. »

Les psychiatres rappellent que les équipes soignantes prennent en charge trois millions de personnes en souffrance psychique sur l'ensemble du territoire, grâce à un outil de soins développé depuis les années 1970 : le secteur. Il permet l'accès à des soins de proximité à tout citoyen et concerne actuellement trois millions de personnes.

« L'absence de la prise en compte des particularités de la discipline psychiatrique va compromettre l'outil de soins ». Ils exigent l'ouverture de négociations immédiates « associant l'ensemble des professionnels médicaux et non médicaux, mais aussi des représentants des associations d'usagers et des familles ».

Psychiatrie : la France régresse
Par Agnès Noël

Le projet de réforme des soins psychiatriques de Roselyne Bachelot sera examiné au Parlement cet automne. Certaines mesures partagent familles et psychiatres. D’autres font l’unanimité contre elles, à l’image de l’hospitalisation d’office.

Le 2 décembre 2008, quelques jours après le meurtre d’un étudiant par un schizophrène échappé d’un asile psychiatrique à Grenoble, Nicolas Sarkozy prononçait un discours annonçant une réforme de l’hospitalisation sous contrainte.

Celle- ci a été présentée le 5 mai 2010 en conseil des ministres et sera examinée au Parlement cet automne. Sa grande nouveauté est de transformer l’hospitalisation forcée en soins sous contrainte. De retour chez eux, des patients  pourront être soumis à un traitement psychiatrique ambulatoire. Contre leur gré.

Soins ambulatoires


Aujourd’hui les soins sous contrainte ne peuvent s’exercer qu’à l’intérieur de l’hôpital. Désormais – si la loi est adoptée –, de tels soins pourront être prodigués par des psychiatres libéraux dans leur cabinet ou par des psychiatres hospitaliers exerçant dans des structures extra-hospitalières. La majorité des familles ne veulent pas faire hospitaliser leurs proches et réclamaient cette possibilité depuis longtemps.

«Souvent, nous voulons juste qu’on fasse une piqûre pour calmer le malade, rien de plus», explique Jean Canneva, président de l’Unafam ( Union nationale des amis et familles de malades psy chiques ). Jean-Claude Pénochet, président du syndicat des psychiatres des hôpitaux et membre de l’intersyndicale des psychiatres publics, se montre assez ouvert à cette nouvelle possibilité :

« Des soins ambulatoires, pourquoi pas ? Si ces soins peuvent alléger le parcours hospitalier, s’ils peuvent éviter les ré-hospitalisations qui se produisent fréquemment par arrêt intempestif du traite ment et limiter les allers-retours du domicile à l’hôpital, c’est plutôt une bon ne chose. Mais il faudra renforcer les structures extra-hospitalières, qui ne sont pas assez développées. »

D’autres, comme le collectif La nuit sécuritaire, dénoncent un changement du rapport entre le patient et le médecin, et des soins qui, faute de moyens, se réduiront à une piqûre. Patrick Chemla, membre du collectif, et fondateur du centre Antonin Artaud à Reims ( lire p. 22 ), s’inquiète aussi de l’extension de la notion d’enfermement : « Celle-ci ne sera plus cantonnée à l’hôpital, mais généralisée à la société dans son ensemble. Désormais, il n’y aura plus de dedans, ni de dehors ; il n’y aura plus de limites à la contrainte. »

Actuellement, il existe deux types d’hospitalisation sans consentement. L’hospitalisation d’office, demandée par le préfet en cas de menace sur la sécurité des personnes et d’atteinte à l’ordre public. Et l’hospitalisation à la demande d’un tiers, à savoir un membre de la famille, un ami ou quelqu’un agissant dans l’intérêt du patient.

La loi prévoit d’en ajouter un troisième : on pourra, sans qu’un tiers soit présent, « interner des personnes ne présentant aucun trouble grave à l’ordre public mais pour lesquelles des soins immédiats sont rendus nécessaires par l’évidence d’un péril imminent ». C’est-à-dire qu’il suffira d’un certificat médical pour faire interner quelqu’un. Cette nouvelle possibilité ne choque pas Jean Canneva : « une crise psychiatrique est une urgence, au même titre qu’une crise cardiaque. Tout le monde doit pouvoir intervenir. »

Certificats


Il faut aujourd’hui deux certificats médicaux pour hospitaliser quelqu’un sans consentement. Le projet prévoit d’alléger la procédure avec un seul. Une partie des psychiatres s’inquiète de cette facilité d’entrée dans le dispositif de contrainte, alors que le processus pour en sortir est de plus en plus lourd.

Les familles invoquent le pragmatisme. Comme Jean Canneva, qui explique que les crises des malades arrivent souvent durant la nuit, et « qu’il faut que les choses se passent vite. Obtenir deux certificats, c’est la croix et la bannière. » Cette crainte a d’autant moins lieu d’être, selon lui, que le malade sera réexaminé par plusieurs médecins, qui peuvent valider ou non la décision du premier, durant la période d’observation de 72 heures.

L’entrée dans le dispositif se fera par un « premier temps d’observation et de soins (en hospitalisation complète, NDLR ) d’une durée maximale de 72 heu res, comportant trois certificats médicaux », annonçait Roselyne Bachelot. Durant cette période, les praticiens détermineront si des soins sous contrainte sont nécessaires et s’ils doivent se poursuivre à l’hôpital ou à domicile. L’Unafam y voit la garantie que le malade sera examiné par des médecins dans les jours qui viennent « au lieu d’attendre un mois pour une visite comme auparavant ».

Le problème, pour Patrick Chemla, est que cette « garde à vue psychologique de 72 heures supprime la question de la demande de soins ». Quant à Jean-Claude Pénochet, il estime qu’on étire abusivement de 24 heures (actuellement) à 72 cette période d’observation où « dès la première minute, la personne est privée de liberté et, dans les faits, déjà internée ».

Forces de l’ordre
 
Une fois le mode de traitement déterminé, en l’occurrence les soins ambulatoires, si le patient ne se présente pas à son rendez-vous sans raison valable, le psychiatre peut le relancer mais aussi en référer au directeur de l’hôpital responsable. « Celui-ci pourra prendre toutes les mesures utiles pour remettre le patient dans la chaîne de soins, y compris faire appel aux forces de l’ordre », affirmait la ministre de la Santé.

Encore une fois, les praticiens sont partagés : pour Roland Gori, psychanalyste initiateur de l’Appel des appels (lire page 24), cette disposition modifie la relation du médecin au malade et pose la question de l’encadrement de la médecine par l’autorité publique. Jean-Claude Pénochet, lui, en appelle au principe de réalité : « Si un patient est en danger ou met en danger ses proches, il est nécessaire qu’une contrainte aux soins puisse s’exercer. »

Autre mesure annoncée par la ministre, les sorties d’essai ( quand le malade est autorisé à sortir de l’hôpital pour une durée déterminée ) d’une durée supérieure à 12 heu res seront supprimées. Pour l’Unafam, elles sont remplacées par les soins ambulatoires et ce ne se rait donc pas un problème.

La seule disposition à faire l’unanimité contre elle, c’est l’hospitalisation d’office. Un collège de soignants composé de deux psychiatres et d’un cadre infirmier est institué pour fournir un avis au préfet sur les sorties de patients hospitalisés d’office à la suite d’une décision d’irresponsabilité pénale et de patients placés en unité de malades difficiles. Alors qu’auparavant, le préfet ne pouvait statuer (toujours sur avis d’expert) que sur les cas d’irresponsabilité pénale. Le hic, c’est que le préfet peut aller contre l’avis du collège de soignants.

D’autant que le 11 janvier 2010, les préfets ont reçu une circulaire de Brice Hortefeux qui stipulait : « les considérations qui doivent être prises en compte pour apprécier l’opportunité d’octroyer une sortie d’essai ne sont pas uniquement d’ordre médical. [...] Il vous appartient d’apprécier les éventuelles conséquences en termes de sécurité et d’ordre publics. » Et depuis, les préfets prennent un luxe de précautions pour se couvrir. Quitte à faire sortir moins de patients.

Aussi, l’Unafam préconise un recours systématique au juge des libertés, dès lors que le préfet émet un avis contraire à celui du collège de soignants. Roland Gori prône, lui aussi, le recours au juge des libertés, mais déplore qu’on en arrive à cette mesure.

Quant à Jean-Claude Pénochet, il s’énerve : « Avant, le préfet nous écoutait à 98 %. Maintenant, au nom du risque de troubles à l’ordre public, on élargit les exceptions aux antécédents et aux malades difficiles. Je suis d’accord pour qu’un malade dangereux soit maintenu quand il présente un risque de nature médicale. Mais seul le médecin peut en décider ! »

Santé mentale, la réforme va de mal en psys

Les psychiatres ont manifesté mardi contre le projet de loi visant à réformer leur discipline à la truelle. Ils dénoncent une loi "sécuritaire" qui présente les malades comme des criminels dangereux.

« La psychiatrie ne mourra pas ! », « Non à la loi HPST ! » Mardi 28 septembre, à Paris, une cinquantaine de psychiatres se sont réunis devant le ministère de la Santé, banderoles, drapeaux et poings levés. Ils manifestaient contre un projet de loi, visant à réformer la psychiatrie à la truelle. Or, cette loi, baptisée HPST (Hôpital-patients-santé et territoires), qui devait être présentée au Parlement cet automne, mais dont les discussions sont reconduites au début de l’année prochaine, fait l’unanimité contre elle. Pourquoi ?

Pour l’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP), la loi HPST, qui succède aux réformes « de privatisation concurrentielle à un rythme effréné », est d’abord une loi sécuritaire, où les malades sont présentés comme de dangereux criminels. Ainsi, « le contrôle social de la normalité des comportements(fichage généralisé) va remplacer l’accompagnement bienveillant des personnes en souffrance psychique », explique l’Union syndicale sur son site internet. D’une part, la période d’observation d’un patient passerait de 24 à 72 heures. « C’est une garde à vue psychiatrique ! », dénonce l’USP. D’autre part, un patient pourra rester ou quitter l’hôpital sur ordre du préfet, même contre l’avis du médecin.

Un autre point de la loi HPST est particulièrement contesté par les psychiatres : la réorganisation administrative des établissements. Ainsi, la nouvelle loi exige un redécoupage territorial. Comme les autres médecins, le directeur de l’hôpital, qui dépend actuellement directement du ministère de la Santé, dépendra à l’avenir des régions. Ce qui fait dire aux psychiatres en grève : « Le directeur sera tout puissant ». Pour Pierre Paresys, vice-président de l’Union syndicale de la psychiatrie, cet aspect de la réforme est particulièrement grave : « le seul rôle du nouveau directeur sera de faire des économies. On va vers une gestion comptable, rentable, de l’hôpital public ! ».

Les secteurs psychiatriques seraient voués à disparaître, la loi prévoyant« l’organisation, au sein des établissements, de territoires de santé qui négligent de prendre en compte les secteurs psychiatriques

Mardi, les psychiatres ont aussi fait grève, comme ils ont pu. « On a travaillé mais sans être payé, c’était une grève à la japonaise », ironise Pierre Paresys. Mais « dans certains départements, comme celui de la Gironde, il y avait entre 80 et 100 % de grévistes ! », souligne-t-il. Un succès ? Roselyne Bachelot a promis d’engager de nouvelles discussions avec les psychiatres syndicalistes.

Mais les promesses n’engageant que ceux qui y croient, les psychiatres ont prévu de se mobiliser à nouveau, dès le mois prochain.
».

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Le nouveau statut des infirmiers au « J. O. »

Publié au « Journal officiel » ce jeudi, un décret en date du 29 septembre entérine la réforme statutaire du corps des infirmiers (en soins généraux et spécialisés).
L’ensemble de ces professionnels passent en catégorie A de la fonction publique. Une « promotion » corollaire de la reconnaissance au niveau « licence » du diplôme infirmier.
Le texte fixe les conditions du recrutement pour chaque grade et arrête le déroulé de carrière des infirmiers (passages d’échelons selon le grade).

Quotimed.com, le 30/09/2010