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mercredi 15 septembre 2010






LA SANTÉ MENTALE DES ADOS SOUS LA LOUPE

Prévenir le suicide chez les jeunes et surtout dépister leur mal-être, tel est l’objectif d’une grande enquête européenne. Onze pays sont concernés, mille lycéens et lycéennes lorrains représentent la France.

Qui mieux que les ados pour parler de leur mal-être ou de leur bien-être ? «  Jusqu’à maintenant, ce sont toujours des adultes qui parlent de la santé mentale des jeunes », constate le professeur Jean-Pierre Kahn, chef du service de psychiatrie et de psychologie clinique au CHU de Nancy.

DOSSIER

« L ’objectif de la grande enquête européenne est de recueillir des informations scientifiquement validées sur l’état psychique et les valeurs des jeunes Européens. Actuellement, on ne sait pas grand-chose sur les valeurs partagées par ces ados ».

1 000 lycéennes et lycéens

Initiée en Suède, très en avance sur le sujet, l’enquête, baptisée SEYLE, concerne douze pays. Elle portera sur 11 000 lycéens de 14 à 16 ans. Elle aura pour but d’évaluer la condition psychique et physique des adolescents. Pour représenter la France, la Lorraine, sous l’égide du CHU de Nancy et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a été retenue. Mille élèves de classes de seconde de vingt lycées d’enseignement général lorrains seront sélectionnés dès cette rentrée pour intégrer l’enquête. «  Pour que cela soit significatif, l’objectif est d’arriver à une cohorte de mille élèves en fin d’enquête, ce qui veut dire qu’il en faudrait au départ un peu plus d’un millier », explique Alexandra Tubiana, chef du projet.

En partenariat avec le rectorat de l’académie de Nancy-Metz, les vingt lycées retenus sont chargés de diffuser l’information. A peine une semaine après la rentrée, près de 400 lycéens et lycéennes sont déjà volontaires, avec l’accord de leurs parents.

Questionnaire anonyme

«  Dans un premier temps, les jeunes sélectionnés répondront à un questionnaire contenant une grande variété de sujets, allant de leurs valeurs aux addictions », poursuit Alexandra Tubiana. Les questionnaires seront anonymes lors de leur traitement. Cependant, le service de psychiatrie connaîtra le nom du jeune qui aura répondu et pourra prendre contact avec lui si le contenu des réponses est inquiétant. Au total, les jeunes volontaires répondront à trois questionnaires.

Parallèlement, des équipes du projet interviendront dans les établissements concernés pour mener des actions d’information, de formation et de sensibilisation sur la prévention du suicide auprès des personnels et des ados volontaires. «  Actuellement, le suicide fait dans le monde un million de morts par an, soit un mort toutes les quarante secondes. Pour 2020, les prévisions de l’OMS sont d’un million et demi de suicides », souligne le professeur Kahn, pour bien montrer l’urgence à traiter le problème.

Ce dernier et ses équipes prennent dès aujourd’hui leur bâton de pèlerin pour sensibiliser les responsables des lycées et les jeunes concernés. En particulier, ils sont cette après-midi à l’amphi Demange, sur le campus de l’île du Saulcy, et le 13 septembre à Thionville.

M.-O.N.


SEYLE veut dire en français sauver et améliorer la vie des jeunes Européens.

Publié le 09/09/2010

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