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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 29 mai 2010

Pierre DESPROGES
Chroniques de la haine ordinaire

Mon moi et mon surmoi sont dans un bateau.







Cliquer sur le lien suivant pour écouter la chronique : 




ART BRUT JAPONAIS
24 mars 2010 – 2 janvier 2011

A l’heure où l’Art Brut trouve la place qui lui est due sur la scène de l’Art Contemporain et où l’artiste majeur de la Collection de l’Art Brut de Lausanne, Aloïse, vient de faire l’objet d’une importante rétrospective au Japon, un panorama de l’Art Brut Japonais est présenté au musée de la Halle Saint Pierre jusqu’au 2 janvier 2011.

Cette exposition réunit 63 créateurs contemporains et plus de 1000 œuvres : dessins, peintures et notamment un grand nombre de sculptures.

C’est, d’une part, l’occasion de comprendre le caractère universel de l’Art Brut dans le champ de l’Art Contemporain grâce à certaines œuvres archétypales et d’autre part, de mettre en lumière une expression singulière propre à la culture nipponne.

C’est la première fois qu’un projet d’une telle envergure est présenté en dehors du Japon : regard croisé de commissaires français et japonais.

De l’art brut comme hiatus

 (…) L’art brut doit pouvoir continuer à s’affirmer comme un territoire ouvert dont les contours sont en perpétuelle évolution.

L’exposition Art Brut Japonais vient aujourd’hui nous en offrir une étonnante démonstration. La soixantaine de créateurs réunis le temps de cette exposition, sont pour la plupart pensionnaires ou fréquentent des institutions pour handicapés mentaux. Atteints de diverses maladies telles l’autisme ou la trisomie, ils souffrent d’incapacités ou de dysfonctionnements intellectuels et de difficultés marquées d'adaptation aux exigences culturelles de la société. Leurs auteurs ont éprouvé l’expérience originelle et extrême de la création, tirant leurs thèmes et leurs moyens d’expression de leur propre fond, sans souci de style à affirmer, de personnalité à imposer ou de gloire à conquérir. L’ensemble de leurs œuvres forme une mosaïque d’univers riches et singularisés, dotés de significations propres qui gardent souvent leur mystère. Les figurations schématiques ou stylisées, les figures géométriques, les signes élémentaires ou les taches de couleur, les motifs récurrents, les idéographies inventées, les matériaux quotidiens détournés rejoignent le vocabulaire spécifique aux œuvres d’art brut ; vocabulaire individuel et original employé à donner un ordre expressif précis à un réservoir complexe de pensées et d’émotions. De fait l’influence de la culture japonaise a très peu d’impact sur ces créateurs et les emprunts faits à la culture, loin de se vouloir explicites, fonctionnent comme des réminiscences exploitées et métamorphosées à la façon des restes diurnes dans un rêve.

Ces œuvres nous interrogent sur la frontière mouvante et incertaine où elles se tiennent, entre le jaillissement de nos désirs et leur domestication par la culture. Elles entretiennent des résonances avec ce qui en nous est à la fois inquiétant et familier, ce qui aurait dû rester dans l’ombre et qui en est sorti, cet entremonde où se célèbrent les noces de l’art et de la folie, de la vie et de la mort, où se jouent les multiples passages de l’originaire à la culture, de l’intime à l’universel.

Dans la société japonaise extrêmement normée et codifiée où la pire menace est l’imprévu, où la force de caractère se montre dans l’obéissance aux règles et la maîtrise de l’émotion, la rencontre avec l’art brut pouvait sembler improbable. Elle a pourtant eu lieu récemment mais en étant subordonnée à la volonté politique de donner une plus grande reconnaissance sociale aux handicapés. Les initiatives pour valoriser ce corpus en tant que patrimoine artistique sont toutes récentes et correspondent à la rencontre avec l’art brut occidental. Cette ouverture de la culture nipponne sur l’art brut renouvelle le questionnement sur les rapports de l’art à ses sources, à ses frontières et à ses créateurs. Elle devrait nourrir une pensée capable de soutenir et de donner du sens à toute expression subversive au sein d’une culture lorsqu’elle est signifiée par des personnes œuvrant dans ses marges.

Martine Lusardy, Directrice de la Halle Saint Pierre, extrait du catalogue

Art brut : la nouvelle vague japonaise
Une vague japonaise sur Montmartre ? (…)

Ce qui frappe en effet de prime abord lorsqu’on se trouve confronté à ce foisonnant corpus constitué par les œuvres des 63 créateurs réunis dans l’exposition du Musée de la Halle Saint-Pierre c’est la diversité des solutions plastiques adoptées pour répondre en dernière instance à une question unique, celle de la collaboration de chacun avec son propre fond inconscient.

Takahiro Shimoda décore des pyjamas de motifs coloriés à la grosse parce qu’il veut dormir dans ce qu’il aime le plus : les œufs de saumon, les gâteaux ou son pénis.

Mineo Ito ne fait que décliner son nom en processions chenillées.

Moriya Kishaba aligne avec une infinie patience des milliers d’idéogrammes qui ont pour particularité de ne pas faire sens (…)

Takashi Shuji donne sa préférence à des masses noires et bleues se découpant franchement sur des surfaces ambrées comme des laques pour représenter les formes essentielles des choses.

Yoshimitsu Tomizuka noie ses compositions dans une multitude de représentations diffractées et dans une soupe d’écrits où il garde trace des menus événements de sa vie (…)

Satoshi Nishikawa empile sans repentirs des formes serpentines, en argile vigoureusement roulée à la main (…)

Shinichi Sawada, de ses doigts fuselés, ajoute paisiblement l’une à l’autre des épines à des totems-cactées ou à des boules piquantes à la façon des poissons-hérissons qui se gonflent pour faire peur.

On multiplierait facilement les exemples plus ou moins contradictoires. L’hétérogénéité n’est pas moindre sur le plan des techniques.

Keisuke Ishino fait un usage immodéré du ruban adhésif pour faire tenir debout ses robots de cartoons.

Tsukasa Iwasaki inscrit ses peintures dans des cadres élaborés et insolites, réalisés à partir de publicités prélevées dans les journaux.

Yoshio Hatano représente avec une précision minutieuse des intérieurs chargés de meubles et d’accessoires en se servant de boîtes de carton plutôt que d’une règle millimétrée.

Masao Obata reste fidèle, pour représenter ses couples rouges, aux emballages jaunâtres et discrètement ondulés qu’il trouve dans la cuisine de l’établissement où il vit. Non sans en arrondir les angles toutefois.

On chercherait vainement dans cette harmonie dissonante de variétés irréductibles une école nipponne. Même si l’on goûte avec Takashi Shuji à une sorte de cérémonie lorsqu’il impose dans la forme l’idée pure d’un bol de thé. Même si l’on reconnaît dans le travail en estompe de Hirotaka Hatana ce fameux « lustre de la main » que Junichirô Tanizaki célèbre dans Éloge de l’ombre.

Nous pouvons bien suivre Yuji Tsuji dans le touffu dédale d’une ville japonaise qu’il reconstitue de mémoire à partir d’un détail précis ou reconnaître dans le travesti d’Eijiro Miyama le souvenir lointain d’une de ces fêtes villageoises d’autrefois dont on peut se faire une idée grâce au Village des moulins à eau, une séquence du film Rêves (1990) d’Akira Kurosawa.

En ce qui concerne le Pays du soleil levant, il convient en effet, comme le dit Chris Marker (3), de « contourner l’idée reçue de prendre le contre-pied des idées reçues ».

Il n’en demeure pas moins que les emprunts de nos créateurs japonais au petit matériel de leur « japonitude » ambiante ne constituent finalement que des données circonstancielles. Chacun agit pour lui-même et avec ce qu’il a sous la main, en fonction de sa démarche mentale prévalente. En aucun cas leur culture (ou ce qu’ils ont pu en intégrer) ne constitue l’agent fédérateur de leurs travaux. La preuve en est qu’ils entrent sans peine en cousinage avec des créateurs de même type mais occidentaux. Parmi ces symétriques dont ils ignorent évidemment tout, on peut citer Boris Bojnev pour ses « auras » où il inscrit des ready made retouchés, Jean-Pierre et ses cartographies (4), Willem Van Genk et ses villes fourmillantes ou, pour leurs costumes exubérants, Vahan Paladian, Giovanni Podesta (…).

La règle fondamentale de l’art brut n’est donc pas contrariée. Japonais ou français - à supposer qu’il puisse avoir une nationalité - l’art brut ne fait pas système. Il ne se résume pas à un style ou à un nombre limité de procédés, même si chaque création qui en relève fonctionne selon le principe d’un auto-ressourcement permanent. Sa cohérence doit être cherchée ailleurs. Du côté du décalage productif qui toujours le caractérise.

Cela oblige notre raisonnement à fonctionner à rebours ? Oui.

A tourner momentanément le dos à ces critères d’ordre et de logique auxquels nous devons nous en remettre dans notre vie courante éprise d’adaptation sociale ? Oui.

A cette façon de nous jeter sans bouée de sauvetage à l’autre pôle de l’intelligence, nous reconnaissons dans ces œuvres venues du Japon le grand vent de l’art brut. Une dé-raison fondatrice domine ici et cette exposition est pour nous la chance d’en expérimenter quelques unes des infinies ressources.

Qu’il se présente sous un jour obsessionnel (par exemple dans les foules de Shido Ueda, les alignements ferroviaires de Hidenori Motooka) ou dans une note apparemment plus indisciplinée (dans les peintures de Toshihiko Shiga), ce vagabondage itératif de la main et de la pensée est, plus qu’un ordre, propice à nous faciliter l’accès à cet inexprimable qui fait le cœur obscur de nos vies.

Non que ces œuvres soient détentrices de solutions existentielles voire de réponses métaphysiques. (…) Loin d’exprimer une doctrine cosmique commune, chacune révèle plutôt, à sa façon, une poétique cosmique particulière.

Si Dieu il y a dans leur univers, chacun le leur. Encore porte-t-il toujours un masque comme un acteur du théâtre Nô. Il ne se trouve que dans la redoutable proximité avec ce que Jacques Lacan désigne comme l’Autre. On ne saurait bâtir sur lui une quelconque théorie du sacré, fût-il rénové.

A l’instar de Luigi Pirandello, les créateurs japonais présentés ici sont « fils du chaos » (5).  Non d’une manière allégorique mais parce que le chaos d’où ils émettent, ce n’est pas leur pays lui-même mais ce qu’ils portent en eux de différences suffisamment contradictoires pour engendrer cette « étoile qui danse » dont parle Zarathoustra (6).

Même filant, même vacillant, un fanal au sein de cette galaxie absurde et réelle que constitue l’esprit humain est toujours bon à suivre.
Jean-Louis Lanoux
Extrait du texte du catalogue, 2010


Partenaire de la Halle Saint Pierre APPUI IMAGE
 


















fluctuat.net
http://cinema.fluctuat.net/blog/43987-rencontre-avec-julie-gayet-productrice-de-fix-me.html
(Photos de Marc Buchy)

 Rencontre avec Julie Gayet, productrice de Fix Me

 Programmé cette année à Cannes par l'ACID, Fix Me est un savoureux documentaire à la première personne, signé par le cinéaste palestinien Raed Andoni. Le réalisateur y filme sa psychanalyse à Ramallah, explorant ses névroses et son sentiment de solitude. Avec douceur et causticité, Raed Andoni offre un point de vue inédit sur la vie en Palestine.
Productrice de Fix Me avec sa société Rouge International (qui a récemment produit Huit fois debout), la comédienne Julie Gayet nous parle de son amour pour ce film, de son nouveau rôle de productrice et de sa vision du Festival de Cannes.

- Désir de produire
J'ai déjà tourné dans plusieurs films difficiles, comme Select Hotel, pour lesquels j'avais mis mon salaire en participation, aidé le réalisateur à faire les ventes et mis beaucoup de gens en contact. Pour poursuivre dans cette voie, on a monté Rouge International il y a 3 ans. Et, en 2007, on avait vu Raed Andoni pitcher son projet Fix Me au Festival de Locarno. On a été séduit par ce ton assez cynique et en même temps drôle, avec de l'humour. Raed est une sorte de Woody Allen palestinien, on n'avait jamais vu ça. Une fois le film terminé, on est d'abord allé à Sundance en sélection officielle, puis nous voici à l'ACID à Cannes, qui est une sélection très importante pour nous, car vue par tous les exploitants de France, c'est à dire toutes les salles de cinéma. On va tout donner pour faire parler du film, pour le soutenir et le porter jusqu'au bout du bout.

- Quelle est la part de scénarisation dans Fix Me ?
Avant le tournage, Raed Andoni a travaillé avec Olivier Lorelle, scénariste reconnu en France. Plusieurs thématiques se dégagaient, comme le fait de se sentir différent des autres dans un pays où l'on est obligé d'intégrer un groupe et de prendre position pour ou contre Israël. Il y avait aussi cette réflexion sur la position de l'artiste et sur le sentiment de faiblesse, dans une région où l'homme se doit d'être fort.
Ensuite, une équipe européenne (Fix Me est une production France/Palestine/Suisse, ndlr) est allée filmer la thérapie de Raed en Palestine; l'équipe ne parlait pas arabe et il était important qu'ils ne comprennent pas, car il s'agit d'une réelle thérapie. Malgré l'écriture, Raed ne savait pas ce qui allait se passer, c'était son premier contact avec la thérapie, car ce n'est vraiment pas quelque chose qui se fait à Ramallah. La psychanalyse n'est pas ancrée en Palestine, comme elle peut l'être à New York ou en Argentine. Au final, le film est plus émouvant que ce à quoi on s'attendait : il y a une vraie sincérité qui s'en dégage, Raed ne joue pas, il ne triche pas.

- Le film parle à un moment de la créativité, qui serait "liée à l'ennui". Quelle est votre définition de la créativité ?
Dans Huit fois debout, qu'on a produit, il y a une grande tirade de Denis Podalydès qui parle du doute et de la nécessité d'avoir des gens qui doutent dans la société. Alors je dirais que la créativité c'est le doute, c'est se remettre en question et douter sans cesse, car il est parfois nécessaire de regarder le plafond sans bouger. Mais c'est une position très fragile à défendre; c'est pourquoi je suis très fière qu'on ait aidé Fix Me. J'aime beaucoup le doute, et particulièrement le doute de Raed Andoni. Après Cannes, je pense qu'on va monter le syndicat du doute avec Rouge International.

- Le Festival de Cannes et ses paradoxes
Il y a tellement d'aspects. Il y a d'abord le côté boîte de nuit/soirées avec des gens qui ne sont même pas dans le cinéma. Il y a ensuite le côté paillettes/glamour/protocolaire, que je continue à adorer, car j'aime les stars et j'aime les voir. Et puis il y a, sous l'iceberg, tout le marché, qui est la véritable âme du Festival. C'est là que sont les gros bosseurs, les vendeurs du monde entier, qui permettent au cinéma d'exister partout. Comme comédienne, j'ai toujours fait des gros films qui ont payé les petits films. Et donc tant mieux s'il y a de l'argent dans le cinéma et si les gens vont voir de grandes stars, qui permettent aussi de faire des films comme Fix Me. Et puis c'est vraiment essentiel que l'ACID existe, ils offrent une superbe visibilité aux films fragiles.

- Distribution de Fix Me en France
Le film a déjà un distributeur en France, Sophie Dulac. Il devrait sortir à la fin de l'année. J'espère qu'on arrivera à en parler, que tout le monde en parlera; on va faire un boulot de fond et essayer de toucher les gens partout.






Réforme LMD : les Ifsi bien engagés dans un processus de rapprochement avec les universités.

"Dans le cadre de la réforme LMD (licence-master-doctorat), les Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) sont actuellement bien engagés dans un processus de rapprochement avec les universités qui se concrétise par la signature de nombreux groupements de coopération sanitaire (GCS)", a déclaré jeudi la sous-directrice des ressources humaines du système de santé à la direction générale de l'offre de soins (DGOS), Emmanuelle Quillet, lors du salon Hôpital expo-Intermedica.

L'universitarisation des études infirmières avec la reconnaissance pour la profession d'un niveau licence impose aux quelques 360 Ifsi de se regrouper au sein de GCS en vue de signer des conventions avec les universités et les conseils régionaux d'ici le mercredi 30 juin.

Les GCS sont largement constitués, car "entre 15 et 20 d'entre eux ont déjà été signés", a indiqué Emmanuelle Quillet, la représentante de la DGOS au cours d'un colloque consacré aux Ifsi et au processus LMD.

Celle-ci avait déclaré la veille à l'APM être "résolument optimiste" quant au respect des délais dans la mesure où de nombreuses conventions, à défaut d'être concrètement signées, ont déjà été rédigées.

"C'est un montage complexe, qui a demandé un travail très important dans les régions depuis plusieurs mois", avait précisé mercredi à l'APM la représentante de la DGOS, soulignant que "beaucoup de petits Ifsi n'avaient pas de contacts jusqu'à présent avec les universités".

La représentante du ministère a reconnu que du point de vue de l'organisation, les acteurs ont eu un peu moins d'un an pour mettre en place la réforme, après plusieurs années consacrées à la réingénierie des diplômes.

Même si le modèle n'est pas unique, les régions ont, en règle générale, fait le choix de signer un seul GCS, a précisé jeudi Emmanuelle Quillet au cours du colloque.

Les conventions signées peuvent prendre diverses formes: des régions font le choix de conventions tripartites (tous les Ifsi publics et privés, avec l'université et la région) d'autres de conventions quadripartites (avec par exemple un groupement Croix-Rouge) et d'autres régions encore choisissent de signer deux conventions séparées (l'une entre l'université et le GCS, et l'autre entre l'université et un groupement Croix-Rouge).

Alors que de nombreux intervenants du colloque se sont inquiétés du surcoût généré par ce rapprochement avec les universités, en particulier de la rémunération des enseignants universitaires qui interviendront dans les Ifsi, Emmanuelle Quillet a indiqué que les ministères de la santé et de l'enseignement supérieur ainsi que la conférence des présidents d'université allaient engager une réflexion pour "proposer une fourchette" et mettre en place des indicateurs "de cohérence" pour éviter que les "aspects de la facturation" s'écartent fortement d'une région à l'autre.

Si une évaluation définitive de la réforme ne pourra être menée que dans trois ans, un groupe de travail spécifique travaille toutefois sur la question des coûts, a indiqué la représentante du ministère.

"Le développement des moyens technologiques et notamment des visioconférences doivent faire l'objet, selon l'avis des différents acteurs, de financements prioritaires", a précisé Emmanuelle Quillet.

Le surcoût généré par la réforme, pour la première année de fonctionnement, pourrait s'élever aux alentours de 7 millions d'euros, a-t-on appris par ailleurs de source proche du ministère.

Malgré les "difficultés qui sont réelles", la sous-directrice des ressources humaines s'est déclarée "frappée par le langage commun qui est en train de se construire entre deux mondes qui auparavant se méconnaissaient largement".

La première évaluation des formations dispensées par les Ifsi devrait avoir lieu en 2011 et concerner la région Ile-de-France et l'Est de la France, a par ailleurs indiqué le Pr François Couraud, conseiller auprès du directeur général de l'enseignement supérieur.

Les régions, qui seront divisées en quatre "vagues" devraient être évaluées tous les quatre ans, sous l'égide de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres).

Perspectives d'études ouvertes pour les personnels paramédicaux

"La reconnaissance de leur diplôme au niveau de la licence ouvre des perspectives plus grandes aux infirmiers et aux personnels paramédicaux dans leur ensemble pour poursuivre leurs études vers un master, voire un doctorat", a constaté le Pr François Couraud au cours du colloque.

"La France est un des pays où la recherche paramédicale est la moins développée", a regretté le représentant du ministère.

Les quelques masters actuellement proposés ne sont pas directement liés aux sciences paramédicales et dans ce secteur, "l'offre est très faible, voire quasi inexistante", a-t-il précisé.

De la même manière, les programmes de recherche et les unités de recherche sont "très peu nombreux", a constaté le Pr François Couraud.

"A ce titre, le programme hospitalier de recherche en soins infirmiers (PHRSI), lancé en septembre 2009 par le ministère de la santé, va être étendu à l'ensemble des personnels paramédicaux", a indiqué Emmanuelle Quillet.

"Le principe d'une poursuite possible des études vers le doctorat sera également inscrit dans les conventions signées avec les universités", a-t-elle ajouté.

Pratiques avancées : des champs à explorer

Dans le cadre de la réflexion menée actuellement par le ministère de la santé avec les professionnels de santé autour de la question des nouveaux métiers, Emmanuelle Quillet a confirmé le lancement d'une mission annoncé par Roselyne Bachelot ce jeudi, qui sera menée par Laurent Hénart, député UMP de Meurthe-et-Moselle, et par le président de l'université de Méditerranée, Yvon Berland sur les nouveaux champs de pratiques avancées à explorer pour les professionnels paramédicaux.

Ces nouveaux champs pourraient concerner en premier lieu la cancérologie, la gérontologie et la psychiatrie.

De façon générale, l'entrée des personnels de santé paramédicaux dans le processus LMD est "une réforme de grande ampleur", a constaté Emmanuelle Quillet, rappelant que près d'une vingtaine de professions paramédicales sont concernées.

Après les infirmières, les ergothérapeutes entreront dans une formation remaniée à partir de la rentrée 2010, qui leur permettra de voir leur diplôme reconnu au niveau licence en 2013.

Les manipulateurs en radiologie, les orthophonistes, les psychomotriciens devraient notamment suivre, puis une série de professions ou les spécialités infirmières, jusqu'aux métiers de l'appareillage en 2012.

Concernant les masseurs-kinésithérapeutes, une mission est actuellement diligentée par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour conduire une évaluation de l'expérimentation menée aujourd'hui dans près de la moitié des instituts de formation, qui permet un recrutement à l'issue d'une première année d'étude en médecine, a confirmé Emmanuelle Quillet. Cette mission devrait rendre son rapport "avant l'été", a-t-elle précisé.

Les masseurs-kinésithérapeutes, qui réclament la reconnaissance de leur diplôme au niveau master, travaillent actuellement à l'élaboration de leurs référentiels de formation.


Actualité Arras

Première projection publique pour un film de l'atelier vidéo du centre Tony-Lainé
jeudi 27.05.2010






Soignants et soignés ont collaboré
avec la même passion à ce film
sur Robespierre.

Des films, l'atelier vidéo de l'hôpital de jour Tony-Lainé en a produit plus d'une cinquantaine, en vingt ans d'existence... Mais ce sera la première fois que l'un d'entre eux sera présenté au grand public. Et c'est aujourd'hui, à la Maison des sociétés.

PAR FRANÇOISE TOURBE

« On voulait parler d'Arras, explique Gérard Godart, infirmier et cheville ouvrière de l'atelier vidéo de l'hôpital de jour Tony-Lainé, antenne extérieure du service psychiatrique du CHA. On s'est dit que Robespierre était le personnage le plus charismatique pour le faire. D'autant qu'il a un petit côté "maudit" qui nous a bien plu. C'est quelqu'un qui était épris de liberté, un personnage porteur de symboles... En plus, il a vécu à Arras et Paris. Ce qui tombait bien... » Car l'atelier vidéo s'est lancé, pour ce film, dans une coproduction avec une autre structure thérapeutique qui utilise la vidéo : le CATTP des Cariatides, à Paris. « On s'est rencontré lors des festivals spécialisés auxquels nous participons très régulièrement, à Lorquin, en Moselle, et surtout à la Cité des sciences, à Paris. On leur a proposé de travailler ensemble. Ils ont dit oui... » Et c'était parti pour l'aventure. Les Arrageois ont proposé le scénario : un groupe de touristes est mené par un guide un peu particulier sur les pas de Robespierre. Bientôt, une ombre - qui se révélera être celle de l'Incorruptible lui-même - se joint au groupe pour rectifier les erreurs du guide... On visite ainsi tous les endroits où Robespierre a traîné ses souliers, à Arras. Et lorsqu'on en arrive au parcours parisien de l'homme, Robespierre devient même un vrai personnage : « Ils ont des moyens, à Paris, s'amuse Edmond. Ils ont pu louer un costume !
 »

L'équipe arrageoise a apporté au film sa manière de tourner, très Nouvelle Vague, sans texte écrit, tout en improvisation. Les Parisiens, plus portés sur la technique, se sont chargés du montage... Et c'est ainsi que Sur les pas de Robespierre a vu le jour et sera - une première pour un film de l'atelier vidéo du centre Tony-Lainé - projeté lors d'une séance tout public, aujourd'hui à la Maison des sociétés.

« Pour nous, c'est aussi une manière de dédramatiser la psychiatrie dont on parle beaucoup, ces temps-ci, d'une manière très sécuritaire », souligne Alain Billet, le cadre de santé responsable de toutes les structures extra hospitalières du CHA. En tout cas, pour les comédiens et techniciens de l'atelier vidéo, l'expérience a été enrichissante. « L'atelier vidéo est une petite équipe essentiellement composée d'anciens qui se connaissent, explique Henri. C'était intéressant de travailler avec d'autres personnes. C'était difficile aussi, mais vivifiant. » •

« Sur les pas de Robespierre », aujourd'hui, à 13 h 30, à la Maison des sociétés, 16, rue Aristide-Briand. Un débat et un goûter suivront la projection. Entrée gratuite.



LIMOUX

Des adultes en service psychiatrie jouent les artistes accomplis





Ils ont travaillé l'écriture, la danse, la musique ou le théâtre. Vendredi soir, ils se révéleront.

"Toques et gourmets". C'est le titre du spectacle que donneront la trentaine d'adultes qui travaille depuis des mois au carrefour des expressions de l'ASM. Ce programme s'inspire de "l'art thérapie" ou de la "thérapie médiatisée" qui permet aux patients de s'extraire de leur condition et de se découvrir des potentialités à travers l'art. Ils étaient 80, toute l'année, réunis en ateliers. Il y a deux mois, il a fallu tout rassembler, mettre en scène un projet commun. Ecriture, danse, musique, costumes, théâtre... Les efforts de tous seront réunis vendredi soir dans une création originale avec pour thème le restaurant et les échanges culturels. Ils joueront des saynètes qui leur ressemblent, qu'ils ont créées. Et ce n'est pas peu dire qu'ils en sont tous fiers.

Le spectacle commencera par une cuisine d'un restaurant, qui s'éveille à 5 h du matin. Puis les clients arriveront avec, à la clé à chaque fois, un nouveau numéro. Pour Huguette " c'est une bonne thérapie, cela nous permet de travailler en groupe et de nous révéler à nous-mêmes". L'avantage pour Danielle, c'est aussi que "tout le monde trouve une place à sa hauteur et peut s'épanouir. J'ai pris le train en marche, il y a deux moi mais je compte bien poursuivre !". Julien est tombé amoureux des planches : "Je suis marié avec le théâtre et je ne compte pas divorcer !".

La mise en scène est signée Anne-marie Pérez, inlassable de l'événement " c'est ma 15 e mise en scène et à chaque fois c'est différent. Je suis admirative de leur écoute, épatée chaque année ". Cela semble aussi être le cas des spectateurs puisque, le Dr Bareil-Guérin qui coordonne médicalement le "Carrefour des expressions", affirme "il y a des personnes qui n'ont aucun contact avec la psychiatrie qui viennent assister au spectacle pour le plaisir. C'est un gage de la qualité du travail réalisé".
Dès jeudi, ils se retrouveront pour une "générale" à 14 h avec, dans la salle, personnels et malades de l'ASM. Vendredi sera le grand soir.
Salle de l'Elysée, 21 h. Spectacle gratuit.



Corruption hospitalière
L’hôpital : la vie rêvée des firmes
Un témoignage rare et accablant





samedi 15 mai 2010
par Philippe FOUCRAS

Il s’agit d’un document rare que le témoignage de ce médecin hospitalier sur la réalité de la présence des firmes pharmaceutiques à l’hôpital.

Document rare mais rapportant des pratiques pourtant banales, diffuses, universelles. La plupart des médecins ou étudiants hospitaliers qui liront ce témoignage n’y verront que la vie ordinaire de leur propre service et certains s’étonneront sans doute que cela fasse scandale.

L’hôpital est le lieu de toutes les influences, bien au delà de celles que subissent par exemple les médecins généralistes en ville. C’est à l’hôpital en effet que tout commence, que les prescriptions s’initient, que nombre de médecins généralistes recopieront par soumission et facilité, sans même imaginer les discuter, avec l’approbation implicite des patients : on ne modifie pas ainsi l’ordonnance d’un "Professeur" !

Les firmes le savent bien et offrent ainsi gratuitement ou presque, tel l’Inexium° cité dans ce témoignage, les médicaments aux pharmacies des hôpitaux pour que les médecins des services initient ces prescriptions, reconduites alors indéfiniment en ville.

C’est à l’hôpital que tout se passe. C’est aussi à l’hôpital que la loi du silence sur ces pratiques, peut-on parler d’autre chose que de corruption ? est la plus épaisse. Loi du silence entretenue par honte ou peur pour certains, par facilité ou ignorance de la nocivité de ces pratiques pour d’autres, par arrogance professionnelle pour beaucoup persuadés que leur blouse blanche et leur "éthique" les protègent des influences.

"Je ne vois pas où est le problème" expliquait un des leaders d’opinion de la grippe interrogé sur ses liens avec les industries et les commerçants du médicament. Prescriptions inappropriés et effets indésirables parfois graves, voire mortels, surcoûts pour des soins solidaires, délitement de l’honneur d’être soignant, trahison de la confiance de la société envers ses professionnels de santé, etc. Où est le problème en effet ?

Merci à ce médecin hospitalier d’avoir le courage de témoigner. Nous l’avons laissé anonyme pour des raisons de sécurité hélas évidentes. En France, au 21ème siècle, défendre l’éthique médicale, la vraie, requiert l’anonymat. Eh oui !... On en est là.

Relations entre l’industrie pharmaceutique et les praticiens hospitaliers dans un service de médecine interne, gastroentérologie et hépatologie d’un hôpital non universitaire. Présents dans le service : deux assistants qui font office d’internes (visites quotidiennes, ordonnances de sortie, courrier au médecin traitant du patient), quatre praticiens hospitaliers temps plein et un praticien temps partiel.

Les visiteurs médicaux sont omniprésents : présence chaque jour d’au moins un visiteur médical, parfois tôt dans la matinée. Certains jours sont présents jusqu’à 5 délégués médicaux des laboratoires pharmaceutiques. Ces visites médicales s’effectuent sans rendez-vous : le visiteur médicale se présente dans le service et demande à voir chaque médecin, le plus souvent séparément, et ce à n’importe quelle heure, à n’importe quel endroit dans le service, n’hésitant pas à pénétrer dans des lieux confidentiels pour le patient. Il est fréquent de voir dans le couloir du service au milieu des patients et du personnel hospitalier, un visiteur médical qui attend patiemment d’appréhender un médecin, mais aussi dans le service d’endoscopie, de consultations. Le visiteur médical fait partie intégrante du service au même titre que le patient.

Des petits déjeuners, en petit ou large comité, sont souvent organisés par le visiteur médical, cela lui permet de voir tous les médecins du service en un même lieu et au même moment.

Les médecins du service font très régulièrement appel au visiteur médical pour organiser un repas buffet après une réunion de service, pour une réunion de départ d’un membre du service (médecin, assistante, secrétaire, infirmière) ou pour une réunion à caractère convivial (galette des rois offerte par le chef de service une fois par an).

Les assistants du service sont particulièrement visités car ils font les ordonnances de sortie. Par exemple : dans l’hôpital un appel d’offre auprès de la pharmacie est fait régulièrement pour obtenir le marché de l’hôpital pour les IPP [1]. Actuellement l’IPP choisi est INEXIUM° 40 mg, 20 mg et solution injectable. Si au cours d’une hospitalisation un traitement par IPP est instauré ( à juste titre ou pas ) ce sera obligatoirement INEXIUM°. Sur l’ordonnance de sortie il sera logiquement inscrit comme IPP INEXIUM° ! Le visiteur médical le plus présent dans le service est le représentant du laboratoire ASTRAZENECA [2]. Ses visites très fréquentes auprès des assistants, lui permettent de s’assurer de la prescription d’INEXIUM° sur l’ordonnance de sortie et sur le compte-rendu de sortie envoyé au médecin traitant [3].

Parallèlement les assistants sont chaque année inscrits par le laboratoire à quelques réunions médicales ou congrès organisés par l’industrie pharmaceutique ou dont la logistique est assurée par l’industrie pharmaceutique (repas, hébergement, location de salle).

Certains praticiens hospitaliers sont invités chaque années à 4 ou 5 congrès, en France, en Europe, aux États-Unis… Ces invitations comprennent le voyage, l’inscription au congrès, l’hébergement et les repas. Ces congrès peuvent durer une semaine.

Des protocoles sont proposés aux praticiens hospitaliers. Le principe est souvent le même : inclure des patients dans une étude qui étudie un paramètre quelconque (effets secondaires, observance par exemple) d’un médicament. Ces études sont rémunérées. Elles sont souvent d’une faible valeur méthodologique mais permettent la prescription d’un médicalement cible au long cours.

Des EPU [4] organisés par un médecin du service pour des médecins généralistes sont faits avec le soutien d’un laboratoire : invitation des médecins, réservation d’une salle et location de la salle, repas des participants, prêt de diaporamas élaboré par le laboratoire.
Docteur S. , 13 mai 2010

[1] ndlr : IPP : médicament "inhibiteur de la pompe à proton" classe thérapeutique utilisée essentiellement pour le traitement des ulcères et du reflux gastro-oesophagien, dans la prévention des saignements gastriques en cas d’utilisation d’anti-inflammatoires chez les sujets à risque. L’Inexium° (ésoméprazole) est un IPP comme les autres, mis sur le marché par AstraZénéca pour maintenir avec succès ses profits suite à la fin de son brevet de l’oméprazole. Il n’apporte rien de nouveau, et est plus cher en ville que les génériques de l’oméprazole, IPP de référence.

[2] ndlr : firme pharmaceutique qui commercialise l’Inexium.

[3] ndlr : A l’hôpital les prix des médicaments sont libres et sont négociés de gré à gré avec les pharmacies hospitalières. Les firmes peuvent ainsi quasiment offrir une "nouveauté" à l’hôpital après en avoir "convaincu" les médecins hospitaliers de la façon dont il est rapporté dans ce témoignage (repas, congrès et études bidons), et ainsi s’ouvrir le marché. Ça a été le cas en 2000 avec le Vioxx°, vendu à l’époque 1 centime le comprimé à l’hôpital et 10,00 francs en ville (un rapport de 1 pour 1000 !) puis retiré du marché en 2004 après avoir tué plusieurs dizaines de milliers de patients aux USA. C’est actuellement le cas de l’Inexium° et de certaines statines (comme le Tahor° par exemple) utilisés dans le traitement d’hypercholestérolémies.

[4] ndlr : enseignements post-universitaires




Fous à relier
27/05/2010

Comment traiter la maladie mentale dans une société qui ne veut pas la voir ? De nombreux ouvrages examinent la question.

Par Jean-Marie Durand

Du pamphlet antifreudien de Michel Onfray à la riposte musclée Élisabeth Roudinesco, du reportage des Infiltrés au documentaire d’Ilan Kilipper sur l’hôpital Sainte-Anne, de la contestation de la méthode analytique à la maltraitance des malades mentaux, la question de la folie sature l’espace public et médiatique. La figure criminelle et la dangerosité du “fou” ont fait leur retour depuis deux ans, à la faveur de faits divers qui ont permis leur récupération médiatique.

Que faire des personnes atteintes ? Comment les soigner ? L’intérêt porté à ce problème social central se dilue chaque fois dans des polémiques brutales. Ces débats agités touchent le cœur fragile de nos sociétés : quelle place est-on prêt à réserver aux maladies mentales ? Alors même qu’elles sont devenues la première cause de handicap dans le monde, devant les maladies cardiovasculaires, elles continuent de semer la peur et se heurtent à la difficulté d’y faire face sereinement, humainement.

On ne peut pas parler de la psychiatrie sans parler du moment sociopolitique dans lequel on se trouve”, souligne le psychiatre Hervé Bokobza dans l’excellent livre de Philippe Borrel, Un monde sans fous, prolongement d’un documentaire de France 5. Ce moment sociopolitique cristallise un paradoxe : la folie déborde de partout – 600 000 patients sont soignés pour schizo phrénie en France – pendant que les hôpitaux publics tombent en déshérence et sont tenus de gérer un flux tendu de patients en crise.

Depuis les années 80, des dizaines de milliers de lits d’hospitalisation ont été fermés sans que les structures alternatives ne compensent le vide. Sans compter la désertification de la psychiatrie publique qui, depuis vingt ans, ne fait plus rêver les jeunes médecins.

Le psychiatre Patrick Chemla le confesse à Philippe Borrel : “Se frotter à la folie, travailler avec la psychanalyse est une idée difficile et harassante, pas très payante finalement, dans une époque plutôt mercantile. Forcément, il y a une désaffection pour la psy en général.”

Les indices de cette psychiatrie en crise se fixent sur la disparition de la fonction soignante au profit d’un fonctionnement managérial et comptable. La folie et la psychose ne deviennent plus qu’affaire de gestion, de contrôle, de surveillance. Les recours à l’enfermement, les mises en chambre d’isolement se multiplient, ce que dénonçait déjà en novembre 2009 le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue.

Des murs plutôt que des hommes, des protocoles plutôt que des relations”, regrette Hervé Bokobza, qui présida en juin 2003 les Etats généraux de la psychiatrie, premier moment d’une résistance de la profession des psys contre la dégradation des conditions de soins (un mouvement prolongé dans divers collectifs comme l’Appel des 39 contre la nuit sécuritaire, l’Appel des appels…).

Cette crise de la psychiatrie publique renvoie forcément à celle de la psychanalyse, dont Onfray dénonce les fondements historiques. Or, tous les spécialistes de la maladie mentale expliquent comme Hervé Bokobza que “le seul appareil conceptuel du fonctionnement psychique que nous avons, c’est la découverte analytique, il n’y en a pas d’autre”. La relation avec le patient, par-delà les neuroleptiques, reste essentielle bien que fragile.

Un travail mis en perspective par Guy Dana dans Quelle politique pour la folie ?, ou par Samuel Lézé dans une passionnante étude anthropologique de la pratique psychanalytique, L’Autorité des psychanalystes. Il faut des années pour repérer des signes de dépersonnalisation, pour trouver les gestes qui rassurent, ce que des infirmiers hospitaliers de moins en moins bien formés ne savent parfois plus faire.

Derrière les attaques lancées à tort et à travers contre la psychanalyse, se profile le débat sur la conception du soin et, plus fondamentalement encore, sur la conception de l’individu. Pour Roland Gori, initiateur de l’Appel des appels, “la fiction que l’on est en train de fabriquer est celle d’un homme neuro-économique, qui n’est plus du tout un sujet tragique, un sujet divisé avec lui-même, en débat avec son histoire, avec ses parents, avec son complexe d’Œdipe, en débat avec ses pulsions sexuelles. Le sujet qu’on fabrique actuellement, c’est un calculateur rationnel, c’est un stratège, une espèce de trader de lui-même, qui sur le marché de ses propres comportements, doit essayer de miser le plus gros possible”.

Si le médecin peut combattre la maladie, “seule la société peut combattre l’aliénation”, comme l’écrivait Georges Daumézon, pionnier de la révolution psychiatrique humaniste d’après-guerre : une révolution en péril.

Philippe Borrel, Un monde sans fous (Champ social Editions, 176 pages, 18 €)
Élisabeth Roudinesco, Mais pourquoi tant de haine ? (Seuil, 96 pages, 12 €)
Samuel Lézé, L’Autorité des psychanalystes (PUF, 232 pages, 23 €)
Guy Dana, Quelle politique pour la folie ?, le suspense de Freud (Stock, l’autre pensée, 300 pages, 20 €)

mercredi 26 mai 2010

Les Nouveaux chemins de la connaissance  par Raphaël Enthoven
du lundi au vendredi de 10h à 11h Durée moyenne : 59 minutes



Freud par lui-même

A réécouter sur :
http://www.franceculture.com/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance.html

Génériques

   * Idées
26.05.2010
Freud par lui-même 3/5: "Le malaise dans la culture" (rediffusion)

Le journal des nouveaux chemins avec Gwenaëlle Aubry, philosophe et romancière pour son dernier livre, Personne (Mercure de France), prix Femina.  "La question décisive pour le destin de l'espèce humaine me semble être de savoir si et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l'humaine pulsion d'agression ...

Psychanalyse

   * Idées
25.05.2010
Freud par lui-même 2/5: "L’interprétation des rêves" (rediffusion) 59 minutes

"Nous arrivons à comprendre (à interpréter) le rêve, en admettant que le souvenir qu'il nous laisse après notre réveil n'est pas son processus véritable mais seulement une façade derrière laquelle se dissimule celui-ci. Nous distinguons ainsi dans le rêve un contenu manifeste et des pensées latentes. Le processus grâce auquel ces dernières se transforment en contenu manifeste s'appelle le ...

Psychanalyse

   * Idées
24.05.2010
Freud par lui-même 1/5: Biographie (rediffusion) 59 minutes

Le journal des nouveaux chemins avec Gwenaëlle Aubry, philosophe et romancière pour son dernier livre, Personne (Mercure de France), prix Femina.    Quand Freud entreprend, au printemps 1896, ce qu’il appelle son « auto-analyse », il n’est alors qu’un neurologue à contrecœur, maussade, marié, père de 5 enfants, qui rédige une monographie laborieuse sur les paralysies cérébrales, tandis ...

Psychanalyse










Le décret sur le titre de psychothérapeute enfin publié

Le président de la MIVILUDES, Georges Fenech, s’en réjouit. Le décret relatif à l’usage du titre de psychothérapeute, tant attendu depuis l’amendement Accoyer du 9 avril 2004, modifié par la loi du 21 juillet 2009, est enfin paru au « Journal officiel » (décret n° 2010-534 du 20 mai 2010).

À partir du 1er juillet 2010, l’inscription sur le registre national des psychothérapeutes « est subordonnée à la validation d’une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale correspondant à cinq mois ». L’accès à la formation est « réservé aux titulaires d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France ou d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse ».

La formation doit permettre d’acquérir et de valider des connaissances relatives au développement, fonctionnement et processus psychiques ; aux critères de discernement des grandes pathologies psychiatriques ; aux différentes théories se rapportant à la psychopathologie et aux principales approches utilisées en psychothérapie. Les établissements autorisés à délivrer la formation « sont agréés pour quatre ans » par les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur.

Avant toute utilisation du titre de psychothérapeute, le professionnel devra s’inscrire sur la liste départementale du registre national des psychothérapeutes. Le texte précise par ailleurs, les dispositions transitoires pour les professionnels justifiant d’au moins cinq ans de pratique à la date de publication du décret. Une dérogation d’inscription peut leur être accordée par le préfet du département de leur résidence professionnelle. Ces professionnels devront présenter leur dossier d’inscription dans le délai d’un an à compter de la publication du décret.

Ce décret « participera plus efficacement à la lutte contre le charlatanisme et les dérives sectaires », souligne Georges Fenech. Le président de la MIVILUDES* estime qu’environ 2 millions sur les 12 millions de Français qui ont recours à la psychothérapie, étaient exposés à un risque d’emprise mentale et d’abandon de soins conventionnels. « En effet, assure-t-il, sur les 15 000 praticiens de la psychothérapie, environ 4 500 ne justifiaient d’aucune formation reconnue. »

Dr L. A.

* Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Quotimed.com, le 26/05/2010




26/05/2010

La pratique des psychothérapies sera mieux réglementée

Une formation minimale sera désormais exigée pour toute personne souhaitant user du titre de psychothérapeute

«Cela aura été le plus long de mes combats parlementaires. Pour y parvenir, il aura quand même fallu onze ans et six ministres de la santé… ». Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, ne cache pas sa satisfaction après la publication, samedi 22 mai au Journal Officiel, d’un décret réglementant l’usage du titre de psychothérapeute. Un texte attendu de longue date et qui a suscité un débat très vif dans le monde de la psychiatrie et de la psychanalyse.

C’est en 1999 que Bernard Accoyer, ORL de formation et alors simple député du RPR, se lance dans ce combat. « À cette époque, j’ai découvert que n’importe qui pouvait s’autoproclamer psychothérapeute et ‘soigner’, sans la moindre formation ni compétence, des personnes en souffrance », explique-il.

En 2004, un premier article de loi est voté, mais en pure perte, faute de décrets d’application. Il faudra le vote, à l’été 2009, de la loi sur l’hôpital et ce décret, pour en finir avec ce feuilleton au long cours.

Les psychiatres dispensés de formation

À l’avenir, toute personne souhaitant utiliser le titre de psychothérapeute devra être inscrite sur un registre départemental qui pourra être consulté par les patients. Pour s’y inscrire, elle devra avoir suivi une formation en psychopathologie clinique d’au minimum 400 heures, délivrée dans un établissement public ou privé agréé par les pouvoirs publics. Elle devra également suivre un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois. Seront dispensés de cette formation les médecins psychiatres, qui pourront donc automatiquement s’inscrire sur le registre.

La situation sera un peu différente pour les psychologues et les psychanalystes. Les psychologues devront suivre deux mois de stage et 150 heures de formation théorique pour les cliniciens et 300 heures pour les non-cliniciens. Quand aux psychanalystes, régulièrement inscrits dans leurs annuaires, ils se verront imposer 200 heures de formation et 2 mois de stage pour utiliser le titre de psychothérapeute.

Reste le cas des médecins non-psychiatres. Lors du débat, un certain nombre d’observateurs s’étaient inquiétés du fait qu’au nom de l’omnivalence du diplôme de médecine, n’importe quel praticien, par exemple un généraliste ou un dermatologue, puisse se lancer dans la pratique de la psychothérapie. Les médecins non-psychiatres devront donc suivre 200 heures de formation et 2 mois de stage pour s’inscrire sur le registre.

«Renforcer le droit des patients»

« À nos yeux, c’est notoirement insuffisant. Ce décret va entraîner une déqualification de la psychothérapie et même d’une partie de la psychiatrie », estime le docteur François Kammerer, vice-président de l’association française de psychiatre et du syndicat des psychiatres français.

Une certaine souplesse a été prévue pour les professionnels déjà en exercice et pouvant justifier d’au moins cinq ans de la pratique de la psychothérapie. Ils pourront être inscrits sur le registre, par dérogation, après avoir fait valider leur expérience devant une commission composée de psychiatres, de psychanalystes ou de psychologues.

« Notre seule volonté est de renforcer le droit des patients et de mettre un terme aux agissements, souvent dangereux ou sectaires, de tous ces psychothérapeutes autoproclamés », assure Bernard Accoyer.

Pierre BIENVAULT
http://www.actupparis.org/spip.php?article4055

Médecine et répression

publié en ligne : 1er avril 2010 dans Action 122
dossier publié dans une version raccourcie dans la revue Action n°122


Introduction :

Article 10 – personne privée de liberté (article R.4127-10 du code de la santé publique) “Un médecin amené à examiner une personne privée de liberté ou à lui donner des soins ne peut, directement ou indirectement, serait-ce par sa seule présence, favoriser ou cautionner une atteinte à l’intégrité physique ou mentale de cette personne ou à sa dignité. S’il constate que cette personne a subi des sévices ou des mauvais traitements, il doit, sous réserve de l’accord de l’intéressé, en informer l’autorité judiciaire. (…)

En France, l’exercice de la médecine est réglementé par un code de déontologie - établi par décret - et le Conseil de l’Ordre des Médecins chargé du respect de ces dispositions. Ce code s’impose à tout médecin. La déontologie médicale sert de référence aux instances juridictionnelles de l’Ordre des médecins, mais d’abord de guide aux médecins dans leur pratique quotidienne, au service des patients.

Appelé auprès d’un prisonnier, le médecin, défenseur naturel de l’individu et des droits de l’homme, doit s’abstenir de toute intervention qui n’aurait pas pour but l’intérêt de sa santé. Un médecin ne peut être dupe de l’ « humanisation de la torture par la présence d’un médecin ». La seule attitude est un refus formel de toute participation. Au contraire le médecin qui constate qu’une personne a été victime de sévices doit le signaler aux autorités compétentes et s’efforcer d’obtenir, s’il le juge nécessaire ou utile, l’hospitalisation de la victime.

Le médecin des établissements pénitentiaires est, comme tout médecin, indépendant dans tous ses actes. Il n’est ni policier, ni juge, il n’est jamais l’agent d’exécution de quiconque. Il décide seul en conscience de ce qu’il doit faire pour les détenus qui lui sont confiés. Il ne peut que favoriser le meilleur accès aux soins. Un médecin ne peut être ni inquiété ni pénalisé pour avoir respecté cet article du code.

Tous les médecins, qu’ils soient médecins soignants (I) ou médecins experts (II), qu’ils traitent de la santé psychique ou somatique, sont soumis à leur code de déontologie médicale. Si nous décidons de mettre en lumière les liens entre médecine et répression, c’est parce que nous nous sommes rendus comptes que, le personnel soignant, sensé se limiter au bien être des gens se retrouve à cautionner des pratiques portant atteinte à la santé des prisonniers, particulièrement lorsqu’ils sont séropositifs.

I- UCSA et SMPR, des médecins en question :

Depuis la loi du 18 janvier 1994, une révolution s’est opérée dans le milieu santé en prison, les personnels soignants ne sont désormais plus rattachés à l’administration pénitentiaire mais directement au ministère de la Santé. Les médecins exerçant au sein des Unités Consultatives de Soins Ambulatoires (médecine somatique) et des Services Médico-Psychologiques Régionaux (médecine psychique) sont hiérarchiquement dépendants de l’hôpital de rattachement de chaque établissement pénitentiaire.

A- Personnel soignant en prison et non respect de l’article 10 du Code de déontologie médicale :

→ L’habilitation des médecins à mettre au Quartier d’Isolement, au Quartier Disciplinaire : « la prison dans la prison »

Le placement au quartier disciplinaire (ou mitard) est la sanction la plus élevée du régime disciplinaire pénitentiaire. Le prisonnier qui se retrouve placé en cellule disciplinaire subit un régime de détention ultra répressif : enfermé dans une cellule de punition et de privation, tout y est scellé, il est privé de toute activité, totalement isolé. Le placement d’office en quartier d’isolement est une mesure administrative qui vise à isoler un prisonnier par « mesure de sécurité » pour le « maintien du bon ordre » de la prison. L’UCSA de la prison est informée du placement d’un prisonnier au quartier disciplinaire, le médecin passe le voir dans la journée puis une à deux fois par semaine. Avant tout placement à l’isolement d’office, un avis médical de compatibilité délivré par le médecin UCSA est obligatoire. Par contre, l’administration pénitentiaire n’est pas obligée de suivre cet avis. Ensuite, le médecin rend une visite hebdomadaire. Le médecin SMPR ne vient que lorsqu’il est appelé.

Ces avis médicaux demandés par l’administration pénitentiaire pour cautionner des pratiques répressives sont manifestement contraire à la mission même des médecins. Pourtant, nous constatons en pratique que ces avis sont très souvent favorables. Malheureusement, seule une infime minorité de médecins résiste à ces procédés contraires à toute éthique, soit en refusant de rendre un avis, soit en rendant des avis systématiquement défavorables. Ces mesures coercitives sont particulièrement préjudiciables à l’état de santé des personnes atteintes par le vih, qui devraient bénéficier de l’indulgence de l’administration pénitentiaire, mais surtout du soutien du corps médical. Or, il n’en est rien, comme le témoigne Laurent Jacqua, ancien prisonnier, toujours séropositif :

Lorsque j’étais placé à l’isolement et que le médecin UCSA passait pour ses deux visites hebdomadaires, systématiquement je lui demandais de me faire un certificat de contre-indication pour sortir du QI en raison de ma séropositivité. En 25 ans, je n’ai rencontré que trois médecins dignes de ce nom qui m’ont établi des certificats d’incompatibilité avec le quartier d’isolement, ou le quartier disciplinaire. Mais, cette confusion entre pénitentiaire et médical se fait simplement, par habitude. Les médecins finissent par se soumettre totalement au système pénitentiaire.

Mesure écrite le 11 décembre 1997 qui concerne le placement à l’isolement de Laurent à la Maison d’Arrêt de Besançon. Le médecin UCSA atteste sur ce document que Laurent doit être placé à l’isolement « par mesure de précaution ou de sécurité pour préserver la sécurité de l’établissement », il est écrit manuellement « état de santé compatible avec une mesure d’isolement ». Réponse de Laurent écrite directement sur le document : « vous n’êtes pas digne d’être médecin, relisez l’article 10 de votre déontologie »

Les nouvelles mesures en discussion pour le moment ne font que renforcer cet amalgame inacceptable. Ainsi, le cahier électronique de liaison représente une sérieuse menace au respect du secret médical ainsi que les commissions pluridisciplinaires uniques et de prévention du risque suicidaire. C’est pourquoi, lorsque Roselyne Bachelot parle de « décloisonnement entre sanitaire et pénitentiaire », nous y voyons une enième attaque des droits des séroprisonniers .

→ Le refus de certains médecins de constater les blessures sur prisonnier :

Le dépôt de plainte que souhaite effectuer une personne incarcérée après avoir reçu des coups de la part des surveillants, doit être accompagné d’un certificat médical établi dans les 24 heures, par le médecin UCSA. Probablement sur demande de la direction de la prison, certains médecins refusent de constater les blessures, afin d’étouffer l’affaire. Laurent : « j’ai pu le vivre à Metz après avoir été gazé et tabassé, le toubib de l’UCSA accompagné des gradés m’avait même lancé un « fallait vous tenir tranquille ! » en me laissant sans soins et totalement nu durant 24H ».

Si l’avis des médecins est requis pour les mesures de rétorsion, celui-ci est également nécessaire aux dossiers de demande de libération de prisonniers malades.

B- Avis médical, clé pour la libération des malades :

→ La suspension de peine pour raison médicale :

Pour engager une procédure de suspension de peine pour raison médicale, le certificat médical du médecin UCSA peut suffire à saisir la juridiction d’application des peines de la demande. Malheureusement, ce cas de figure est relativement rare. Il va de soi que, pour que l’état de santé d’une personne séropositive ne se dégrade pas, cette personne a besoin d’être prise en charge dans un lieu de soins, c’est-à-dire à l’extérieur de la prison ; il incombe donc aux médecins soignants de mettre tout en œuvre pour le bien-être des prisonniers séropositifs.

Par ailleurs, depuis la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009, en cas d’urgence et lorsque « le pronostic vital est engagé », la ou le juge d’application des peines peut ordonner la suspension de peine pour raison médicale sur la seule base du certificat médical UCSA.

→ Les autres aménagements de peine :

Exceptée la grâce médicale qui n’est actuellement plus appliquée, pour les différents types d’aménagements de peine, l’état de santé du prisonnier demandeur n’est pas officiellement pris en compte. Cependant, en pratique, les juges d’application des peines peuvent se montrer sensibles à cet argument, justifiant de la nécessité de faire sortir une personne de prison, éventuellement pouvant justifier de son absence d’activité en prison…

II- Les juges et les médecins experts, violation manifeste de l’article 10 du code de déontologie médicale :

Le concept même de médecin expert est un paradoxe : comment peut-on demander à celui devant « soigner » d’évaluer de manière ponctuelle l’état de santé somatique d’un individu qu’il ne traite pas dans la durée, qu’il ne connaît pas ? (A) a fortiori son état de santé mentale ? (B)

A- Médecins experts et suspension de peine pour raison médicale :


Lors de la procédure de suspension de peine pour raison médicale, deux expertises médicales sont exigées, plus une expertise psychiatrique si le demandeur a été condamné pour crime. Les deux expertises médicales doivent, de manière concordante, conclure à « l’engagement du pronostic vital » ou un « état de santé durablement incompatible avec la détention ». Les experts désignés par les juges d’application des peines ont une vision peu réaliste des conditions d’incarcération et sont souvent incompétents quant aux pathologies des demandeurs à une suspension de peine pour raison médicale.

Les délais d’expertise médicale sont trop longs. En pratique lorsque le pronostic vital du demandeur est engagé, son éventuelle libération arrive souvent trop tard. Parce que lorsque par chance une personne incarcérée pour crime fait l’objet d’une suspension de peine, elle est soumise tous les 6 mois à un examen médical qui, s’il constate que son état de santé s’est amélioré, le renvoie en prison.

→ cf : Évolutions de la suspension de peine pour raison médicale jusqu’à la loi du 10 mars 2010

Témoignage Laurent Jacqua : J’ai déposé, en 2003 et 2006 deux suspensions de peine qui ont été rejetées. Étant incarcéré pour crime, j’ai eu droit à des expertises médicales et psychiatriques. Les deux fois, les expertises médicales ont conclu que mon pronostic vital n’était pas engagé et mon état de santé compatible avec la détention. Se basant uniquement sur mon lourd passé judiciaire, les experts psychiatres qui ont accès au dossier pénal, ne m’ont vu qu’entre une demi-heure et une heure et ont considéré que je présentais un « risque important de récidive » dû à une « dangerosité » constatée sur mon dossier pénal.

Décision 12 novembre 2004 de la juridiction régionale de la libération conditionnelle (ancienne juridiction d’application des peines, compétente en matière de suspension de peine pour raison médicale) : « Attendu que Monsieur Jacqua et son conseil ont déploré que l’expert PEROL ne se soit pas déplacé pour accomplir sa mission (…) ; que le VIH est une pathologie susceptible – l’adjectif étant de première importance – d’engager le pronostic vital (…) ; Attendu que le premier expert désigné, monsieur SALESSE conclut que le requérant présente un syndrome d’immunodéficience traité depuis 1996 ; que monsieur Jacqua est asymptomatique et que le traitement le satisfait ; qu’il ne présente pas de pathologie engageant son pronostic vital ; que son état de santé est compatible avec le maintien en détention ; Attendu qu’en l’état de ces appréciations et sans qu’il soit besoin d’examiner le rapport du second expert, les conditions de la loi pour une suspension de peine pour raisons médicale ne sont pas remplies ; Qu’en effet le maintien en détention est possible ; Que le SIDA traité et asymptomatique n’est pas, en tout cas pour monsieur Jacqua, susceptible d’engager le pronostic vital, c’est à dire, comme l’énonce l’expert dans le corps de ses explications, que la séropositivité de monsieur Jacqua est stabilisée depuis plusieurs années ; qu’ainsi le décès n’est pas une hypothèse à redouter dans des proportions supérieures à celles qui s’appliquent aux autres sujets atteints d’une maladie chronique maîtrisée ; (…) FIXE à un an le délai pendant lequel Laurent Jacqua ne pourra saisir à nouveau la juridiction. »

B- Collusion entre justice et psychiatrie :

Les experts psychiatres sont mis à contribution par la Justice pour venir à l’appui des décisions prises par les juges, en particulier les juges d’application des peines. Nous dénonçons avec force l’utilisation de notions comme « dangerosité » et « trouble à l’ordre public » sur lesquelles se fondent les mesures de sûreté, parce qu’elles participent d’une confusion inacceptable entre langage médical et judiciaire. Si la dangerosité d’un individu peut qualifier psychiatriquement un état donné à un moment M, en aucun cas un psychiatre – fut-il expert – n’a les compétences pour juger si une personne est « dangereuse ». Les juges d’ailleurs n’ont pas non plus cette légitimité puisqu’ils sont chargés de juger des actes commis par des individus, non pas des personnalités, y compris les juges d’application des peines.

Le caractère obligatoire des expertises psychiatriques prend de plus en plus d’importance dans les procédures judiciaires, en particulier dans les procédures d’aménagements de peine. La psychiatrisation de la justice nous mène vers plus de répression légitimée par une pseudo-science. Il arrive donc qu’une demande de suspension de peine ou d’aménagement de peine d’un séropositif soit rejetée à cause d’une expertise psychiatrique défavorable, parce qu’il aura été considéré « dangereux ».

→ L’injonction de soins et rétention de sûreté, atteintes à la liberté de se faire soigner :

La loi du 25 février 2008 avait institué la rétention de sûreté et créé un amalgame grave entre médecine et répression puisqu’elle demande aux médecins d’évaluer la dangerosité de condamnés ayant purgé leur peine et permet aux juges de ne pas les libérer. La loi du 10 mars 2010 étend le champ d’application de la rétention de sûreté et s’appuie sur l’injonction de soins pour obliger une personne à se soigner. Dorénavant, si une personne condamnée et ayant purgé ses années de prison est déclarée comme ayant refusé les soins ordonnés ou arrêtant le traitement, quelle que soit la raison de ce choix, cela est considéré alors comme un manquement à une obligation posée par le juge, et donc, un non-respect des conditions de remise en liberté, ce choix est synonyme de retour en prison pour une durée illimitée !

La loi du 9 septembre 2002 a institué la création d’Unités Hospitalières Spécialement Aménagées. Au départ pensées pour recevoir les personnes condamnées alors qu’elles souffrent de graves troubles psychiatriques, il est prévu que ces unités deviennent des lieux d’enfermement post-peine pour les individus considérés comme « dangereux » par les experts psychiatres et les juges. D’ailleurs, la CGT dénonce « le tournant sécuritaire pris par la psychiatrie, dont l’UHSA serait la figure de proue. »

Conclusion :

Nous avons conscience que les questions de médecine et d’ordre social ne concernent évidemment pas que les séropo incarcéréEs (par exemple, médecins fixant le taux de handicap déterminant le montant d’octroi de l’Allocation Adulte Handicapée), mais elles prennent une ampleur d’autant plus grande lorsque la liberté est en jeu.

Act up Paris revendique la libération de tous les personnes séropositives incarcérées. A travers ce dossier nous montrons pourquoi la prison n’est pas et ne peut pas être un lieu de soins. Le soin étant synonyme de bien être / la prison jamais !





VIIIe Congrès de la NLS
Genève, les 26 et 27 Juin 2010
Fille, Mère, Femme au XXIe siècle

Argument

Le XXe siècle a été le siècle de l'émancipation des femmes et du féminisme.
Freud a déjà eu affaire à une certaine émancipation des femmes, comme il est patent dans le cas de Dora ou de la jeune homosexuelle. Les conquêtes sociales, les transformations des modes de jouissance qui ont été obtenues, n'ont pas pour autant résolu la façon dont les femmes ont à faire avec les semblants pour "devenir femme" selon le mot célèbre de Simone de Beauvoir. Lacan en 1973, avec son Séminaire Encore, prenait parti dans le débat de l'époque.

Quelle est aujourd'hui la place de l'amour entre les sexes? Comment les couples se forment-ils et aussi se défont-ils? Comment les femmes vivent-elles leur jouissance et le mode de solitude qu'elle inclut dans notre civilisation individualiste? Comment peuvent-elles répondre aux sollicitations de la technique médicale concernant par exemple la procréation et l'offre de chirurgie esthétique? Beaucoup de ces questions ont pris dans les dix dernières années un poids plus lourd dans nos sociétés en parallèle avec le déclin de la fonction paternelle et la montée au zénith de l'objet.

L'égalité affirmée dans le travail, la professionnalisation massive des femmes (dont Lacan traitait déjà dans ses "Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine"), la dictature des formes modernes standardisées de la mascarade, le choix désormais possible du moment de la maternité et le prolongement de la période de fécondité ont aussi leur revers. Le libéralisme des mœurs qui exalte à la fois une supposée symétrie des jouissances et l'incommensurable de la jouissance féminine pousse bien des sujets féminins vers une exaltation de l'amour ou encore vers le ravage. Ce sont ces sujets, épuisés dans la guerre des sexes, égarés dans leur jouissance, souffrant d'une solitude qu'accroît le désordre amoureux, qui s'adressent à la psychanalyse afin d'y trouver une réponse à leurs questions sur la position féminine.

Il nous reviendra lors de notre congrès d'en examiner les formes symptomatiques une par une.

Comme l'indique Dominique Laurent dans l'article « Femme » du volume Scilicet, préparatoire au congrès de l'AMP : "Du manque anatomique freudien au manque de signifiant de La femme se déploie le rapport des femmes au semblant et à « l'apparole », pour y parer. Les femmes savent ainsi que leur revient la charge de faire exister de façon singulière, une par une, cet être qui n'a pas d'essence signifiante et libidinale." C’est un choix forcé, décidément anti-biologique.

Notre prochain congrès qui se tiendra à Genève se situera dans la continuité de celui de l'AMP à Paris. Les sociétés et les groupes de la NLS pourront donc ainsi engager leur travail sur le thème "Semblants et sinthome" qui est celui du congrès de l'AMP et l'approfondir dans la dimension de ce qu'Eric Laurent avait nommé "la position féminine de l'être".

Le titre de notre congrès sera donc: "Fille, mère, femme au XXIe siècle". Il aura lieu en Suisse, dans la ville de Genève, les 26 et 27 Juin 2010.

Bibliographie Succincte Congres NLS 2010

•Lacan, J., « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine » [1958-60], Ecrits, Seuil, 1966, pp. 725-736.
•Lacan, J., « La signification du phallus. Die Bedeutung des Phallus » [1958], Ecrits, op. cit., pp. 685-695.
•Lacan, J., Le Séminaire. Livre XX. Encore [1972-73], Seuil Paris, 1975.
•Freud, S., « La féminité » [1932], Nouvelles Conférences d’introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1984, pp. 150-181.
•Miller, J.-A., « Des semblants dans la relation entre les sexes », La Cause freudienne, 36, pp. 7-16.
•Miller, J.-A., « Un répartitoire sexuel », La Cause freudienne, 40, pp. 7-27.
•Laurent, E., « Positions féminines de l’être », La Cause freudienne, 24, pp. 107-113.




SOCIÉTÉ

le 21 mai 2010

La prison entre à l’hôpital

Un progrès pour les détenus malades ? Non, répondent les professionnels, qui qualifient de « bond en arrière » l’ouverture, à Lyon, de la première unité d’hospitalisation spécialement aménagée.
Lyon, envoyée spéciale.
Il y a quelques années, on pouvait encore trouver dans l’enceinte du Vinatier une cage où furent jadis enfermés certains patients récalcitrants. Vieux de près de cent cinquante ans, cet hôpital psychiatrique de la périphérie lyonnaise, un des plus grands de France, est en soi un résumé de l’histoire de la psychiatrie. Une histoire qui s’apprête à écrire un nouveau chapitre avec l’inauguration en grande pompe, aujourd’hui, de la première unité d’hospitalisation spécialement aménagée (UHSA) destinée à accueillir jusqu’à 60 détenus souffrants de troubles mentaux parmi les 9 000 personnes incarcérées dans les prisons environnantes.

l’UHSA ne fait pas l’unanimité

Au milieu de l’enceinte de 75 hectares aux allées boisées, ce cube de béton de six mètres de haut sans fenêtres détonne – à peine une petite loge vitrée laisse-t-elle apercevoir l’uniforme des personnels pénitentiaires affectés au lieu. « Dire qu’on s’est battus pour faire enlever les barreaux des fenêtres », se désole le délégué CGT Marc Auray, qui détaille comment, il y a peu de temps encore, un système de fossés permettait de construire des murs d’enceinte qui n’obstruaient pas l’horizon. « Depuis 1945, la psychiatrie a connu des progrès en France, ça n’a pas toujours été très vite, mais là, avec l’arrivée de la prison à l’hôpital, on fait un bond en arrière. »

Présentée comme un pas en avant sans précédent pour la prise en charge psychiatrique des détenus, la mise en place des UHSA (huit devraient voir le jour à la suite de celle de Lyon d’ici à 2012) ne fait pas l’unanimité. Élaboré sous une double tutelle des ministères de la Santé et de la Justice, ces établissements sont perçus comme un retour en arrière, alors que les professionnels ont plusieurs décennies durant multiplié les tentatives pour réconcilier la société avec ses fous, créant des passerelles et tentant de lever les tabous qui entouraient la psychiatrie.

Ils sont vus également comme une consécration de la présence de malades mentaux dans les prisons (jusqu’à 30 % des détenus souffriraient de troubles psychiatriques) régulièrement dénoncée par les syndicats et les associations. « L’existence des UHSA pourrait inciter experts psychiatres et juridictions à renoncer à constater l’irresponsabilité pénale des auteurs d’infraction s’ils estiment que la condamnation pénale sera le meilleur moyen d’assurer leur prise en charge médicale sécurisée », redoute ainsi un rapport du Sénat publié au début du mois.

la part des intérimaires ne fait qu’augmenter

« Meilleure prise en charge »… voire seule prise en charge possible  : en vingt ans, plus de 40 000 places en hôpital psychiatrique général ont été fermées. Au Vinatier, ce sont 120 lits qui ont été supprimés au cours des dix dernières années – il en reste un peu moins de 800 aujourd’hui. « Et si côté salariés, les effectifs restent à peu près constants, la part des intérimaires ne fait qu’augmenter, ce qui nuit bien sûr à la qualité de la relation avec les patients et des soins en général », note-t-on à la CGT, où l’on s’inquiète de ce que, pour survivre aux restrictions budgétaires, « la direction se sente obligée de se lancer dans tous les projets qu’elle peut ». Une unité pour malades difficiles devrait ainsi également bientôt voir le jour.

« Bien sûr, c’est difficile de tenir une position contre l’ouverture d’une structure qui offrira incontestablement de meilleurs soins aux quelques détenus qu’elle accueillera que ceux qu’ils auraient reçus en prison. Mais il faut replacer cette structure dans le contexte général de l’évolution des systèmes carcéral et psychiatrique », résume Céline Reimeringer, coordinatrice de l’Observatoire international des prisons pour la région Rhône-Alpes. Et de rappeler que, bien souvent, avec la rupture sociale, la perte de repères spatio-temporels, l’inactivité et la promiscuité, « c’est la prison qui rend fou » ou qui aggrave des pathologies préexistantes.

Anne Roy









Un quart des détenus souffrent de maladies psychiatriques


By Anouchka Collette


05/21/2010


Le premier hôpital-prison pour les détenus atteints de troubles psychiatriques graves est inauguré [1] vendredi par la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie. Trompe l'œil ou réelle avancée ? Le Dr Louis Albrand, auteur d'un rapport sur le suicide en prison [2] et coordonnateur d'un collectif pour l'humanisation des prisons et des hôpitaux psychiatriques, répond aux questions de Rue89.


[2]Êtes-vous favorable à l'ouverture de l'Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Lyon, premier hôpital-prison ?


C'est une initiative que je salue, qui va dans le bon sens. Mais il faudrait d'abord s'attaquer au problème de fond, spécifique à la France, le nombre hallucinant de malades en prison : 25% des détenus sont atteints d'une maladie psychotique grave (schizophrénie, paranoïa…), soit environ 15 000 personnes.


Si l'on inclut les personnes dépressives ou les troubles plus « légers », qui ne nécessitent pas d'hospitalisation, on atteint les 40%.
Or, cet établissement accueillera une soixantaine de personnes. Même si neuf centres similaires ouvrent, comme prévu d'ici 2012, cela reste très insuffisant.


Comment expliquer qu'un quart des détenus soient atteints de maladies psychiatriques ?


A cause des lacunes de la psychiatrie en France. Dans les vingt dernières années, 40 000 lits de psychiatrie ont été supprimés. A la fois pour des raisons financières et aussi parce que l'efficacité des neuroleptiques a beaucoup progressé, et l'on estime parfois que l'on peut soigner les malades chez eux.


Mais nous n'avons pas créé de structures intermédiaires, ce qu'on appelle la « psychiatrie de secteur », pour prendre le relais. Des centres de jours par exemple, où les détenus vont prendre leurs medocs le matin et discuter avec les soignants.

Résultat ?



De nombreux malades sont mal soignés, sans traitement, et donc potentiellement dangereux. Ils vivent souvent dans la rue, se droguent et/ou boivent… Et finissent par se retrouver en prison. Ensuite, c'est un cercle vicieux. Le climat pénitentiaire exacerbe et aggrave ces maladies, alors que les prisons manquent cruellement de psychiatres. S'ils sortent, ils vont y retourner.


Pour moi, ces déficiences de la prise en charge psychiatrique en France expliquent en grande partie les 40% de récidive, ou les suicides en prison.

Quel est le rôle de la justice dans cette « surreprésentation » de malades ?



Nous devons nous interroger : pourquoi les condamne-t-on ? Il faut soigner avant de punir, et ne pas céder à la pression des victimes qui réclament un procès et des sanctions.


Mettons sur la table la question de l'expertise médicale : lorsqu'on admet que la personne n'était pas responsable de ses actes, elle peut tout de même se retrouver en prison ! Encore une spécificité française.

Quelles sont vos solutions pour une meilleure prise en charge ?



Il faut, avant tout, développer en amont la psychiatrie de secteur. C'est le meilleur moyen de désengorger les prisons. L'Italie est un modèle en la matière. Un vaste mouvement de psychiatrie hors les murs s'y est développé dans les années 60.


En aval, la généralisation des UHSA serait une bonne chose, pour les détenus qui souffrent des pathologies les plus lourdes. Et pour tous les autres, redonnons à la psychiatrie pénitentiaire ses lettres de noblesse, en augmentant les postes de psychiatres, très largement insuffisants dans les prisons.


La calamiteuse ouverture du premier "hôpital-prison" [3]
"Les malades mentaux sont plus souvent victimes que criminels" [4]
"Des soins psychiatriques insuffisants" sur LeProgrès.fr [5]


URL source: http://www.rue89.com/2010/05/21/un-quart-des-detenus-souffrent-de-maladies-psychiatriques-152081
Liens:
[1]http://www.romandie.com/infos/news2/100519085247.vrmlsk21.asp
[2] http://www.louisalbrand.org/media/rapportAlbrand.pdf
[3]http://www.rue89.com/2010/04/27/la-calamiteuse-ouverture-du-premier-hopital-prison-149093?page=0#comment-1468070
[4]http://www.rue89.com/marseille/2009/01/01/les-malades-mentaux-sont-plus-souvent-victimes-que-criminels?page=4
[5]http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/3177277/Des-soins-psychiatriques-insuffisants.