blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 30 janvier 2010



Keynes ou l'économistes citoyen

Bernard Maris, Presses de Sciences po, 1999, 104 p., 75 F.
Sylvain Allemand

Dans les manuels d'économie, le nom de Keynes est associé aux politiques de relance par la consommation mises en œuvre dès l'après-guerre dans les pays industrialisés avant d'être contestées à partir du milieu des années 70. Pourtant, l'apport de l'auteur de la Théorie générale est bien plus considérable : Keynes fut l'un des premiers à analyser l'économie en termes de conventions, de prophéties autoréalisatrices, d'anticipations rationnelles... Autant d'intuitions qui ont depuis très largement contribué à lever le voile sur l'énigme des marchés et le comportement des agents économiques.

C'est cette postérité que l'économiste Bernard Maris entend restituer à travers une présentation qui replace le célèbre économiste dans le contexte de son époque. Si la fréquentation par Keynes du cercle des bloomsburiens (Virginia Woolf, Bertrand Russel...) a très largement contribué à sa réputation d'économiste pas comme les autres, on sait moins en revanche qu'il fut un lecteur attentif de Freud, et que sa théorie de la monnaie s'inspire directement de l'interprétation psychanalytique de l'argent. Pour Keynes, rappelle B. Maris, la préférence pour l'épargne n'était rien d'autre que la marque d'un esprit infantile.

Quant aux vertus citoyennes prêtées dans le titre à cet économiste, elles sont à deviner au fil des pages dans sa participation à la vie publique ainsi que dans certaines prises de position, notamment au sujet des réparations infligées à l'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale...

Pour B. Maris, elles se sont aussi manifestées dans cette propension, plutôt rare pour un économiste, à vouloir restreindre autant que possible la place de l'économie dans la société


Aucun commentaire: