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dimanche 28 février 2010





Le CES veut mieux repérer les troubles psychiatriques de l’enfant

Le Conseil économique, social et environnemental publie un avis sur la pédopsychiatrie en France. L’essentiel de ses propositions vise à améliorer le repérage et la prise en charge des troubles psychiatriques de l’enfant et de l’adolescent, jugés trop tardif.

HUIT MOIS de travaux et une vingtaine d’auditions, dont certaines lors d’une visite à l’Établissement public de santé de Ville Évrard, auront été nécessaires à la section des Affaires sociales du CES pour répondre à ces trois questions : comment mieux connaître et détecter les troubles précocement ? Comment organiser la prise en charge et coordonner les différentes structures et les différents acteurs ? Comment intégrer les jeunes concernés dans la structure la plus adaptée ? L’avis en discussion aujourd’hui au palais d’Iéna balaye l’ensemble des difficultés de la pédopsychiatrie. « Si d’indéniables progrès ont été accomplis, le dépistage précoce et la prise en charge rapide des enfants et des adolescents constituent toujours les points noirs » de la discipline.

Un enfant sur 8 souffrirait d’un trouble mental en France, qu’il s’agisse d’autisme, d’hyperactivité, de troubles obsessionnels compulsifs, de troubles de l’humeur, d’anxiété, d’anorexie, de boulimie ou de schizophrénie, selon une expertise collective de l’INSERM. La demande en soins psychiatrique est en forte croissance, de 7 % depuis 2000. Les intervenants sont nombreux, essentiellement les psychiatres, psychologues, éducateurs, assistants sociaux. Toutefois, « les médecins généralistes, les pédiatres et les médecins de l’Éducation nationale ont un rôle essentiel », affirme le CES. Ce sont eux qui sont amenés à assurer un dépistage précoce mais « leur connaissance des avancées scientifiques, dans le domaine du repérage des troubles, est la plupart du temps insuffisante, comme leur formation continue en la matière » et dans le cas des médecins scolaires, « en raison de l’insuffisance chronique des moyens, (ils) ne peuvent jouer un rôle en matière de repérage des troubles ».

Module de formation et stage.

L’avis propose en particulier de renforcer l’enseignement de la pédopsychiatrie : module de formation obligatoire et stage obligatoire au cours de l’internat de médecine générale. Il suggère de revaloriser la fonction de médecin de l’éducation nationale. L’école devrait aussi être associée, en inscrivant le repérage des troubles dans le cahier des charges de la formation initiale et continue des maîtres. D’autres propositions visent à mieux organiser l’offre de soins qui doit être pensée en termes de réseaux afin de garantir la continuité des soins.

Selon le CES, la prise en charge par l’Assurance-maladie devrait être étendue aux professionnels capables d’intervenir en amont de l’établissement d’un bilan, tels que les psychologues et les psychomotriciens libéraux. Afin de garantir un nombre suffisant de pédopsychiatres, un nombre de postes profilés spécifiquement pédopsychiatrie devraient être proposés à l’internat. Enfin, la généralisation de lieux d’accueil devrait permettre aux familles « de partager leurs interrogations sur le comportement de leurs enfants avant toute "médicalisation" ».

Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Quotimed.com le 23/02/2010



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