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mercredi 8 décembre 2010

Ars Industrialis

SOIN ET RELATION
14 rue Malte Brun, Paris 20°
Le samedi 15 janvier 2011 à 14 heures
entrée libre
avec Christian Fauré, Frédéric Worms, Bernard Stiegler

Le soin est au cœur de la nouvelle question économique et industrielle s’il est vrai que, comme l’indiquait l’un de nos séminaires, « économiser signifie prendre soin » http://www.arsindustrialis.org/seminaire-trouver-de-nouvelles-armes-de-p....

La séance précédente d’Ars Industrialis http://www.arsindustrialis.org/techniques-de-soi-enregistrements-des-deb..., préparée par l’atelier Techniques de soi http://www.arsindustrialis.org/atelier-des-techniques-de-soi, a montré qu’il n’est pas possible de questionner le soin – ce que l’on appelé aussi en anglais Care et en allemand die Sorge – en ignorant les pratiques et techniques de soi qui constituent les cultures et les civilisations, notamment celles de l’Antiquité, et qui forment l’horizon de la skholè et de l’otium.

C’est la technicité – et la facticité – de l’existence qui, comme situation d’ambivalence primordiale (celle que narre Hésiode dans la Théogonie quant au rapport des mortels au feu, ainsi que l’analysent Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant dans La cuisine du sacrifice, nef Gallimard 1979), impose de prendre soin (du feu et de ceux qui vivent dans le foyer). Il faut prendre soin, take care, parce que l’existence est « pharmacologique » : constituée par l’ambiguïté des pharmaka qui trament un monde et des relations entre ceux qui n’y vivent que dans cette mesure qui est une démesure (une violence).

Or, le développement contemporain – et fulgurant – des technologies relationnelles constitue un contexte absolument nouveau qui impose d’interroger explicitement la façon dont on peut et dont on doit aujourd’hui penser le rapport entre soin et relation, Donald Winnicott constituant sans doute ici une référence première – où l’objet transitionnel apparaît en outre comme le premier pharmakon.

C’est dans la suite de notre séance du mois de juin, consacrée aux techniques de soi, que nous accueillerons le 2 octobre 2010, à 14 heures, et au théâtre de la Colline, Frédéric Worms, auteur de "Le moment du soin", PUF 2010. La séance sera introduite par Christian Fauré, et conclue par Bernard Stiegler. Marc Crépon y participera comme discutant.

Ainsi préparerons nous la séance du 27 novembre 2010, qui sera elle-même consacrée aux technologies relationnelles, à l’écologie relationnelle et à l’économie relationnelle comme aspects majeurs de la question contemporaine du soin.


Ce qui fait que la vie vaut le peine d'être vécue

Nous vous informons de la sortie du dernier livre de Bernard Stiegler, Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue - De la pharmacologie aux éd. Flammarion.

"Qu'on l'admette ou qu'on le dénie, chacun sent bien qu'à présent l'avenir de la vie terrestre se trouve mis en jeu dans une urgence inouïe. Et chacun sait que, depuis la séquence historique qui s'est engagée en 2007 et qui paraît avoir déclenché ce qu'on appellerait en physique nucléaire une réaction en chaîne, chaque pas compte et semble se surcharger systématiquement de conséquences très difficilement réversibles - sinon absolument irréversibles.

Cette crise est sans précédent d'abord en cela. Si krisis signifie bien et d'abord décision, elle est critique comme jamais : elle révèle que le destin humain - qui est un destin inéluctablement technique et technologique - est pharmacologique an sens où, en grec, le pharmakon est à la fois le remède et le poison.

Le pharmakon est à la fois ce qui permet de prendre soin et ce dont il faut prendre soin - au sens où il faut y faire attention : c'est une puissance curative dans la mesure et la démesure où c'est une puissance destructrice. Tel est aussi le feu dans la mythologie grecque. Devenu technologie industrielle, le pharmakon est de nos jours hégémoniquement contrôlé par l'économie, c'est à dire par le marketing, et c'est une calamité. Cet état de fait, qui a installé une économie de l'incurie génératrice d'une bêtise systémique, signifie que la question du soin - que l'on appelle aussi le care - est une affaire d'économie politique, et non seulement d'éthique.



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