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mercredi 29 septembre 2010

MORLAIX VILLE

Hôpital de Morlaix (29). Le personnel psychiatrique en grève
29 septembre 2010

Hier, plusieurs psychiatres du Centre hospitalier ont participé à la journée d'action nationale. Le personnel entend ainsi dénoncer «la dégradation continue de leur outil de soins et la qualité du service rendu aux usagers».

«La psychiatrie est en danger». C'est le constat alarmant dressé par l'intersyndicale (*) des psychiatres du secteur public (IPP). Hier, l'organisation a mis en place une journée de mobilisation nationale «pour obtenir une loi Psychiatrie et de santé mentale». Cette loi constituerait «unemeilleure garantie de sécurité pour les patients, leurs proches et les citoyens... Tout en affirmant les objectifs humanistes etde progrès de santé pour notre pays».

«Loi HPST délétère»

Au Centre hospitalier des Pays de Morlaix, l'une des particularités tient à l'existence d'un important pôle psychiatrique situé rue de Brest pour la population adulte et rue de Kersaint-Gilly pour les enfants et les adolescents. Le pôle rassemble plus de 560agents et 18 médecins. Selon le Dr Hémery, médecin psychiatre et chef de service au centre hospitalier, l'application de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) est «délétère» car «elle ne garantit pas la continuité des soins au pôle psychiatrie». Le projet de loi présenté par le ministre de la Santé en mai doit être examiné par le Parlement à l'automne. Pour le médecin psychiatre, les différents secteurs sont gérés comme «des entreprises, le principe de rationalisation ayantsupplanté un véritable projet de soins», déplore le chef de service.

«Affirmer notre indépendance»

Parmi les revendications, les grévistes souhaitent notamment «affirmer l'indépendance des psychiatres dans leur mission de juges du besoin de soins ?». «La réforme confond les malades difficiles et les malades dangereuxet encourage ainsi le maintien des personnes dans une structure fermée», explique le Dr Hémery. «Il ne faut pourtant pas se baser sur les potentialités des personnes mais sur les actes qu'elles commettent». Pour les psychiatres mobilisés, «cette orientation sécuritaire est contre-productive car la multiplication des hospitalisations coûte cher». Les grévistes dénoncent également la «mauvaise répartition des moyens». «Depuis de nombreuses années, nous perdons régulièrement des postes», soulève le DrAuerhaan, «les autorités considèrent que le pôle est surdoté mais cela est incompréhensible. Il est regrettable qu'aucune des spécificités locales (tissu économique et social fragile, faible présence de psychiatres libéraux) ne soient prises en compte».

* L'intersyndicale représente 80% des psychiatres hospitaliers.

* Steven Lecornu

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